Campagne pour le droit à l’enseignement
L’ERC condamne le meurtre brutal de quatre étudiants de l’université de Nassarawa par les soldats du gouvernement
Nous réclamons la justice !
Le syndicat étudiant NANS manifeste après la mort de quatre camarades |
Le lundi 25 février 2013, la campagne pour le droit à l’enseignement (ERC, Education Rights Campaign) a été choqué d’apprendre la nouvelle du meurtre brutal de quatre étudiants de l’université de l’état de Nassarawa par des soldats qui avaient été appelés par la direction de l’université afin de réprimer une manifestation d’étudiants contre les coupures d’eau et d’électricité. Dix-sept des étudiants ont également été arrêtés. L’université a été fermée par la direction peu après cet incident.
Nous condamnons de la manière la
plus stricte ce meurtre choquant, de même que l’arrestation d’étudiants
désarmés. Aucune explication officielle, aucune excuse ne pourra effacer la culpabilité
de l’armée ; il s’agit en effet là du meurtre brutal de manifestants
désarmés dont le seul tort est d’avoir demandé des conditions de vie décentes.
Nous tenons pour responsable la direction de l’université, qui a appelé les
soldats afin d’écraser une action légitime, ainsi que le gouvernement dont la
politique capitaliste néolibérale de sous-financement de l’enseignement est la
cause ultime de ce meurtre.
Nous offrons nos condoléances et, plus important encore, notre solidarité aux étudiants de l’université ainsi qu’aux familles des étudiants tués. Ce meurtre a de nouveau mis en avant la cruauté de l’élite dirigeante capitaliste, prête à tout pour anéantir la moindre tentative d’organisation de la part des étudiants afin de lutter pour de meilleures conditions de vie sur le campus et dans le secteur de l’enseignement.
Malgré cela, la lutte pour de meilleures conditions de vie sur les campus, contre la hausse des frais d’inscription et contre la politique anti-pauvres criminelle du sous-financement de l’enseignement doit continuer. Plutôt que de nous intimider, ce meurtre doit nous inciter à une résistance encore plus déterminée de la part des étudiants sur les campus contre la politique de l’enseignement anti-pauvres.
Afin de mener cette lutte, il est indispensable que des syndicats locaux soient rebâtis, dotés de dirigeants capables de lutter. Il est tout aussi vital de construire une direction étudiante nationale radicale et démocratique, capable d’unifier tous les étudiants dans une lutte commune contre les attaques néolibérales dans l’enseignement public, avec la revendication d’un enseignement gratuit et de qualité à tous les niveaux.
Nous appelons tous les syndicats étudiants, tous les groupes étudiants et autres militants à exprimer leur solidarité aux étudiants de l’université de Nassarawa via des actions telles que des déclarations publiques condamnant ce meurtre, à côté de l’organisation immédiate de manifestations afin d’apporter un soutien à leur lutte. Cela est essentiel afin de s’assurer que ce meurtre brutal ne soit pas simplement relégué dans un tiroir pour y être oublié, comme cela s’est trop souvent produit dans le passé.
Nous appelons également l’ensemble des syndicats des universités, académiques ou non, à condamner cette action cruelle de la part de soldats armés et de la direction de l’université, et d’exprimer leur solidarité vis-à-vis des étudiants dans le cadre de leur lutte pour la justice et pour de meilleures conditions de vie.
L’ERC exige que justice soit faite pour le meurtre de ces quatre étudiants. Nous exigeons aussi :
(1) Renvoi immédiat du vice-chancelier et
dissolution de la direction de l’université d’État de Nassarawa pour avoir
invité les soldats sur le campus afin de tuer les étudiants manifestants ;
(2) Libération immédiate et
inconditionnelle des étudiants arrêtés ;
(3) Reconstitution d’une
nouvelle direction via un processus électoral démocratique, dans lequel les
étudiants et le personnel de l’institution auront leur mot à dire concernant la
composition du prochain conseil d’administration de l’université ;
(4) Arrestation immédiate et
jugement des soldats et/ou des officiers qui ont donné l’ordre de tirer et qui
sont responsables du meurtre d’étudiants désarmés ;
(5) Mise en place d’un comité
d’enquête démocratique composé de représentants élus provenant des syndicats du
personnel, des syndicats de la fonction publique, des syndicats étudiants et de
la société civile afin de mener une enquête concernant les circonstances
directes et indirectes du meurtre, d’identifier les membres de la direction qui
sont responsables pour avoir invité les soldats, de recommander la peine à leur
appliquer, et d’indiquer les mesures à prendre afin d’éviter que de tels
événements ne se reproduisent ;
(6) Satisfaction immédiate de la
revendication première des étudiants qui était un apport adéquat en eau et en
électricité, et de meilleures conditions de vie ;
(7)
Réouverture immédiate de l’université.
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