Universités ivoiriennes : une
réhabilitation de façade, symptôme de l'idéologie néolibérale
du régime ADO
La belle université de Cocody. Admirez notamment l'absence de trottoirs et les étudiants contraints de marcher sur le goudron |
Après plus d'un an de fermeture due à
la crise postélectorale de 2011, l'université
Félix-Houphouët-Boigny de Cocody a finalement rouvert ses portes en
octobre de cette année, avec grand fracas médiatique. L'ensemble du
campus a en effet été entièrement réhabilité afin de permettre
la rentrée des étudiants universitaires dans les meilleures
conditions qui soient, s'inscrivant en droite ligne dans l'objectif
du gouvernement ADO qui est, rappelons-le, de faire de la
Côte d'Ivoire un pays émergent d'ici 2020 – l'émergence
passant évidemment par l'éducation et la formation d'une nouvelle
génération de cadres nationaux compétents.
Fondée en 1964, l'université de
Cocody a rapidement été considérée comme une université d'élite,
attirant de nombreux étudiants de toute la sous-région. Pendant la
crise cependant, l'université a beaucoup souffert. Tandis que
l'ensemble des étudiants et enseignants de l'université de Bouaké
(aujourd'hui pompeusement renommée “université
Alassane Ouattara”) étaient rapatriés à Abidjan (où rien
n'était prévu pour les accueillir), le campus servait surtout de
base de vie et de recrutement pour la Fesci, squatté par un grand
nombre de jeunes miliciens à la solde du régime Gbagbo. En même
temps, l'ensemble des installations n'a pas échappé aux pillages en
règle perpétrés par diverses bandes de maraudeurs à l'échelle de
tout le pays, qui s'en sont pris aux structures métalliques,
meubles, tout ce qui pouvait être “récupéré”. C'est donc dans
un bien piètre état que l'université est sortie de la crise
post-électorale de 2011, et avant cela, de dix années de
régime LMP.
Aujourd'hui, grâce aux grands efforts
entrepris par le nouveau pouvoir néolibéral d'Alassane Ouattara
et clamés dans tous les médias, tout semble aller beaucoup mieux.
Les bâtiments ont été fraichement repeints, les voies
regoudronnées, les parterres et les pelouses, regarnis. Les amphis
ont été climatisés et sonorisés. Les universités ivoiriennes
n'auraient de nouveau plus rien à envier aux meilleures universités
américaines et canadiennes, disait-on.
Une réhabilitation purement de
façade
Seulement voilà : tout cela n'est
qu'une façade destinée à flouer les visiteurs. Tout comme les
multiples projets de prestige qui voient le jour, les drapeaux
alignés le long des grands boulevards, la tentative de nettoyage de
la ville d'Abidjan (qui a causé la destruction de nombreux petits
commerces), etc. Le régime ADO est bien présent pour séduire les
investisseurs étrangers. Mais sur le terrain, la réalité est tout
autre.
D'emblée, on remarque une grave
déficience, signe de la tendance néolibérale du régime : si
les voies et routes sur le campus sont dans un état irréprochable,
il n'existe…aucun trottoir ! Les étudiants sont donc
condamnés à marcher sur la route où passent les voitures des
professeurs. Comme aucun taxi n'est autorisé sur le campus, on est
obligé de parcourir à pied la longue distance qui sépare l'entrée
du campus des amphis (le site occupe 200 ha). C'est d'autant
plus pénible qu'il n'y a pas non plus la moindre ombre sur le
trajet. On parle depuis le début de l'année de la mise à
disposition de quatre bus électriques offerts par le groupe français
Bolloré, mais on ne les a toujours pas vus.
Au sein du campus aussi, toujours pas
d'ombre – les nombreux arbres qui bordaient les allées ont
tous été arrachés pour une raison absolument mystérieuse –,
et on remarque l'illogisme du tracé des sentiers qui traversent les
parterres. En gros, le plus court chemin d'un point à un autre
consiste le plus souvent à marcher sur l'herbe – on se
demande donc bien combien de temps va tenir la belle pelouse avant
d'être sillonnée de petites pistes en terre. À un endroit, un
muret se dresse carrément en travers d'un des sentiers. Cela donne
déjà un bel exemple d'à quel point le régime est incapable de
prendre en compte les véritables intérêts de la population. Ce
genre d'embarras ridicules aurait pu être évité si les
responsables de la rénovation s'étaient un tant soit peu soucié de
faire participer des représentants des étudiants et du personnel
universitaire à la rénovation.
Une fois entré dans les amphis
flambant neufs, on se rend compte que l'intérieur n'a pas changé.
En réalité, tous les amphis n'ont d'ailleurs pas été climatisés
ni sonorisés. Dans bon nombre d'entre eux, on manque de places
assises : les étudiants doivent suivre le cours assis par
terre. Dans certains cas les étudiants se sont vus contraints de se
cotiser pour offrir un micro à leur professeur. Il faut parcourir
plusieurs salles de cours avant de trouver une prise de courant en
état de marche. Dans certaines salles, il n'y a même pas un siège
pour l'enseignant. Certains bâtiments ont le toit percé : il y
pleut pendant les averses.
Les amphis auraient été rénovés,
mais on se demande encore où se trouve la bibliothèque et les
salles de travaux pratiques. L'infirmerie reste fermée. Et le Wi-Fi
tant vanté demeure introuvable. Il n'y a même pas une fontaine où
étancher sa soif (à part évidemment la superbe fontaine décorative
à l'entrée du campus). On manque en outre de bureaux pour les
enseignants. Certains assistants-chercheurs doivent se partager à
quatre ou cinq un tout petit local exigu doté de deux tables.
L'enseignement supérieur, « cœur
de l'intelligence de la nation, centre de l'action intellectuelle
d'où émerge la vie scientifique, sociale, culturelle et politique
de nos jeunes États » ? (dixit ADO lors de son
récent voyage au Bénin, où il a promis 400 millions de francs
pour la construction d'un auditoire qui portera vraisemblablement son
nom).
On manque d'amphis. Beaucoup
d'enseignants sont forcés de donner cours assis sur la pelouse (au
soleil) ou selon la vieille mode des philosophes grecs
“péripatéticiens” (qui discouraient tout en se promenant au
milieu du groupe de leurs disciples). À moins de tout simplement
reporter ou annuler certains cours. Car le campus est surchargé :
il accueille 62 000 étudiants pour une capacité de
30 000 !
Une réhabilitation sans extension
des infrastructures existantes, qui cause de nombreuses pénuries
Cette surcharge a des conséquences
directes non seulement sur la disponibilité des salles de cours,
mais aussi des logements étudiants (dont aucun n'était de toutes
façons ouvert au mois de février – ceux n'étant pas en
cours de rénovation étant toujours militairement occupés) et sur
l'accès au restaurant étudiant (qui ne sert que… 3000 plats
par jour). Vu que les commerçants ont été bannis du campus, les
étudiants à midi sont forcés de reprendre la longue route (au
soleil et sous la pluie) qui mène à la sortie du campus, où là,
sur l'étroit trottoir d'un boulevard très fréquenté, les attend
une foule de “tanties” désireuses de leur vendre sachets d'eau
et autres beignets. Enfin… entre deux sautes d'humeur de la part du
président de l'université, qui n'hésite pas envoyer des escadrons
d'hommes armés pour les “déguerpir” lorsqu'il trouve que
décidément, tout cela ne fait pas propre !
La surcharge amplifie également le
manque de moyens de transport adéquats, déjà endémique dans toute
la ville. Lorsqu'un des (très rares) bus de la Sotra se pointe sur
le bord de l'avenue, les étudiants se précipitent en foule et se
battent pour pouvoir y monter. Il faut dire que nombre d'entre eux
attend déjà depuis plusieurs heures au soleil… Cela peut avoir de
graves conséquences, comme lorsque le mois passé, un des étudiants,
happé par le mouvement de foule, est tombé sous le bus qui lui a
broyé le pied. Il a depuis dû être amputé. Le mois précédent,
c'était trois étudiants qui avaient trouvé la mort à proximité
du “quai” de stationnement. (On note toutefois que le dernier
accident a depuis incité les étudiants à s'organiser en service
d'ordre pour assurer la discipline dans les files aux arrêts de
bus).
Les bus sont parfois tellement bondés qu'il faut rentrer par les fenêtres ! |
Dans les autres universités du pays,
le constat est le même. À Korhogo par exemple, il n'y a que deux
amphitéâtres, alors que le nombre de filières ne cesse de
s'accroitre. La solution avancée est la “double vacation”, une
technique bien connue dans le secondaire, et qui effectue ainsi sa
grande entrée dans le supérieur. Ainsi, pendant qu'un groupe est en
pause de midi, un autre prend le relais. Il est également fréquent
pour un enseignant et ses étudiants de devoir faire le tour de la
ville pour trouver une salle privée qui puisse les accueillir. Et
l'“Éléphant Déchainé” (1er mars 2013) de
commenter : « Certainement un apprentissage au métier
d'agent immobilier » !
Les étudiants paient une facture de
dix milliards de francs pour la seule peinture
Bref, la réponse du gouvernement par
rapport à toutes ces défaillances au sein de l'université ?
M. Ibrahima Bacongo, ministre de l'Enseignement supérieur,
reprend le refrain bien connu de ses collègues : « Nous
demandons juste un peu de patience aux étudiants ». Il est
vrai que l'université est une telle priorité que l'État n'a pas
lésiné sur les moyens pour la réaffectation des campus : près
de 120 milliards de francs (180 millions d'euros) ont
été dépensés sur les divers chantiers. Dont 10 milliards
(15 millions d'euros) pour la seule peinture… Qui pourtant,
commence déjà à s'écailler ! Y aurait-il eu surfacturation
et copinage ? Le nouveau régime de la “transparence”
serait-il en train de renouer avec les vieilles pratiques tant
décriées ? Tout au plus a-t-il reconnu des “difficultés”
au niveau des universités.
L'argent dépensé (gaspillé?) dans la
rénovation de l'université n'aurait-il pas pu être mis à profit
afin de payer les bourses des étudiants ? Plus de deux mille
d'entre eux n'ont en effet toujours rien reçu depuis plusieurs
années. Par contre, on a dû payer 2500 francs (4 €)
pour des cartes d'étudiants qui ne sont jamais arrivées !
Le pire, c'est que pour avoir le
privilège d'étudier dans ces conditions misérables, les étudiants
sont aujourd'hui amenés à payer non plus 7000 francs de
frais d'inscription comme c'était le cas dans le passé, mais
30 000 ! Le gouvernement a en effet décrété une hausse
des frais d'inscription cette année, au nom de la “modernisation”,
de la mise en place du système LMD, de la “responsabilisation”
des étudiants, et de la “juste rémunération de l'enseignement”.
L'objectif du gouvernement était en réalité de faire monter les
frais d'un coup à 100 000 francs pour les licences (une
hausse de +1300 %!), 200 000 pour les masters, et
300 000 pour les doctorats ! Seule la lutte des
étudiants a permis de forcer le gouvernement à revoir ses ambitions
et à réduire la facture aux 30 000 francs actuels… une
victoire partielle certes, mais il faut noter que cette baisse n'a
pour l'instant qu'une valeur de “transition” entre l'ancien tarif
et le nouveau. La lutte des étudiants doit par conséquent se
structurer pour empêcher de nouvelles hausses l'an prochain.
La hausse révèle bien la politique
anti-pauvres du régime. De telles hausses des frais d'inscription
sont à la mode en ce moment en Europe, en Amérique… Cela fait
partie de la ligne néolibérale qui consiste en le retrait de l'État
des services publics afin de pouvoir en ouvrir la porte à des
investisseurs privés. Cette idéologie néolibérale se reflète
aussi dans les discours absurdes du type de celui d'Alain Lobognon,
ministre de la Jeunesse et des Sports, qui exhortait le mois passé
les étudiants à ne pas faire comme les « cancres qui visent
la fonction publique », mais à tenter de fonder leur propre
“business”.
Seulement, la commercialisation n'est
possible qu'à partir du moment où il y a un profit à en tirer.
D'où la hausse des frais d'inscription, où on demande aux étudiants
de payer le “juste prix” pour les services rendus. Par la même
occasion aussi, la hausse des frais permet de restreindre l'accès
aux études pour les enfants de familles pauvres, ce qui est une
mesure de limitation de la grogne sociale parmi les étudiants (les
étudiants provenant de familles aisées sont en général moins
prompts à manifester). Quoi qu'il en soit, de grands mouvements
estudiantins ont vu le jour au Québec et au Chili l'année passée
contre la hausse des frais d'inscription. Ces mouvements ont
littéralement embrasé leur pays, tirant derrière eux de larges
couches de la population grâce à leurs revendications qui ne se
limitaient pas à la question étudiante mais qui touchaient
l'ensemble de la politique nationale. Les étudiants ivoiriens ont
beaucoup à apprendre de l'histoire de ces mouvements.
La colère gronde chez les étudiants
Meeting devant les halles universitaires en février 2013 |
Les étudiants ivoiriens ne sont
cependant pas inactifs. Des actions sont organisées quasi chaque
semaine. Le problème, c'est que le campus est dominé par un climat
de répression. Le jardin botanique censé servir de lieu d'excursion
pour les étudiants en sciences, sert encore aujourd'hui de camp à
des soldats armés. Les étudiants n'ont pas la possibilité de
manifester en-dehors des murs bien gardés du campus, et la direction
est prompte à leur envoyer des gens pour les matraquer. Il y a à
peine deux semaines par exemple, le 18 février, un meeting
étudiant a été attaqué par la “police universitaire”. Ce
meeting désirait protester contre, de nouveau, l'insécurité aux
abords des arrêts de bus : deux jours plus tôt, une collision
entre deux véhicules s'était en effet terminée dans la foule des
étudiants qui attendaient le bus. À la suite de ce meeting,
l'étudiant Koné N'golo Soro, inscrit en 1e master de
criminologie et militant du syndicat Comuci (Coalition des mouvements
universitaires de Côte d'Ivoire), a été copieusement tabassé
jusqu'à ce qu'il perde connaissance et soit évacué au CHU, avec de
surcroit la complicité d'un autre groupe étudiant dit proche du
régime.
En plus, le mouvement estudiantin est
particulièrement dispersé. On dénombre pas moins de dix syndicats
étudiants et lycéens, affiliés ou non à tel ou tel parti
bourgeois. Pas facile de s'y retrouver, pas facile de rassembler tout
le monde. Il est urgent de chercher à unifier ces différents
mouvements derrière une base idéologique solide au lieu des simples
divergences de personnalités ou d'ambition politique propre des
divers dirigeants. En outre, les divers mouvements peinent à
organiser une coordination qui aille au-delà de leur propre campus.
À l'Insaac par exemple, (Institut
national des arts et de l'action culturelle), les étudiants
manifestent eux aussi régulièrement contre la hausse des frais
d'inscription et pour le paiement des arriérés de bourse, en plus
du problème particulier de l'accompagnement des diplômés artistes
après la fin de leurs études pour les aider à s'insérer dans leur
secteur. Mais leur lutte est restée en grande partie isolée de
celle des étudiants de l'université pourtant sise juste à côté.
Structurer et élargir la lutte des
étudiants
Il faut au mouvement étudiant en Côte
d'Ivoire une direction combative et prête à se sacrifier pour les
intérêts de ses membres, coordonnée au-delà des différents
groupes et sensibilités, et au-delà des institutions et des
distances. Il faut organiser une plateforme de revendication
communes, avec un programme clair et un plan d'action pour faire
aboutir ces revendications. Une coordination nationale de l'ensemble
des mouvements étudiants doit être élue sur base de ce programme
et de ce plan d'action.
Les revendications doivent inclure la
gratuité et le refinancement de l'enseignement à tous les niveaux,
le paiement intégral des bourses, une nouvelle rénovation
entreprise cette fois en concertation et sous le contrôle des
étudiants et du personnel universitaire, la mise en place de réelles
infrastructures d'encadrement des étudiants (logements, transports,
salles informatiques, restaurants universitaires, assurance-santé…)
en nombre suffisant pour tous et de qualité. Toutes ces mesures
doivent être mises en place sous le contrôle impératif des
étudiants, mais aussi du personnel universitaire et scolaire.
Ce n'est en effet que sur base d'un
programme d'action et de revendications crédibles et largement
diffusés, discutés et argumentés, que la masse des étudiants
pourra gagner la confiance qui leur est nécessaire pour surmonter
leur crainte de la répression et sortir de l'inaction. Il faut aussi
à cette fin utiliser tous les moyens de communication à notre
disposition : tracts, campagnes d'affichage, publication d'un
journal militant, forum internet… afin d'ajouter à l'agitation et
au poids de notre mouvement. Cela suppose évidemment un certain
investissement de départ et la collecte d'un fonds de lutte une fois
le mouvement lancé. Mais c'est nécessaire si l'on veut pouvoir
mobiliser au-delà des quelques dizaines d'étudiants déjà
convaincus.
À ce titre, des actions telles que
l'envoi d'un courrier adressé au président de la république (comme
l'a fait la Comuci le 11 février) peuvent avoir un impact
intéressant en tant que lettre ouverte qui expose à la population
la véritable situation sur le campus, et afin de pouvoir mettre en
avant l'absence de réaction de la part même des plus hautes
instances de l'État à la suite de cette adresse. Mais il faut être
bien clair que ce genre d'action ne peut en soi apporter la moindre
amélioration ; tout au plus constituent-elles une base qui peut
servir à notre argumentation dans le cadre de l'élaboration de
nouvelles tactiques de lutte.
Afin de rompre leur isolement, les
étudiants doivent être solidaires non seulement entre eux, mais
aussi des lycéens (protester contre les tentatives d'interdire
l'organisation des lycéens), des professeurs et de l'ensemble du
personnel universitaire (revendiquer avec eux la hausse du salaire,
des conditions de travail décentes, etc.) et de l'enseignement en
général (en lutte contre les multiples défaillances de
l'enseignement primaire et secondaire). Il faut tout faire pour
chasser l'armée des campus, organiser des actions de protestation
larges à la suite de chaque acte de répression, et réclamer que
justice soit faite contre les bandes armées à la solde de l'État.
Le CIO peut notamment aider à l'organisation de campagnes de
solidarité internationale pour protester contre la répression. Mais
il faut pouvoir forcer les autres syndicats, UGTCI en tête, à se
positionner clairement dans le cadre de ce conflit.
Les étudiants doivent en effet
comprendre que seuls, ils ne peuvent remporter la lutte. Lorsque les
étudiants ou les enseignants partent en grève, personne n'est
directement concerné ; lorsque les ouvriers des usines, les
employés des entreprises, les dockers, les chauffeurs de bus ou de
taxi, partent en grève, beaucoup de riches patrons proches du
pouvoir sont touchés directement au portefeuille. Les étudiants
doivent rompre leur isolement, sortir des campus et s'approcher de la
population large avec des mots d'ordre fédérateurs.
Par exemple, au Chili, les étudiants
se sont ralliés un large soutien populaire avec leur revendication
de renationalisation du secteur minier afin d'utiliser les vastes
bénéfices engendré par cette activité pour financer
l'enseignement et donc en assurer la gratuité. Les étudiants
ivoiriens pourraient par exemple se retrouver à la tête d'un combat
contre la vie chère de manière générale et pour la rehausse du
Smig, financée sur base de la nationalision du port d'Abidjan ou des
entreprises exportatrices de cacao…
On l'a vu avec la soi-disant
réhabilitation des campus : il y a beaucoup d'argent en
Côte d'Ivoire – c'est à nous qu'il revient de le faire
circuler !
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