Et
s’ils étaient les dindons de la farce ?
Contexte
Plusieurs
fois victimes d’agressions (verbales ou physiques) soit de la part
des malades ou de parents de malades, les agents de la santé dans
nos hôpitaux ou centre de santé urbains et communautaires
travaillent très souvent dans des conditions d’insécurité
ambiante et récurrente.
Sont-ils
réellement à la base des nombreux décès ou échecs de la médecine
moderne ?
Ont-ils
un devoir de moyens ou de résultat ?
DALAI,
groupe sympathisant CIO-CI et 2ème vice-coordinateur de la CICI
Les
faits
L’année
écoulée a connu plusieurs cas d’agressions des agents de la santé
(plusieurs dizaines de fois) selon des sources dans les centres de
santé ou hôpitaux. Il leur est reproché de ne pas faire assez soit
pour sauver un malade ou traiter celui-ci dans de meilleures
conditions. À tort ou à raison, on leur confère un certain pouvoir
de « guérison miraculeuse » qu’ils refuseraient
d’utiliser pour sauver « l’humanité ». Comme
conséquence ils sont souvent pris à partie lorsque l’entente
n’est pas au rendez-vous.
Or,
en prêtant le Serment D’Hippocrate, le médecin s’engage
à servir sans tenir compte de notre origine ni de notre religion ni
de notre race. Il fait donc don de soi pour porter assistance à une
personne en danger. Ainsi, l’échec d’une telle mission ne
saurait être porté à celui qui porte ou cherche à porter secours
à autrui, même si en certains cas le manque d’esprit
professionnel pourrait être dénoncé.
Cependant,
la situation de la politique sanitaire sous nos tropiques ne
pourrait être passée sous silence. Comme exemple, notre pays la
Côte d’Ivoire compte à peine 4 CHU pour une population
estimée à 22 millions (projection INS). Soit un ratio d’un CHU
pour 5.5 millions d’habitants… Quelle aberration ! À
côté du manque d’infrastructures, il y a un manque criant
d’équipements, même dans les centres de santé communautaire :
pas de fauteuils roulants, pas de tableaux d’analyse, ni même de
médicaments de première nécessité…
À
l’analyse, la population est victime d’un manque de politique
sanitaire appropriée et non pas du manque de professionnalisme des
agents de santé. L’État manque de courage en refusant d’investir
dans la politique sociale de ses citoyens, car il se trouve sous le
dictat économique des traditionnels “bailleurs de fonds”.
Conclusion
Plutôt
que de violenter les braves agents de santé – véritables
dindons de farce –, aidons-les à acquérir les moyens
nécessaires pour nous apporter la santé. C’est pourquoi en tant
qu'indignés naturels, parce que subissant le manque de vision de
ceux qui nous ont précédés (depuis l’indépendance), nous
refusons que le drame que nous vivons soit imputé aux agents de
santé. Réclamons à tous les gouvernants la démocratisation des
soins de santé, car nous n’avons pas tous les moyens de nous
soigner dans leurs cliniques « haut de gamme ».
- Gratuité totale et véritable des soins de santé
- Mise en place d'une assurance-santé universelle et étatique, afin que tomber malade ne soit plus synonyme de détresse pour les familles
- Pour un plan d'investissement massif dans l'infrastructure sanitaire – construction de dispensaires dans toutes les communes, embauche massive d'agents de la santé formés, réorganisation de l'approvisionnement en médicaments et en équipement nécessaire
- Revalorisation du salaire des agents de santé afin d'attirer plus de jeunes vers cette profession, de les motiver et de lutter contre la corruption
Bien
sûr, cela exige d'avoir les moyens de cette politique, c'est
pourquoi elle ne pourra être financée que lorsque notre pays aura
acquis une véritable indépendance sur le plan économique, ce qui
passe par la nationalisation sans compensation des mines, du secteur
des transports (en particulier le port et le rail) et des grandes
plantations (avec en particulier la nationalisation des filières
cacao, hévéa, etc.).
Enfin,
la seule manière de faire appliquer cette politique et d'éviter le
gaspillage des moyens, passe par le contrôle populaire sur
l'économie nationale, via la fondation de comités de citoyens et de
travailleurs pour le contrôle des prix et de la qualité du service.
Cela signifie la lutte révolutionnaire pour le socialisme véritable.
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