À la veille de la journée nationale de l’indignation que s’apprêtait à organiser la Coalition des indignés de Côte d’Ivoire avec plusieurs couches de la population pour dénoncer le mépris de l’État vis-à-vis du brave peuple ivoirien, un fait inédit dans notre pays s’est produit le mercredi 21 mai dans la commune du Plateau. En effet, ce jour restera à jamais gravé dans la mémoire des Ivoiriens comme étant celui où Mme Mandjara Ouattara a tenté de s’immoler devant le palais présidentiel après avoir déposé plusieurs courriers pour expliquer son geste.
Selon les informations qui ont été relayées par les médias nationaux et internationaux, cette “opératrice économique” était en proie à de nombreux problèmes socio-économiques dus au non-paiement de ce que l’État ivoirien et le RDR lui devaient au titre de l’année 2010-2012. Poursuivie par ses partenaires pour dette non remboursée et vidée de son domicile pour loyer impayé, elle a en vain sollicité ses « amis » du RDR, qui n'avaient rien à faire « d’un drame personnel » (selon le porte-parole du gouvernement). Conduite au CHU de Cocody, elle succombera de ses blessures une semaine plus tard.
Que
retenir de l’affaire Mandjara ? La CICI, tout en se
recueillant sur la dépouille de la défunte et avec tout le respect
dû en de telles circonstances, voudrait néanmoins interpeller
l’État face au drame collectif que vivent les Ivoiriens
quotidiennement, et qui peuvent entrainer de tel gestes devant le
désespoir grandissant et le mépris révoltant de ceux qui nous
gouvernent.
Et
pourtant Mandjara était une de leurs proches ! Hélas, les
politiciens sont et resteront éternellement de sempiternels ingrats
qui préfèrent se sucer sur le dos de leurs compatriotes une fois
parvenus au pouvoir. Ils n'ont cure de nos misères, le cas Mandjara
est un exemple de ce dédain à l’endroit de tous et de toutes.
La
CICI estime que le drame de Mandjara est bel et bien un drame
collectif car mettant en exergue la faillite de la solidarité
ivoirienne. Le décès de Mandjara est le résultat de la déception
de plusieurs hommes et femmes qui avaient cru en toutes les promesses
de M. Ouattara. Elle est partie car affamée, humiliée, abandonnée ;
elle n’a pas pu résister à employer cet acte extrême. Et combien
d’Ivoiriens ne sont-ils pas tentés par de telles “solutions” ?
Ils sont nombreux, captifs et prisonniers d’une politique
hasardeuse d’un pouvoir ultralibéral qui maintient les Ivoiriens
dans la précarité.
C'est pourquoi nous estimons que le meilleur moyen d'honorer la mémoire de cette dame, est de nous organiser pour lutter contre l'injustice dans la vie quotidienne. La CICI se veut le porte-parole de tous les indignés, afin d'éviter de tels actes de désespoirs et de transformer la colère en un mouvement positif de résistance.
Enfin,
c’est le lieu d’interpeller les ONG des droits de l’homme sur
la nécessité de sauver les nombreux droits bafoués en Côte
d’Ivoire. À l'État de réagir, car les déguerpis de Washington,
de la cité RAN de Marcory et les petits commerçants pourraient
tenter de suivre l’exemple de la brave Mandjara ! Tout en
espérant que les responsabilités soient situées dans cette
affaire, la CICI présente ses condoléances les plus attristées à
la famille éplorée.
Pour
la CICI, le 2ème
coordinateur national, le camarade Dalaï
Mandjara toi aussi ils t'ont oubliée ! |
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