lundi 20 juin 2016

CI : Police partout, justice nulle part !

Assez de morts sur le campus !





Vendredi 17 juin, l’étudiant handicapé Allaba Roland Bonaventure dit « Allabra » a trouvé la mort en plein cœur du campus de Cocody, renversé par un véhicule de police visiblement très pressé, qui n’a même pas pris la peine de s’arrêter pour faire un constat. Le camarade Allabra est décédé de ses blessures le soir même au CHU. Menacés par une émeute spontanée, les policiers n’ont échappé au lynchage que par la magnanimité d’étudiants de la FESCI qui les ont escortés jusqu’à la sortie du campus.


Après Assé Konan Olivier en 2006 et les nombreux crimes commis par la soi-disant « police universitaire » de Bacongo, nous voici à un énième scandale impliquant les hommes d’armes du pouvoir pourtant censés nous protéger !

Ce dernier assassinat a cependant une particularité : non seulement il se produit dans l’enceinte de l’université, mais de surcroit, à une période où la police a pratiquement établi un état de siège au sein du campus. Ce meurtre survient également après des accusations de viol émises par les étudiants à l’encontre des forces de l’ordre lors d’une descente punitive en avril destinée à intimider les étudiants en lutte pour le maintien et l’ouverture de leurs cités.
C’est donc le lieu ici de rappeler que pour nous, socialistes révolutionnaires, la police n’a rien à faire sur le campus, en vertu des franchises universitaires. Pour nous, c’est aux étudiants à assurer eux-mêmes la sécurité sur le campus et dans les cités par l’intermédiaire de milices intersyndicales soumises au contrôle démocratique des organes et assemblées des étudiants.
Cet énième crime impuni commis par les soi-disant « forces de l’ordre » (qui ne sont en réalité qu’une milice en uniforme au service de l’État bourgeois néocolonial ivoirien soumis à l’impérialisme étranger) doit également poser à nouveau la question de l’existence d’une force détenant un monopole légal de la violence dans la société mais libre de tout contrôle de la population.
Pour nous, il faut remplacer la machine d’oppression qu’est l’État bourgeois ivoirien actuel par un État populaire dans lequel la police doit être soumise au contrôle direct de comités de citoyens dans chaque village et chaque quartier, ayant le droit de nommer et démettre de leurs fonctions les officiers à tout moment, en fonction des intérêts et de la sécurité des habitants. Ce n’est qu’ainsi qu’on pourra une bonne fois pour toutes sortir de l’impunité, de la corruption et de l’arbitraire policier.
En attendant, il nous faut nous battre pour que la mort du camarade Allabra ne reste pas impunie, et que les coupables soient jugés comme il se doit. Nous exprimons également nos condoléances envers la famille et les proches du défunt.

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