Le Parti ouvrier et
socialiste d'Afrique du Sud (WASP – Workers and Socialist
Party) est enregistré pour les prochaines élections de l’Assemblée
nationale ainsi que pour les élections législatives dans les
provinces du Nord-Ouest, de Limpopo et de Gauteng. La composition de
la liste nationale a été rendue publique ce 13 mars lors d’une
conférence de presse tenue à Johannesburg.
Présentation du candidat du WASP pour les élections législatives de 2014 en Afrique du Sud
Le candidat à la
présidence et tête de liste nationale du WASP est Moses Mayekiso,
un militant syndical qui a acquis sa célébrité au cours des années
‘70 et ‘80 pour son activité au sein du Metal & Allied
Workers Union (Mawu, Union des travailleurs du métal et associés)
dont il était secrétaire général. Le Mawu était un des syndicats
qui ont été à la base de la création de la fédération syndicale
Cosatu en 1985. Le Mawu est également l'ancêtre du Syndicat
national des métallurgistes d’Afrique du Sud (le Numsa), dont
Moses est devenu le premier secrétaire général, élu à ce poste
alors qu’il était en prison pour de son activisme contre
l’apartheid et pour le mouvement ouvrier. Une campagne
internationale avait alors exigé sa libération, tandis que des
manifestations pour la « liberté du camarade Moses » avaient eu
lieu dans de nombreuses villes à travers le monde.
Moses était encore
secrétaire général du Numsa quand ce syndicat a adopté une
résolution appelant à la création d’un nouveau parti des
travailleurs en 1993. Il a maintenant rejoint le WASP et a pris place
au sein de sa direction.
Il a également été
le premier président la South African National Civic Association
(Sanco – le «quatrième» membre de l’Alliance tripartite au
pouvoir) et a consacré ses efforts ses dernières années à
reconstruire ce mouvement sur base des principes du socialisme vrai,
vu le lamentable échec de la Sanco qui s'est avérée incapable de
relayer la marée montante de mouvements de protestations. Moses
était en outre député de l’ANC (African National Congress)
de 1994 à 1996, mais il a démissionné pour se concentrer
sur le travail de terrain, visant à construire la Sanco après la
chute de l’apartheid.
Les listes du
WASP représentent la classe des travailleurs et les pauvres du pays
Tous les candidats
sur les listes du WASP sont des travailleurs, des syndicalistes et
des militants de quartiers ou d'associations de jeunes. Personne ne
peut mieux représenter les travailleurs, que les travailleurs
eux-mêmes ! Le WASP rejette la ‘professionnalisation’ de la
politique et cette idée selon laquelle les gens ordinaires
n’auraient ni les compétences ni la capacité d’assumer une
position élue.
Les principaux
candidats qui ont parlé lors de la conférence de presse de
présentation des listes sont : Mametlwe Sebei (porte-parole du
comité de grève des mineurs de Marikana après le massacre
d'aout-septembre 2012), Weizmann Hamilton (secrétaire général
du Democratic Socialist Movement – DSM section du Comité pour une
Internationale Ouvrière en Afrique du Sud, l’une des organisations
fondatrices du WASP – militant de longue date anti-apartheid et
syndical), Liver Mngomezulu (secrétaire général du syndicat
des transporteurs National Transport Movement union, NTM),
Matron Mhlanga (membre exécutif de l'Organisation des vendeurs
africains, African Traders Organisation, ATO), Sithembile Nqulo
(mineur, Carletonville), Lebogang Mtsweni (militant du syndicat
du métal Numsa), Jabulani Madlala (militant du syndicat du
métal Numsa à l’usine Toyota de Durban), Paul Gaaje
(travailleur aux services médicaux d’urgence, Fochville),
Nkosinathi Mpopo (mineur, Rustenburg).
Manifestation du Numsa lors de la grève nationale de 2011 |
Des
représentants des travailleurs avec le salaire d’un travailleur !
Le salaire de base
d’un député en Afrique du Sud est de 72.000 rands par mois
(3 millions de francs CFA) – cela signifie
concrètement que les élus bourgeois sont déconnectés de la vie
quotidienne des travailleurs et des pauvres. Les élus figurent parmi
les mieux payés du pays et se placent de ce fait au sein de l’élite.
Le WASP rejette totalement ces positions privilégiées des
soi-disant “élus du peuple”.
Chaque élu du WASP ne recevra comme salaire que l’équivalent de celui d’un ouvrier qualifié. Le restant sera reversé pour la construction du WASP ainsi que pour soutenir les luttes des travailleurs et des jeunes. Les salaires et dépenses des élus du WASP seront publiquement disponibles afin que chaque citoyen sud-africain puisse les contrôler. Le WASP fera usage du droit de révoquer ses élus si ceux-ci deviennent corrompus ou ne respectent pas le manifeste du parti. Ce droit de révocation ne sera pas au seul usage de la direction du WASP, mais aussi des membres et affiliés du WASP.
Le WASP en action lors de son meeting de lancement dans le Limpopo l'an dernier |
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