samedi 8 mars 2014

Journée internationale de la femme 2014

Combattre l'austérité et l'oppression partout dans le monde



Cela fait plus d'un siècle à présent que le 8 mars est devenu la Journée internationale de la femme – une journée pour commémorer et célébrer les luttes des travailleuses et des femmes pauvres contre l'exploitation au travail, dans la société et dans leur foyer. Au fil des ans cependant, le sens réel de cette journée a été déformé.

Clare Doyle (Secrétariat international du Comité pour une Internationale ouvrière)


Dans les États staliniens qui prétendaient (à tort) être socialistes, cette date est devenue une journée pour faire quelques beaux discours vides de sens afin de remercier la contribution que les femmes travailleuses apportaient à la société. (Les hommes étaient censés leur acheter des fleurs et faire la vaisselle pour la journée ! – c'est toujours la manière dont est célébrée cette fête en Russie, au Vietnam, etc.). Dans les pays capitalistes, elle est devenue une simple opportunité commerciale, comme la Saint-Valentin ou la fête des Mères, pour faire de l'argent en vendant des cadeaux, des cartes de vœux, des vêtements, des diners romantiques…

Autour de la date du 8 mars, les médias de différents pays rapportent quelques informations – certaines utiles, d'autres fallacieuses – sur la détresse des femmes dans la société moderne. Beaucoup parlent de l'oppression des femmes comme si celle-ci était la faute des hommes, et non le produit d'une société divisée en classes sociales et basée sur l'inégalité en termes de puissance et de richesse. Partout dans le monde, de nombreux hommes sont encore éduqués de manière à considérer leur rôle d'homme comme supérieur à celui de la femme, dans la famille comme en-dehors.

Cette année, on a un peu parlé de la soi-disant “quatrième vague” du féminisme, mais sans que ne soit proposée la moindre solution par rapports aux problèmes très concrets que connaissent les travailleuses et paysannes qui constituent la moitié de la population mondiale.
Pour les socialistes, la Journée internationale de la femme doit avoir pour but de se souvenir de ce qui a changé, et de ce qui reste à faire. Via la lutte, certains des pires aspects de l'inégalité des femmes ont été atténués. Dans tous les cas, il est salutaire de se souvenir d'à quel point la route est encore longue, et de rappeler quel impact peuvent avoir les véritables socialistes dans le cadre de cette lutte.

Dans beaucoup de pays, la Journée de la femme est devenu une fête
un peu comme la Saint-Valentin ou la fête des mères
(« Joyeuse journée de la femme – je te souhaite une journée aussi
unique et spéciale que toi ! »)

Réformes, et manque de réformes


De grandes réformes ont été obtenues lors du 20ème siècle dans de nombreux pays – droits politiques, sociaux et reproductifs, possibilité de travailler et meilleurs salaires, accès à l'enseignement, institution de soins de santé et services sociaux ciblés. Beaucoup de ces changements ont donné aux femmes une plus grande liberté de choix de vie. En même temps, on a vu le développement de toute une série d'équipements électro-ménagers à prix accessible (machines à laver, aspirateurs, etc.) qui ont eux aussi contribué à alléger le fardeau des corvées domestiques qui, dans notre société de classe, repose principalement sur leurs épaules.

Parfois, comme en Russie en 1917, ces réformes ont été le résultat direct de la révolution. Ailleurs, comme en Europe après la Deuxième Guerre mondiale, ou même en Asie, la décision des États d'organiser des programmes ciblés de soins de santé et d'enseignement pour les femmes provenait de la menace de révolution. Parfois, des avancées ont été obtenues par des mouvements efficaces – surtout les syndicats – dans lesquels hommes et femmes marchaient ensemble en menant une agitation politique spécifique et des manifestations de masse.

D'un autre côté, la vie des femmes rurales dans la plupart des régions du monde est restée inchangée depuis des siècles. Elles mènent dans leur campagne une vie de travail incessant – elle y travaillent leur terre leurs enfants sur le dos, et doivent encore s'occuper de toute la famille. Les femmes paysannes n'ont bien souvent aucun accès à la maternité ni aux soins de santé, et perdent beaucoup de leurs enfants à la naissance ou dans les cinq premières années de leur vie. Des millions de femmes meurent elles-mêmes de maladies facilement évitables, souvent liées à l'enfantement.

Dans beaucoup de pays, les femmes sont considérées comme des citoyens de second rang et sont forcées par la tradition et par la religion d'obéir à leurs pères, à leurs maris et à leurs frères. Elles n'ont pas accès, ou alors très peu, à l'enseignement, aux loisirs ou aux soins de santé.

Parce que les possessions familiales (l'héritage) se font souvent de père en fils, les filles sont considérées comme des fardeaux ; de ce fait, des millions de femmes sont “éliminées” avant même leur naissance, ou peu après. La dernière estimation du nombre de femmes “manquantes” dans la population mondiale s'élève à 117 millions (New Internationalist, octobre 2013). Trois quarts de ces petites filles “manquantes” auraient été tuées avant la naissance, un quart par infanticide ou par négligence discriminatoire avant l'âge de cinq ans. Ce phénomène est surtout répandu en Inde et en Chine, même s'il est présent sur tous les continents.

L'excision aussi d'ailleurs, reste une pratique répandue partout dans le monde. Selon une enquête récemment parue dans la presse, les campagnes menées dans les écoles afin d'encourager les jeunes filles à résister à cette pratique barbare indiquent que 140 millions de femmes dans le monde ont été “excisées”. Les campagnes menées au Royaume-Uni et en France semblent avoir un effet, mais combien de millions de femmes encore ne pourront connaitre la chance de jamais ressentir le moindre plaisir sexuel du fait de cette tradition innommable ?

Manifestation de femmes paysannes en Gambie – « Unies contre la faim »

Comment peut-on changer les mentalités ?


Les femmes de tous les continents sont-elles réellement condamnées à une vie d'épreuves et de dégradation perpétuelle ? Le dernier numéro du magazine d'Amnesty International donnait cette impression, avec le récit des problèmes que connaissent les femmes dans huit pays - le Bahreïn, le Zimbabwé, la Colombie, l'Afghanistan, le Sri Lanka, le Guatemala et le Cambodge.

Dans les grandes villes chaotiques d'Asie, d'Afrique et d'Amérique latine, des dizaines de millions de femmes travaillent de longues heures dans des ateliers répugnants ou sur les marchés, risquant leur vie ou à tout le moins, des blessures graves. Les porteuses du marché d'Accra, au Ghana, dorment par terre la nuit, en groupe pour être protégées. Les femmes Dalit en Inde sont forcées de nettoyer les toilettes avec leurs mains, ou fouillent dans les décharges pour trouver de quoi survivre. Lors d'une campagne pour visant à briser les liens entre profession et caste, les femmes de Patna ont haussé le ton, ont jeté leurs paniers dans des brasiers et ont refusé de poursuivre ce travail. Les campagnes autour des nombreux problèmes des femmes a mené à toute une série de réformes, mais la seule manière d'obtenir de réelles améliorations est par l'action de masse et la lutte politique.

Après le désastre de Rana Plaza en avril l'an dernier au Bangladesh (l'effondrement du bâtiment d'une grande usine textile, au cours duquel plus de 1100 personnes ont perdu la vie, et 4000 autres ont été blessées et ont perdu leur travail), les travailleurs – surtout des femmes – ont organisé des manifestations sonores et très efficaces afin d'exiger des compensations et de nouveaux emplois. Leur action a attiré l'attention sur les immenses profits que se font des compagnies telles que Benetton, Walmart, Primark, Matala et Bon Marché dans une industrie qui pèse 48 milliards de dollars à l'échelle mondiale.

Pour les opprimés d'Afrique et d'ailleurs, le développement du Parti ouvrier et socialiste d'Afrique du Sud est comme un phare dans la tempête. Ce nouveau parti a inscrit sur son étendard des revendications de base pour “un enseignement gratuit et financé par l'État, de la crèche à l'université” et “des soins de santé gratuits, accessibles à tous”, en plus de la nationalisation des mines, des plantations, des banques et des grandes entreprises sous le contrôle démocratique des travailleurs.

Les campagnes contre la multitude d'injustices infligées aux femmes et à leurs enfants sont cruciales. Les articles parus sur les sites du CIO, comme sur notre site socialistworld.net, ont révélé le scandale de l'esclavage domestique et la riposte des femmes indonésiennes et philippines à Hong Kong, des femmes et de leurs enfants au Pakistan. D'autres de nos articles ont attiré l'attention sur des femmes travaillant dans les écoles et les hôpitaux et faisant preuve d'une grande détermination dans leur riposte contre les coupes budgétaires.

Même dans les pays “développés”, les femmes – surtout les femmes issues de communautés immigrées – ont tendance à constituer le gros de la main d'œuvre employée pour des tâches ingrates et parfois dangereuses : ateliers, usines d'assemblage électroniques, nettoyage et services domestiques. Cette surexploitation dans nos sociétés ne peut être combattue que par l'organisation par les syndicats de campagnes spécifiques et de luttes industrielles. Les victoires, modestes certes, mais bien réelles, obtenues par les nettoyeurs de Londres l'an dernier ont démontré que la lutte paie.

Le syndicat des nettoyeurs de Londres en grève –
« C'est pas nous la saleté – c'est nous qui la nettoyons »

Retour en arrière


Aujourd'hui, la crise mondiale du système capitaliste frappe durement l'ensemble des travailleurs et des pauvres du monde entier. Ce sont eux qui sont censés, selon nos “dirigeants”, payer le prix de la crise dans la souffrance de l'austérité, tandis que les 1 % des personnes les plus riches du monde, qui possèdent tout autant que les 50 % les plus pauvres, deviennent tous les jours de plus en plus riches. L'austérité et le ralentissement économique ont surtout un impact sur les femmes dans leur vie de tous les jours.

Partout dans le monde, les revenus, les opportunités d'emploi et le financement des programmes sociaux sont à la baisse – pour les femmes comme pour les familles dont elles ont la charge. Les contrats “zéro-heures” et les emplois à temps partiel sont désormais bien souvent le meilleur que puisse offrir le système capitaliste à des millions de femmes et de jeunes qui ont le risque de ne jamais pouvoir trouver un emploi. L'histoire semble régresser, tandis que chaque nouvelle génération de travailleurs et de pauvres connait à présent une situation pire que celle que connaissait ses parents.

Non seulement en Grèce, mais aussi en Europe et aux États-Unis, des millions de gens dépendent de l'aide alimentaire, de “restaurants du cœur” et d'œuvres de charité. L'Espagne, la Grèce et l'Irlande ont connu une nette réduction de leur taux de natalité depuis le début de la crise, vu que de plus en plus de couples décident qu'un enfant est une dépense qu'ils ne peuvent se permettre. Les histoires de bébés que des parents pauvres en Grèce sont obligés de donner en adoption, sont autant de condamnations révoltantes des programmes d'austérité exigés par les banquiers et par les riches politiciens. Des millions d'enfants, même dans les pays dits modernes et développés, sont aujourd'hui confrontés à la pauvreté et à la faim.

Même en Suède, une tempête de privatisations a ruiné le légendaire “État-providence”. Les maisons de repos, les cliniques et les écoles sont rachetés et revendus en tant qu'entreprises devant faire du profit. On s'attend maintenant à des attaques sur les droits de maternité et de paternité, aux côtés d'autres soi-disant réformes dans le but de baisser les taxes sur les riches.
La crise sociale et économique a été accompagnée par de nouvelles attaques sur les droits à l'avortement dans divers pays. Des manifestations de masse en Espagne contre les tentatives d'annuler des lois progressistes, comme la loi sur l'avortement dans les 14 premières semaines, ont révélé la profonde colère et l'empressement des jeunes femmes à se battre. En Irlande, les socialistes vrais ont joué un important rôle dans la mise sous pression du gouvernement pour obtenir des réformes légales, après la mort de la jeune Savita Halappanavar fin 2012, décédée parce que son médecin refusait de l'avorter alors qu'elle était en danger de mort.

En France les mouvements réactionnaires tels que le mouvement “pro-vie”
gagnent du terrain

L'alternative politique


Avant cette dernière crise très profonde, qui a révélé l'incapacité du capitalisme à satisfaire même les besoins de base de l'immense majorité de la société, il y avait une période de triomphalisme et de jubilation par rapport à la soi-disant absence d'alternative à ce système pourri. C'est ce qui avait suivi l'effondrement des économies planifiées stalinistes. « Il n'y a pas d'alternative », tel était la devise de Margaret Thatcher à son heure de gloire (première ministre britannique néolibérale de 1979 à 1990, qui a fait énormément de tort aux travailleurs britanniques et du monde entier, chassée du pouvoir par l'action menée à l'époque par le CIO). Quand elle est décédée l'an dernier, beaucoup de personnes se sont réjouies de la mort de cet ennemie des travailleurs, mais cela n'empêche pas que depuis lors, le mouvement ouvrier n'a toujours pas acquis une très grande confiance dans sa capacité à changer les choses de manière radicale.

L'affaiblissement distinct des traditions combatives des syndicats et la dégénérescence des partis que les travailleurs soutenaient traditionnellement (partis “socialistes” français, allemand, espagnol…), a eu un effet sur la société dans beaucoup de pays. Les premières luttes féministes telles que l'égalité de salaire, le droit à l'avortement, les droits des LGBT, la lutte contre la violence domestique, etc. avaient permis d'obtenir de nombreuses avancées. Les représentations sexistes dans les médias ou dans la publicité, qui rabaissaient les femmes et approuvaient la violence envers les femmes, étaient moins tolérées. Aujourd'hui, l'histoire semble régresser sur ces thèmes également. Sur la question LGBT par exemple, les avancées dans certains pays sont aujourd'hui contrebalancés par de véritables attaques dans d'autres.

En même temps que le reste des coupes dans les budgets publics, on a eu une diminution de l'aide aux personnes qui souffrent de violence domestique, alors que l'on rapporte une hausse de ces violences dans de nombreux pays. Les socialistes ont été à la pointe de la lutte contre cette tendance, en mettant en avant le problème de la violence domestique et en convaincant d'autres personnes, comme les syndicats, de reprendre ce thème dans leurs campagnes. On a également vu à quel point la lutte de classe peut changer la conscience des femmes et l'attitude envers les femmes lors de la grève des mineurs au Royaume-Uni il y a 40 ans (voir prochains articles sur le site de notre section anglaise à ce sujet).

Femmes ouvrière de la Fabrique nationale de Herstal, en Belgique
« À travail égal, salaire égal ! »

Le logement


Les scandales du logement, dans un pays après l'autre, affectent des millions de femmes qui tentent de s'en sortir tout en gardant un toit au-dessus de la tête de leurs familles. Les spéculateurs et les riches laissent des millions de maisons à l'abandon, tandis que de plus en plus de familles se voient jetées à la rue, en Amérique comme ailleurs, parce qu'elles n'ont pas de quoi payer le loyer ou l'emprunt à la banque.

On a vu plusieurs mouvements anti-expulsion se produire, dans lesquels participent souvent des femmes très courageuses. Au Kazakhstan, les manifestants étaient prêts à se battre jusqu'au bout, en organisant des manifestations de masse et des grèves de la faim. Ce désespoir leur venait du fait qu'ils ont vu les grandes banques se faire renflouer par l'État, au même moment où on leur dit que leurs maisons leur seront enlevées. En Espagne, les huissiers ont été chassés par les manifestants (dont de nombreuses femmes) au moment où ils s'apprêtaient à expulser des familles de leurs maisons ou appartements. Alors que dans ce pays, tout comme en Irlande, des centaines de milliers de nouvelles maisons récemment construites restent vides !

Aux États-Unis aussi, des foyers ont été sauvés par des campagnes telles que celle organisée dans la ville de Minneapolis par nos camarades de Socialist Alternative. En Écosse, l'injuste taxe “de la chambre vide” a été vaincue par une campagne de masse dirigée par les socialistes. Les mouvements des “paysans sans terre” et des “sans abris” du Brésil sont eux aussi soutenus par des milliers de femmes. Ces mouvements ont regagné une nouvelle dynamique dans un contexte ou des milliards de dollars sont dépensés pour la construction de stades et d'hôtels de luxe en vue de la Coupe du monde de football qui s'y déroulera cette année.

Le mouvement contre les expulsions aux États-Unis, mené par le CIO
« Les expulsions ça suffit ! Monsieur le banquier,
ici c'est la maison de Sergio ! Arrêtez ça ! »

Des guerres et des révolutions


Les femmes sont en général plus nombreuses que les hommes dans la plupart des camps de réfugiés – victimes de conflits ou de guerres civiles. De la Syrie à l'Iraq, du Soudan à la Somalie, les personnes qui fuient les conflits ne possèdent rien – ni vêtements, ni nourriture, ni abri pour eux et pour leurs enfants. Les viols de masse sont monnaie courante dans les camps de réfugiés, tout comme ils sont utilisés en tant qu'arme de guerre. Les ONG, les organisations charitables et les Nations-Unies ne sont pas capables de s'en prendre aux causes de ces catastrophes. Parfois, elles font elle-mêmes partie du problème ! Les guerres sont des phénomènes qui font inévitablement partie de la vie sous le capitalisme.

La lutte pour le socialisme est une question de vie ou de mort. La construction de forces qui puissent mener à la transformation victorieuse de la société commence dans certains pays, vu que de plus en plus de gens y sont maintenant en train de tirer les conclusions nécessaires concernant le capitalisme. Nous avons vu, l'année passée, des mouvements de masse atteindre des proportions révolutionnaires, avec de nombreuses femmes dans les rues participant aux combats – en Turquie, en Thaïlande, en Ukraine… Elles luttaient pour chasser du pouvoir des régimes discrédités et corrompus, mais sans une alternative claire par rapport au règne des patrons, des banquiers et de leurs représentants politiques, leurs sacrifices seront en vain.

Dans beaucoup de pays où des avancées pour les femmes ont été obtenues précédemment, des gouvernements réactionnaires sont maintenant en train de tenter de revenir plusieurs siècles en arrière – au moyen-âge ! Dans d'autres pays, comme en Russie sous le régime de Vladimir Poutine, qui est maintenant en train de préparer l'invasion de l'Ukraine, on utilise des méthodes qui rappellent celles du stalinisme, voir du tsarisme. Nadejda Tolokonnikova, une des “Pussy Riot” emprisonnées pour avoir chanté une “prière punk” dans une cathédrale du centre de Moscou, a été placée en cellule d'isolement après sa grève de la faim visant à dénoncer le “régime d'esclavage”en vigueur dans sa prison. Les prisonniers doivent travailler 17 heures par jour et subir des punitions d'inspiration “goulag” pour la moindre “incartade” – forcés d'aller s'exercer dehors alors que le temps ne le permet clairement pas, privés de toilette pendant une journée, etc.

Femmes ukrainiennes participant au mouvement du Maïdan –
malheureusement, pour une cause qui n'est pas forcément en la faveur,
vu la nature réactionnaire du nouveau régime mis en place dans le pays,
et la crise géopolitique que ce mouvement a déclenchée

La lutte contre l'exploitation capitaliste


Les socialistes vrais se battent contre toute injustice dans la société, concentrent leur lutte autour de slogans qui démontrent la putréfaction du système capitaliste et de tous ses “représentants”. Notre programme par rapport aux questions concernant les travailleuses et les femmes pauvres est défini dans de nombreux tracts, brochures, journaux et livres.

Un des principaux principes du socialisme est que toutes les femmes doivent avoir le droit de décider elles-mêmes si elles veulent des enfants ou non, sans que ne soit prise en compte la moindre contrainte financière ou autre. Ceci signifie : l'accès à la contraception et à l'avortement mais aussi aux centres de fertilité pour tous, gratuitement et sur simple demande, ainsi que des allocations familiales pour chaque enfant, qui représentent réellement le cout de l'éducation d'un enfant. Il est scandaleux qu'aujourd'hui au contraire, des services telles que l'aide à la conception et les soins de grossesse soient perçus comme autant de moyens de gagner de l'argent.

Femmes politiciennes


Il faut bien garder à l'esprit que le fait d'avoir plus de femmes en politique ou plus de femmes élues au gouvernement n'est en rien une garantie que l'on aura une politique qui sera plus en faveur des intérêts des femmes. Au Rwanda, il y a deux femmes politiciennes pour chaque député masculin, la majorité des députés sont des femmes ; pourtant le Rwanda reste un des pays d'Afrique où les femmes ont le plus de risques de violence domestique ou de violence liée au genre. Il faudra plus que veiller à l'équilibre dans les institutions représentatives du pays ou même à la tête du pays pour mener la lutte contre la subordination des femmes dans la société. Demandez au Allemandes ce qu'elles pensent d'Angela Merkel, aux Brésiliennes ce qu'elles pensent de Dilma Roussef, aux Chiliennes ce qu'elles pensent de Michelle Bachelet.

En Inde, où plusieurs femmes se sont déjà retrouvées à la tête du gouvernement au niveau régional ou national, très peu de choses ont changé et les femmes continuent à être traitées comme des citoyens de seconde classe. On a récemment beaucoup parlé du trafic de petites filles nées dans les plantations de thé de l'Assam qui sont vendues comme domestiques pour des femmes riches ou nobles, qui trouvent cela normal car “chez nous c'est comme ça”. Le nombre de viols rapportés à la police à Delhi et à Mumbai a doublé depuis qu'a éclaté un scandale par rapport à deux cas particulièrement horribles qui ont été repris par les médias internationaux. Depuis, les campagnes publiques et les manifestations de masse ont donné aux femmes indiennes le courage d'aller se plaindre à la police, même si ce genre de crimes est encore présent partout dans la société.

Les attitudes réactionnaires envers les femmes dans la société, l'interdiction de livres, comme on l'a vu dernièrement avec un livre sur l'histoire de l'hindouïsme, en plus des restes du système de castes, devront être combattus plus vigoureusement encore si le parti chauvin de droite Parti du peuple indien (BJP – Bharatiya Janata Party) dirigé par Narendra Modi devait arriver au pouvoir lors des élections du mois de mai. 

Manifestation anti-viol en Inde : « Non, c'est non ! »
 

Bien que la vision politique et le programme des candidats soient plus importants que leur genre si nous parlons de la lutte de la moitié de la population mondiale pour un meilleur traitement, les travailleuses et femmes pauvres sont certainement encouragées par la victoire de quelqu'un tel que notre camarade Kshama Sawant lors des récentes élections de Seattle – où elle a gagné son siège malgré le fait qu'elle soit une femme immigrée et socialiste.

Kshama a attiré une large attention des médias pour ses puissants discours contre le capitalisme, contre les banquiers et contre les 1 % de riches, et pour la nationalisation des grandes banques, de l'industrie et pour une planification démocratique de l'économie. Le slogan central de sa campagne – un salaire minimum à 15 $ de l'heure pour tous – a suscité un grand écho parmi les travailleurs. Pour les femmes qui sont souvent moins bien payées, la pleine entrée en vigueur de ce nouveau salaire permettrait de réparer une des plus grandes injustices auxquelles ces femmes sont confrontées tous les jours. Pour un travail égal, leurs salaires seraient augmentés en plus d'être remis à niveau avec le salaire de leurs collègues masculins (qui augmenterait lui aussi).

L'hostilité affichée par les patrons et par les politiciens qui mangent avec eux envers la revendication d'un salaire minimum expose toute la corruption de l'ensemble du système de profits. La lutte contre toute forme de répression et d'oppression revient à mener la lutte au finish dans le cadre de batailles politiques et syndicales.

Notre camarade Kshama Sawant, lors des élections à Seattle –
« Abattre la misère – soulever Seattle »
La seule manière d'obtenir la transformation complète de la vie que connaissent les femmes, en même temps que l'éradication de toutes les formes d'exploitation, est de lutter pour une alternative au capitalisme. Lutter ensemble pour l'objectif commun d'une société socialiste qui rassemblerait hommes et femmes dans le but commun d'une émancipation de l'ensemble de la classe des travailleurs.

Au fur et à mesure que le capitalisme se retrouve embourbé dans une série de crises économiques et sociales de plus en plus grandes, des centaines, des milliers et des millions de gens seront petit à petit convaincus, par leur propre expérience et par l'agitation des socialistes vrais, de la nécessité d'en finir avec ce système injuste. Le soutien affiché envers des candidats tels que Kshama Sawant, le Parti ouvrier et socialiste sud-africain, et les idées et le programme du Comité pour une Internationale ouvrière, ne feront que s'accroitre au fur et à mesure que s'approfondira la crise. Le socialisme représente la clé pour mettre fin à toute forme d'exploitation ; c'est la seule manière de développer une société harmonieuse, libérée de la guerre, de la misère, de l'injustice et de toute forme de discrimination et d'inégalité.


La lutte pour le socialisme et la libération des femmes –
l'un ne va pas sans l'autre !

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