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mercredi 22 août 2018

Afrique du Sud : Expropriation des terres sans compensation


La fin des inégalités ?


– article par notre camarade Weizmann Hamilton, BEN du Parti ouvrier et socialiste d'Afrique du Sud (WASP), section sud-africaine du CIO

Le sommet sur le foncier de l'ANC (Congrès national africain, le parti au pouvoir en Afrique du Sud) de mai 2018 a décidé de soumettre à son BEN une proposition d'amendement à la Loi d'expropriation devant permettre l'expropriation de terres sans aucune compensation (ESC). La Cour constitutionnelle se verra alors demander de valider sa conformité à l'article 25 de la constitution sur la propriété. Julius Malema, le dirigeant des Combattants pour la liberté économique (EFF), a promis à l'ANC qu'il pourra compter sur ses 6 % de voix à l'Assemblée nationale pour compléter les 62 % de l'ANC afin d'assurer la majorité des deux tiers requise pour amender la constitution.

mercredi 20 décembre 2017

Faillite au CNRA


Le CNRA (Centre national de recherche agronomique), créé en 1998, est une entreprise publique à gestion privée. Il obéit à un souci de coordination plus utile dans la recherche agronomique devant améliorer l’agriculture en Côte d’Ivoire. Ce centre possède notamment des milliers d’hectares de plantation un peu partout dans le pays, notamment à Dabou, à Port-Bouët, à Divo, avec des stations de recherche dans toutes les principales régions du pays.

Cette structure est aujourd’hui paralysée par la mauvaise gestion du DG Yté Wongbé, nommé en 2012 à la tête de la structure. Ce dernier s’est vite rendu coupable de nombreuses malversations ; démis de ses fonctions par le conseil d’administration en 2016, il a été curieusement réinstallé à son poste par un coup de fil venu d’« en haut ». Depuis lors, plusieurs structures sont à l’abandon, dont les fameuses plantations qui ne sont plus entretenues faute de paiement aux fournisseurs et dont plusieurs sont menacées de disparition par des promoteurs immobiliers véreux.

Le DG a également viré des agents considérés comme pivots de l’entreprise pour installer à leur place des proches qui ne brillent pas par leurs compétence dans le domaine de la recherche agricole. Le nombre de travailleurs est ainsi passé, en 4 ans, de 1600 à 2100, avec une masse salariale qui est passée sur le même temps de 300 millions à 500 millions de francs. Et encore, c’est parce que le CNRA ne respecte pas non plus les salaires minimums !

Les agents du CNRA, confrontés à de nombreuses irrégularités de paiement de leurs salaires et au non-versement de leurs primes d’assurance santé, sont entrés en grève le 12 mai et encore une fois du 31 juillet au 2 aout pour protester contre cette situation. C’est à ce moment-là que le DG leur a fait savoir que le CNRA est en faillite. Depuis lors, les travailleurs ont eu droit à une séance de négociations avec leur ministre de tutelle, madame Bakayoko Ly-Ramata, qui leur a promis que la situation de leur centre serait bientôt réglée par le Premier ministre. Mais pour quand ?

C’est pourtant bien dommage quand on connait l’importance de l’agriculture dans un pays comme la Côte d’Ivoire qui, rappelons-le, est premier producteur de cacao du monde, premier producteur d’hévéa et de banane douce africain, premier exportateur d’anacarde du monde, deuxième producteur d’huile de palme et premier producteur d’hévéa d’Afrique, etc.Mais tout cela, avec un manque criant de moyens et de formation des agriculteurs. Ce qui fait que nos rendements à l’hectare sont de dix à vingt fois inférieurs à ceux trouvés en Asie sous le même climat : il nous faut 10 ou 20 ha pour gagner ce que le planteur vietnamien ou indonésien gagne avec 1 ha. C’est ce gaspillage insensé de terres qui tue notre forêt et qui pousse nos frères ivoiriens et étrangers à se machetter dans l’Ouest.

Que faire donc ? Il est évident que la première chose à faire est d’insister pour voir disparaitre M. Wongbé et ses sbires de la tête du CNRA. Mais cela seul ne règlera pas le problème, puisque le CNRA en faillite est lui-même l’héritier de plusieurs structures similaires elles-mêmes en faillite. C’est-à-dire que la fameuse « gestion privée » n’a rien apporté en termes de gouvernance. Le seul remède contre la corruption à la tête de cette structure comme des autres structures étatiques (Anader, FIRCA, etc.) est la mise en place d’un conseil d’administration auquel siègeront des représentants des chercheurs, du personnel et des planteurs et planteuses des différentes régions, qui sont les premiers concernés et bénéficiaires.

Pour le développement de l’agriculture en Côte d’Ivoire, il faut de plus une véritable remise à niveau du CNRA et de l’Anader avec des fonds conséquents, gérés démocratiquement pour éviter les éternels gaspillages. La modernisation de l’agriculture passe par des investissements et des aides aux planteurs – aides matérielles, financements et formations – ce qui pourra être facilité par une collectivisation de l’agriculture, consistant en l’assocation graduelle et librement consentie des exploitations paysannes en coopératives de production pourvues d’un outillage mécanique perfectionné, avec le développement d’entreprises agricoles d’État, la création de stations de machines agricoles, de distribution d’engrais et de matériel végétal amélioré, ainsi que la mise en place d’une industrie dans l’intérieur pour la transformation des matières premières agricoles.

Afin que nos braves paysans ne soient plus marginalisés et bénéficient pleinement des fruits de leur labeur, tout en assurant que les revenus dégagés permettent un développement des infrastructures sociales.

– camarade Guide

lundi 15 juillet 2013

CI : La vie des planteurs de cacao

Quelles perspectives socialistes ?


Rappelons-le, rappelons-le, la Côte d'Ivoire est le premier producteur mondial de cacao, avec 40 % de la production mondiale. Aujourd'hui, malgré une tendance à la baisse, le cacao reste une richesse nationale de premier plan pour notre pays, représentant 15 % du PIB et 40 % des recettes d'exportation.

De manière générale d'ailleurs, l'agriculture en Côte d'Ivoire occupe toujours 66 % de la population active, et fournit 70 % des recettes d'exportation : café, caoutchouc, huile de palme, anacarde, coco, fruits, élevage… Le principal secteur industriel ivoirien est tout naturellement le secteur agro-alimentaire, qui représente 24 % de la valeur ajoutée du secteur secondaire.

S'il est vrai donc que notre pays a déjà une structure économique typique des pays émergents (avec 25 % du PIB provenant de l'agriculture et des mines, 20 % de l'industrie, et 55 % des services – dans le cas de la Chine, on a 40 %/25 %/35 %), on voit donc l'importance de l'agriculture pour les échanges de notre pays avec le monde extérieur. La principale source de richesses du pays vient de nos produits agricoles. Mais pourtant, force est de constater qu'en brousse, on soufre.

Dans cet article, Jules Konan (CIO-Côte d'Ivoire) décrit la situation des planteurs de Soubré, les enjeux qui pèsent sur la culture du cacao, et quelques pistes socialistes pour remédier aux problèmes de la misère, de la déforestation et des baisses de rendement.

Rappelons par ailleurs que nous avons déjà écrit un article sur l'industrie et l'économie du cacao au lien suivant.

lundi 17 juin 2013

CI : Cargill délocalise ?

Tensions autour des réformes dans la filière cacao


Depuis des années, les différents gouvernements ivoiriens ont cherché à mieux canaliser la richesse provenant du cacao et à en tirer un meilleur profit pour le pays. Au cœur de cette politique se trouve notamment les tentatives d'aller vers une transformation locale du cacao, afin de récupérer une plus grande partie de la valeur ajoutée de la filière cacao-chocolat. En même temps, l'État recherche des mécanismes permettant d'assurer une production durable de cacao, afin de contrer la tendance à la baisse de production, et de garantir un revenu stable aux planteurs. 

Seulement voilà : depuis le début de cette année, une guerre fait rage entre les grands groupes du cacao et l'État, concernant différents points de gestion de la filière. Des groupes comme Cargill ont gelé leurs investissements et parlent de délocaliser : qu'en est-il exactement ? Nous faisons un petit tour de la question dans cet article.

Article par Jules Konan, CIO Côte d'Ivoire