vendredi 6 mars 2015

Monde : Rapport de la réunion du Comité exécutif international du CIO (1)

Perspectives mondiales : Grandes tendances et économie mondiales




Les signes du renouveau de la lutte des classes montrent la voie pour l'avenir

Début décembre 2014, s'est tenue une réunion du Comité exécutif international du CIO (CEI), une structure composée de 2-3 délégués de chaque section nationale du CIO, élus lors de notre Congrès mondial bisannuel. Comme lors de chacune de ces réunions, le CEI a débattu de l'actualité mondiale, région par région, pays par pays, ainsi que de l'état d'avancement de notre travail dans nos différentes sections, pour ensuite déterminer notre ligne politique au niveau international, cela en vue d'encourager, accompagner, structurer et guider le processus de la révolution mondiale à venir jusqu'à l'année prochaine.

Ce rapport est en sept parties : 1) Grandes tendances et économie mondiales ; 2) États-Unis et Europe ; 3) Moyen-Orient/Afrique du Nord et Europe de l'Est ; 4) Asie du Sud et de l'Est + Afrique ; 5) Amérique latine (introduction et Amérique centrale) ; 6) Amérique du Sud ; 7) Débat sur la question nationale.

Retrouvez toute la série d'articles en cliquant sur ce lien : CEI 2014.



Grandes tendances mondiales

L'échec du rêve américain d'un « Nouvel Ordre mondial »

Il y a onze ans, George W. Bush et les néoconservateurs qui soutenaient sa présidence présentaient leur “victoire” en Afghanistan et en Iraq comme étant la première pierre de la constitution de l'impérialisme américain en tant que “Nouvelle Rome”. Selon leurs calculs, ce nouveau statut allait leur permettre d'imposer par la voie militaire une nouvelle phase du “Nouvel Ordre mondial” qui avait été mis en place suite à l'effondrement du stalinisme.

Le CIO a répondu à cela dans son analyse, dans ses résolutions et dans ses publications. Il a également insisté sur le fait que seul un mouvement indépendant des masses dirigé par la classe des travailleurs pourrait avoir un effet durable. La mobilisation des masses pauvres avait le potentiel de créer un mouvement de masse pour jeter à bas Saddam Hussein et le système social – le féodalisme et le capitalisme – sur lequel reposait son régime. Au moment de la dernière réunion de notre Comité exécutif international (CEI), les évènements au Moyen-Orient et ailleurs avaient ruiné les doctrines des néoconservateurs et ridiculisé l'arrogance de l'impérialisme américain. Aujourd'hui, la situation semble encore pire, vu le cauchemar des guerres civiles de plus en plus nombreuses, surtout avec l'émergence de EI en Syrie et en Iraq.

En outre, les premières étapes des révolutions au Moyen Orient et en Afrique du Nord (Égypte, Tunisie) ont paralysé le géant américain. Auparavant, les invasions d'Iraq et d'Afghanistan étaient justifiées par les propagandistes de l'impérialisme et par leurs valets locaux par l'argument selon lequel les masses étaient soi-disant incapables de renverser un régime par leurs propres efforts. Les partis petit-bourgeois kurdes reprenaient également ce thème.

Les masses iraqiennes étaient en effet démoralisées, trop faibles pour se relever à la suite de leurs défaites précédentes – comme l'écrasement de l'insurrection chiite en 1991. De plus, elles étaient désespérément divisées, faisant allégeance à des partis rivaux, etc. La majorité chiite et la minorité sunnite en Iraq étaient farouchement opposées et par conséquent incapables de poursuivre l'insurrection jusqu'à une conclusion victorieuse. Nous avons constamment critiqué cette analyse ; nos arguments ont été confirmés par les mouvements de masse qui ont suivi et qui ont renversé la dictature de Ben Ali en Tunisie et le régime Moubarak en Égypte sans aucune aide extérieure.

L'impérialisme américain s'est retrouvé frustré, complètement incapable d'intervenir au cours de la première période. Cependant, il a obtenu une chance de regagner du terrain par la contrerévolution via les interventions en Libye – soutenue par certains soi-disant marxistes – puis en Syrie, au Bahreïn, etc. L'élan et la détermination révolutionnaires des masses d'Afrique du Nord et du Moyen Orient ont inspiré d'autres peuples partout dans la sous-région, aux États-Unis et dans les pays industrialisés avancés.

Les idéologues bourgeois tentent constamment de rabaisser la portée de ces évènements révolutionnaires, d'effacer la mémoire des masses et de neutraliser leur capacité à accomplir une lutte révolutionnaire victorieuse par leur propre action indépendante. La conscience de tels évènements – même s'ils se sont produits récemment – ne peut être conservée que par un parti révolutionnaire de masse à la direction avisée. En l'absence d'un tel parti, la conscience des masses peut être floutée et repoussée.

Aujourd'hui, la représentation qui est donnée de ces évènements par la bourgeoisie, ses partis et ses médias, est qu'il ne s'est jamais agi d'une révolution. Les perspectives pour les masses sont ternes. Les horreurs indescriptibles – une souffrance, une misère et un chômage sans précédent, y compris dans les pays industrialisés – sont devenues la “norme” et ne vont faire qu'empirer avec la crise économique qui continue. Et c'est sans parler de l'aggravation des catastrophes climatiques qui menacent des régions entières de la planète.

George Bush après sa « victoire » en Iraq : « Mission accomplie » ?

Un nouveau potentiel de lutte malgré la confusion

En des périodes comme celles que nous traversons depuis peu (une période de réaction modérée en Europe et de réaction totale au Moyen Orient), nous devons donc d'autant plus insister sur le potentiel combatif de la classe des travailleurs. Et cela, malgré le fait que nous avons sans doute sous-estimé l'ampleur de l'influence de l'effondrement du stalinisme et de la vague de triomphalisme du capitalisme sur des couches qui autrefois formaient l'avant-garde de la classe des travailleurs.

Cette influence délétère s'est faite ressentir sur les premiers mouvements et manifestations de masse qui se sont développés après 2008. Cela a parfois eu pour conséquence que des mouvements partiels ou individuels ont pu temporairement jouer un rôle important tout en ayant un effet durable, même si ces mouvements en eux-mêmes ne l'étaient pas. Ça a été le cas avec le mouvement Occupy de 2011-2012 aux États-Unis qui a préparé le terrain pour le mouvement 15Now (campagne pour le salaire minimum à 15 $ – 8000 francs CFA – par heure).

Mais cela ne veut pas dire qu'il n'y a pas eu de luttes ou de révolutions d'un caractère plus traditionnel, comme les magnifiques insurrections tunisienne et égyptienne de 2011 ou les luttes populaires en Turquie et au Brésil. Plus récemment, on a vu les grèves massives pour des hausses de salaire au Royaume-Uni en anticipation des élections nationales de l'an prochain, les grèves générales partielles en Italie, le mouvement qui a mené à la grève du 15 décembre en Belgique et les rébellions de masse autour de la question nationale en Écosse et en Catalogne.

En Irlande, la campagne massive contre la facture d'eau a mobilisé une manifestation nationale de cent mille personnes et d'autres actions partout dans le pays. Nous jouons un rôle crucial dans ce mouvement également ; nous avons d'ailleurs provoqué un mini séisme lors des élections partielles au Dáil (pron. [dol], le parlement irlandais) : la victoire de notre camarade Ruth Coppinger, suivie par l'élection quelque mois plus tard de notre camarade Paul Murphy, obtenues contre toute attente, ont constitué un triomphe pour les camarades irlandais du CIO.

Dans le cas de Paul, notre section irlandaise est parvenue à battre le Sinn Féin (parti historique de la “gauche” nationaliste catholique) qui est pourtant pressenti comme étant le futur grand vainqueur des élections nationales de 2016. Le Parti travailliste a lui aussi perdu des plumes et il se pourrait que ce parti disparaisse prochainement. Le Parti ouvrier socialiste a de son côté été puni pour son sectarisme : l'an dernier, ce parti avait présenté un candidat dans le même arrondissement que Paul, ce qui lui avait fait perdre son siège au parlement européen, privant en même temps non seulement le CIO mais aussi le mouvement des travailleurs international d'un porteparole et d'un ardent défenseur de ses droits.

Les élections partielles de Dublin ont une fois de plus mis en relief la ténacité politique du CIO : tout comme Antée dans la mythologie grecque, lorsqu'on nous jette par terre, cela ne fait que nous rendre plus forts. Cela est la conséquence de la perspective claire du CIO, basée sur sa confiance absolue dans la volonté de lutte de la classe des travailleurs même lorsque cette lutte apparait initialement difficile, pour obtenir des victoires. Seattle a ainsi marqué une date historique dans notre histoire, qui a démontré que même une petite organisation peut obtenir d'importantes victoires, pouvant ensuite à leur tour mener à un regain d'activité du mouvement des travailleurs. L'Irlande est un autre point important à ce niveau. Ce processus va se répéter dans d'autres pays et sur d'autres continents.

Il ne faut pas non plus oublier cet évènement très important qu'a été le mouvement de masse à Hong Kong, qui représente une ouverture pour la révolution à venir en Chine.

Campagne contre la tarification de l'eau en Irlande :
« Nous ne nous payerons pas ! Organisons-nous
pour vaincre la tarification de l'eau »

Le Moyen-Orient dévasté par l'impérialisme, la réaction et les milices sectaires

Cependant, le conflit au Moyen Orient est le reflet inverse de cette situation. Telle de l'encre qui s'étale sur du papier, les conflits nationalistes et sectaires se sont petit à petit répandus à travers toute la sous-région.

Le Moyen Orient / Afrique du Nord n'est pas la seule région affectée. En fait, nous traversons en ce moment une crise géopolitique mondiale sans précédent. Voici la vision qu'ont les bourgeois de la situation : « Aujourd'hui, toute la situation est bourrée de risques géopolitiques. L'État islamique a capturé des territoires entiers. Une guerre non déclarée a éclaté entre la Russie et l'Ukraine. Il y a un conflit armé entre Israël et le Hamas. La Libye est plongée dans le chaos. L'incertitude plane au-dessus des négociations autour du nucléaire iranien. Pourtant, la somme de ces risques est surpassée par les vieilles forces de l'offre et de la demande. Même s'il y a un surplus de risque géopolitique dans le monde, il y a un encore plus grand surplus de pétrole. » (Financial Times, 18 octobre 2014)

Le bain de sang unilatéral de cette année entre Israël et les Palestiniens, qui a causé des montagnes de morts et de mutilés, y compris des enfants, et fait des milliers de sans-abris, s'est ajouté à tout un héritage de haine et d'amertume, qui aura des conséquences encore difficilement prévisibles. Nous avons été témoins du conflit meurtrier en Syrie et de ses innombrables victimes, et nous assistons à présent à la dislocation de l'Iraq, que le magazine The Economist considère comme un État “en disparition” tout comme la Syrie.

Cette désintégration est en train de redessiner pour la première fois depuis 1920, soit près de cent ans, les frontières tracées arbitrairement par les impérialismes français et britannique (lors des “accords de Sykes-Picot”) pour se partager les territoires auparavant occupés par l'Empire ottoman. Combien de fois le CIO n'avait-il pas prévenu que le résultat de la guerre d'Iraq et du renversement de Saddam Husesein ne pourrait mener qu'à l'émergence de toute une série de “petits Saddams” avec la fracturation du pays selon des lignes ethniques et religieuses ?

Da'esh occupé à purger le Moyen-Orient des « ennemis de l'islam »

Perspectives économiques

Et puis, en plus de tout ça, il y a l'aggravation qualitative des perspectives pour la situation économique dans presque toutes les sphères de l'économie mondiale. L'incertitude s'approfondit avec chaque jour et mois qui passe, au fur et à mesure qu'une institution économique capitaliste après l'autre annoncent via leurs porteparoles des chifres de croissance “décevants”.

La zone euro, qui est la deuxième plus importante zone économique mondiale, est en retraite malgré sa faible reprise de ces derniers mois. L'Allemagne, considérée comme la locomotive de l'Europe, stagne et frôle la récession depuis quelque temps déjà. Sa dépendance aux exportations signifie que le capitalisme allemand reste vulnérable à des chocs soudains. Le Japon, la troisième plus grande économie mondiale, « pourrait lui aussi faire face à une tendance baissière », selon The Economist.


Le pétrole

D'autre part, il y a la chute spectaculaire du cours du pétrole, de 20 %. Le cours du pétrole est un indicateur extrêmement important de l'état de l'économie. De plus, dans le contexte actuel, il a un impact certain sur la situation géopolitique.

Le développement rapide de la “révolution du gaz de schiste”, notamment aux États-Unis, a augmenté la production américaine de +80 % depuis 2008, soit 4 millions de barils de pétrole par an, ce qui est un des facteurs qui explique la baisse du cours du pétrole. Cela confère à présent aux États-Unis une quasi “indépendance énergétique”, surtout vis-à-vis de leurs anciennes sources d'approvisionnement au Moyen-Orient (notamment l'Arabie saoudite) et en Afrique.

Cette hausse de la production est un facteur crucial derrière la reprise économique américaine limitée, générant environ deux millions d'emplois. La détresse actuelle des chômeurs américains serait bien pire sans ce facteur économique extrêmement important. Pour donner une idée de la rapidité avec laquelle la situation s'est développée : en 2012, le prix du pétrole fixé par l'Opep était supérieur à 110 $ ; on estime à présent que si le prix se maintenait à 80 $ pour une année, les automobilistes américains économiseraient 160 milliards $. Comme le Financial Times le dit : « Cela revient à une jolie baisse de taxes » et ce, sans avoir à faire passer la moindre loi au parlement !

D'un autre côté, le Japon est entièrement dépendant du pétrole étranger ; la Chine de son côté importe 60 % de ses besoins. Ces pays pourraient bénéficier d'une baisse des cours.
Cependant, d'autres pays ont été affectés en sens inverse : la Russie a perdu 40 % de son revenu pour le budget d'État. La baisse du cours a compliqué les difficultés économiques de ce pays, déjà affecté par les sanctions qui lui ont été imposées en conséquence de la crise ukrainienne.

L'Arabie saoudite pourrait également se voir gravement atteinte, ce qui pourrait déclencher des troubles politiques au sein du “royaume” : les chiites, qui sont la couche la plus pauvre et la plus discriminée, pourraient descendre dans les rues en un mouvement similaire à ceux que l'on a vus récemment dans la sous-région. En 2011, l'Arabie saoudite a été forcée de lancer un plan d'investissement de 160 milliards $ pour éviter l'arrivée du “printemps arabe” chez elle, tandis que tous les pays alentours (Yemen, Bahreïn, Oman, Koweït) étaient ébranlés par une violente contestation. Le régime saoudien a accumulé des réserves de devises gigantesques, estimées à 747 milliards $, soit plus de trois ans de ses dépenses annuelles. Mais si le cours du baril reste fixé sous 80 $ pour une année, ces réserves vont rapidement s'amenuiser.

Pour le Nigeria, qui dépend de ses exportations de pétrole et de gaz naturel pour près de 80 % de ses revenus, la chute du cours du pétrole est un véritable désastre. Ses réserves en devises étrangères sont inférieures aujourd'hui à ce qu'elles étaient à l'époque de la chute du cours en 2008 (38 milliards $ contre 53 milliards $) et le gouvernement a maintenant commencé à parler de “temps difficiles à venir”. D'autres producteurs de pétrole, y compris en Amérique latine, pourraient être eux aussi sérieusement touchés.

Le pétrole en chute libre

Prévisions de croissance à la baisse

Bien sûr, ce sont surtout les perspectives économiques globales du capitalisme mondial qui sont responsables de la chute du cours du pétrole et des prognostics extrêmement moroses donnés par les institutions capitalistes en découlant. Le FMI a revu à la baisse ses prévisions de croissance mondiale, de 3,4 % à 3 %, alors pourtant qu'en avril il s'attendait à une hausse de 3,6 %.

C'est la même revue à la baisse pour les marchés “émergents” : le Brésil et la Russie sont pris de “torpeur” ; le seul endroit où les affaires vont soi-disant bien est l'Inde, même si ce pays aussi a été forcé de revoir à la baisse ses propres prédictions ! Ces pays se voient à présent contraints de s'adapter à la fin du “boum des matières premières” qui avait temporairement renforcé leurs économies. Aujourd'hui, Luis Costa, un des stratèges de la grande banque Citigroup (10ème plus grande entreprise mondiale avec un chiffre d'affaires de 2200 milliards de dollars soit un million de milliards de francs CFA), en déduit que « le cycle des matières premières est terminé ».

En outre, ce développement a un effet structurel sur les économies du monde néocolonial. C'est-à-dire qu'il est peu probable que l'on retourne à une situation favorable pour les producteurs de matières premières. La Chine est un énorme consommateur de matières premières et aurait dépassé les États-Unis lors des derniers mois pour la place de plus grande économie mondiale, mais elle aussi voit sa croissance ralentir.

C'est ce qui a poussé la patronne du FMI Christine Lagarde à prévenir du fait que nous arrivons dans une « nouvelle période médiocre de faible croissance qui durera longtemps ». Cela confirme complètement l'analyse passée et actuelle du CIO. Nous disions même avant 2008 que le capitalisme montrait des “tendances à la dépression”, qui ont fini par mener aujourd'hui, au moins dans plusieurs régions du monde, à une dépression en bonne et due forme. Martin Wolf, rédacteur du Financial Times, écrit que tout ce que le capitalisme peut espérer à présent est une « dépression pilotée ». Larry Summers, l'ancien secrétaire au Trésor américain, a ressorti la phrase « stagnation séculaire » qui avait été utilisée pour la première fois dans les années '1930.

La baisse des attentes des capitalistes s'illustre par le fait que dans tout le monde capitaliste avancé, seul le Royaume-Uni et les États-Unis sont encore présentés comme des “modèles” à suivre : « Les États-Unis et le Royaume-Uni quittent la crise pour obtenir une croissance décente » ! Si l'on ne s'en tient qu'aux chiffres, ça peut paraitre vrai, mais la réalité est que cette croissance s'effectue aux dépens de la classe des travailleurs dont la part du revenu national est en chute libre.

Les travailleurs vivent maintenant un “boum sans joie”. Les salaires tardent à augmenter par rapport à la hausse du cout de la vie. Les travailleurs britanniques ont perdu au moins 10 % de leur salaire réel au cours des 10 dernières années. Le fossé entre riches et pauvres s'est énormément accru. Le taux de pauvreté au Royaume-Uni atteint maintenant un niveau jamais vu depuis l'ère victorienne du 19e siècle. En outre, les emplois qui ont été créés sont des emplois à bas salaire et temporaires : des emplois “Mickey Mouse”, “autoemployés”, etc., dont beaucoup disparaissent rapidement au moindre soubresaut du marché.

Les salaires sont clairement en-dessous de ce qui est nécessaire au maintien du niveau de vie, sans même parler de l'améliorer. C'est ce qui a motivé notre campagne au Royaume-Uni pour un salaire minimum de 10 £ de l'heure (8500 FCFA de l'heure), qui compte sur un large soutien de la part des travailleurs et des jeunes, et qui est soutenue par le Congrès des syndicats. La grande victoire de nos camarades aux États-Unis avec la campagne “15 Now” – qui a été reprise par les travailleurs partout aux États-Unis – a clairement eu un impact sur les travailleurs partout, et notamment au Royaume-Uni.

Manifestation de pensionnés au Royaume-Uni

La “reprise” aux États-Unis

En ce qui concerne les États-Unis, les statistiques officielles ne reflètent pas la situation véritable sur le terrain. En réalité, les conditions de vie se détériorent pour de larges couches de la population américaine. De plus, le nombre de personnes qui travaillent aux États-Unis n'est pas revenu au niveau d'avant la récession, avant 2008. De nombreux travailleurs ont quitté la main d'œuvre disponible. Malgré cela, les données sur l'emploi publiées au mois de septembre disent que le « nombre de personnes employées s'est élevé de 10 millions au cours des 4,5 dernières années, soit la plus longue période de croissance de l'histoire américaine ».

Mais Obama ne tire aucun bénéfice politique de cette situation. À peine 39 % des électeurs approuvent sa gestion de l'économie selon les sondages YouGov, tandis que 56 % la désapprouvent. Selon The Economist, les électeurs seraient maintenant plus prêts à confier l'économie aux républicains qu'à Obama et aux démocrates ! Alors que c'est Obama qui est intervenu pour sauver les banques et l'industrie (notamment automobile) ; mais tout cela n'a pas véritablement aidé la population travailleuse. Un travailleur disait que selon ses calculs, il gagne à présent 20 % de moins qu'en 2007 : « Je suis doucement mais surement en train de tout perdre, malgré le fait que je travaille comme un fou ».

Cela fait vingt ans que les inégalités s'accroissent aux États-Unis. Cependant, la croissance globale et la possibilité d'emprunter facilement de l'argent ont permis de masquer ce fait aux yeux de toute une partie de la population. Pendant les six premières années au pouvoir de Ronald Reagan, le PIB a augmenté de 22 % et le salaire médian, de 6 %. Pendant les six premières années de la présidence Clinton, le PIB a grandi de 24 % et le revenu médian, de 11 %. La croissance a commencé à ralentir dans les années 2000, ce qui aussi fait diminuer la croissance des revenus moyen et médian. Pendant les six premières années de G.W. Bush, le PIB a crû de 16 % et le revenu médian a diminué de 2 %. Sous Obama, c'est pire encore : le PIB ne s'est accru que de 8 % et le revenu médian a régressé de 4 %, selon le Bureau du recensement.

L'“impressionnante baisse” du taux de chômage aux États-Unis est en partie due au fait que beaucoup de gens ont tout simplement arrêté de chercher un travail et ne sont donc plus comptés comme “chômeurs”. Avant la récession, beaucoup de gens comblaient le déficit en fin de mois en empruntant de l'argent sur base du marché immobilier en hausse (la valeur de leur maison augmentait et donc ils pouvaient recevoir de l'argent en l'hypothéquant). Après l'effondrement de la bulle immobilière, le revenu des ménages a commencé à chuter. Donc, comme nous l'avons fait remarquer à de nombreuses reprises, toute croissance qui existait avant le crash de 2008 était surtout alimentée par la dette.

« On n'a jamais vu une reprise comme celle-ci !
– Un autre accomplissement historique »

Un système financier au fonctionnement de plus en plus virtuel

On peut en dire autant de toute croissance qui est survenue au cours des six années depuis le crach de 2008. Le poids total de la dette mondiale – privée comme publique – est passée de 160 % du revenu mondial en 2001, à près de 215 % en 2013. En d'autres termes, contrairement à ce que beaucoup de gens croient, le monde n'a pas commencé à se désendetter. Le rapport entre dette mondiale et PIB mondial continue à grandir, atteignant de nouveaux records.

Luigi Buttiglione, un des auteurs du rapport de Genève annuel organisé par le Centre international pour les études monétaires et bancaires, qui est aussi le chef de la stratégie mondiale pour le fonds d'investissement Brevan Howard, disait récemment : « Pendant toute ma carrière, j'ai vu de nombreux “miracles économiques” – l'Italie dans les années '60, le Japon, les “tigres asiatiques”, l'Irlande, l'Espagne, et maintenant peut-être la Chine – et ils ont tous pris fin sous un amoncèlement de dette ».

Dans le cadre d'une phase de croissance, une politique de crédit bien maitrisée peut “huiler” le système et mener à une spirale de croissance. Mais la politique d'emprunts massifs qui a été suivie pendant la phase de croissance des États-Unis et dans le monde s'est prolongée tout au long de la crise à cause de la crainte d'un effondrement économique complet et de l'impact que cela aurait sur la conscience de la classe des travailleurs et de son opposition croissante contre le système. L'injection de crédit a été astronomique. La Réserve fédérale américaine a acheté 4500 milliards de dollars d'actifs ; la Banque d'Angleterre, 375 milliards de livres ; et la Banque centrale japonaise aura acheté 1500 milliards de dollars d'ici avril 2015 (soit respectivement 2,5 millions de milliards de FCFA, 330 milliards de FCFA et 9 millions de milliards de FCFA).

C'est le “manque de confiance” global qui a causé l'effondrement du cours des actions en octobre 2014. Cette nouvelle crise s'est développée à une vitesse considérable pour se répandre aux quatre coins du monde. De nombreux facteurs que nous avons décrits ci-dessus sont à la base de son déclenchement.

Mais la principale cause est sans doute l'annonce du retrait du programme d'“assouplissement quantitatif” de la Réserve fédérale américaine, un programme d'injection de liquidités dans “l'économie” qui a couté 3600 milliards de dollars (2 millions de milliards de francs CFA). Cette nouvelle a provoqué un mouvement de panique pour sortir des actions, amenant la possibilité d'une répétition de la crise de 2008, en pire.

Comme un drogué, le monde capitaliste s'est tellement habitué à des injections massives de liquidité qu'il ne peut plus s'en passer. Les théoriciens économiques du système ne sont même pas certains de l'effet de l'assouplissement quantitatif ! L'ancien président de la Réserve fédérale américaine, Ben Bernanke, répondait à cette question en plaisantant : « Le problème de l'assouplissement quantitatif est que ça marche en pratique mais ça ne marche pas dans la théorie ! »

En réalité, cette mesure monétaire a fonctionné en partie en théorie mais très peu en pratique. Cependant, la simple menace d'une petite pause dans l'application de cette politique, sans aucune véritable alternative autre que la poursuite des plans d'austérité voués à l'échec, suffit à semer la terreur sur les marchés boursiers.

« L'assouplissement quantitatif : explication »

Une austérité sans fin ?

Le choix pour le capitalisme semble se réduire à soit une croissance alimentée par la dette (y compris le maintien perpétuel de bas taux d'intérêt qui engendrent un risque d'inflation à moyen terme), soit une austérité sauvage. Les stratèges du capitalisme n'affichent pas le moindre optimisme en ce qui concerne l'économie ; c'est sans parler de leur opinion quant à des enjeux plus larges, tels que la crise environnementale à laquelle est confrontée l'humanité. Certains économistes capitalistes en ont conclu que l'immense hausse des inégalités que nous constatons depuis les 15 dernières années serait, « à partir d'un certain point », mauvais pour le système. La part de plus en plus grande des richesses qui part dans les poches des directeurs d'entreprise, les pressions constantes sur les salaires, dépriment fortement la “demande”.

La situation est tellement grave que la Bundesbank (banque centrale allemande) va jusqu'à suggérer que si les syndicats allemands décidaient de se battre pour des hausses salariales, elle les soutiendrait ! Toutefois, cette politique ne devrait pas selon eux s'étendre au reste de l'Europe, qui doit continuer à se “serrer la ceinture”. Même la social-démocratie allemande corrompue, en coalition avec les chrétiens-démocrates d'Angela Merkel, a refusé toute modification de sa ligne économique, en particulier vis-à-vis du reste de l'Europe.

Mais une autre section des capitalistes craint à présent de se retrouver piégée dans une spirale d'austérité sans fin, qui menace de provoquer une nouvelle crise et une révolte de la classe des travailleurs. Il n'y a aucune option facile à portée de main. Cependant, le maintien d'un haut d'endettement élevé au niveau mondial, malgré tous les efforts des différents gouvernements de le réduire, provoque une nouvelle vague de dette et de croissance faible qui pourrait déclencher une nouvelle crise financière.

À cause de cela, la bourgeoisie passe sans arrêt de l'optimisme au pessimisme. Depuis 2007, le taux d'endettement totale de la Chine (secteur financier exclu) a grimpé à 261 % du PIB. Martin Wolf (que nous avons déjà cité plus haut) a à ce propos écrit : « On peut débattre pour savoir si ce taux d'endettement peut être maintenu ou non. Mais on ne peut pas débattre de la durabilité ou non de la vitesse de cette hausse. Il n'y a rien de durable ici. La hausse de la dette doit cesser, car elle aura potentiellement des effets pire sur le taux de croissance chinoise que ce que l'on estime généralement aujourd'hui ».

Bulletin de vote au Royaume-Uni : de l'austérité pour tout le monde,
avec quelques petites nuances

Le manque de perspectives d'investissements engendre la misère, et vice-versa

La situation actuelle indique un gel du système, symbolisé par le “paradoxe de l'épargne” mentionné par Keynes en son temps : alors que le système est en crise, le taux d'“épargne” des entreprises connait une croissance spectaculaire partout dans le monde, en partie à cause du fait que les patrons ressentent un plus grand besoin de se protéger contre les aléas du libre marché.

Comme il y a peu d'opportunités d'investissement capitaliste productif, cela a pour résultat une accumulation massive d'argent par les entreprises, équivalent à 44 % du PIB au Japon, à 34 % du PIB en Corée du Sud… la situation est la même en Asie du Sud-Est. Partout, on voit s'accroitre les sommes accumulées dans les comptes en banque tandis que les salaires stagnent ou diminuent. La situation actuelle est si dangereuse que les banques centrales britannique et américaine ont organisé une série de “tests” financiers afin de voir si elles seraient capables de gérer un nouvel effondrement bancaire du type de la crise engendrée par la faillite de Lehman Brothers !

Cela renforce l'idée selon laquelle nous devons nous attendre à de nouveaux évènements suivant le scénario de 2008 ou pire – c'est en tout cas ce à quoi se préparent les institutions financières capitalistes qui tentent de mettent en place des mesures de protection afin d'éviter qu'un tel scénario ne se reproduise, ou à tout le moins des plans de sauvetage de l'économie au cas où une telle situation devait s'avérer ingérable. Il semblerait que le Japon et la zone euro soient les secteurs les plus menacés, même si c'est l'ensemble du monde capitaliste qui risque de se voir tirer en arrière.

De plus, le parasitisme du capitalisme “moderne” est révélé par le processus de “rachats” de leurs propres actions par les entreprises, un phénomène en hausse que la presse financière a surnommé une “cocaïne pour entreprises”. Des profits records ont été obtenus à très grande échelle et les rachats se sont accrus en partie parce qu'il n'y a en ce moment aucune destination profitable pour les investissements, mais aussi parce que cela accroit la richesse des capitalistes, en particulier des directeurs des grosses boites, qui ne font ainsi qu'accroitre les inégalités déjà criantes tout en renforçant le cours de leurs actions.

L'effet de tout ceci est une chute des investissements, qui est le fruit du manque de confiance des capitalistes en leur propre système. Pendant que les chefs d'entreprise grossissent à vue d'œil, le niveau de vie des travailleurs est en chute libre. Au Royaume-Uni, si le salaire minimum national s'était accru au même rythme que les salaires des patrons des 100 plus grandes entreprises depuis 1999, il s'élèverait à présent à 19 £ de l'heure (17 000 francs CFA par heure) au lieu du montant actuel qui n'est que 6,50 £/heure (6000 fCFA) !

C'est ce qui a poussé le journal The Guardian à se poser la question : « Pour une certaine raison, les journalistes de la télé demandent rarement aux PDG leur avis quant au gouffre entre leur salaire et les conditions des membres les moins bien payés de leur personnel ». Cela est lié à la « conviction largement répandue auprès de 76 % d'Américains (un chiffre record) que leurs enfants ne connaitront pas une meilleure vie que celle qu'ils connaissent, et au point de vue de 60 % des Américains selon lequel leur État est en déclin … Le large mécontentement est évident parmi quasiment chaque couche de la population » (Article de l'économiste de droite Irwin Stelzer, du Hudson Institute, écrivant dans le Sunday Times de Londres).

Stanley Fischer, vice-président de la Réserve fédérale américaine, attirait en aout l'attention sur la « baisse permanente du potentiel des locomotives de l'économie mondiales que sont les États-Unis, l'Europe et la Chine ». Cela indique à nouveau que les prophètes économiques du capitalisme commencent petit à petit à arriver à la même conclusion que celle que nous avions tirée en 2008 déjà dans notre analyse effectuée au tout début de la crise.

La même personne, poursuivant, a dit que : « La baisse du taux de productivité et de participation de la main d'œuvre aux États-Unis, parmi d'autres facteurs, pourrait remettre en question la capacité de ce pays à générer une croissance économique ».
Ces conclusions hautement pessimistes quant à l'avenir du capitalisme américain – et donc, du capitalisme mondial – deviennent de plus en plus fréquentes, au même moment où la classe des travailleurs ainsi que de larges couches des classes moyennes commencent à tirer leurs propres conclusions : « Nous sommes confrontés à une véritable crise de foi dans l'élite mondiale », selon le New York Times.

Et cet organe du capitalisme de conclure : « Il y a un accord implicite entre les démocraties modernes : on est d'accord que les riches et les puissants s'amusent avec des jets privés et des châteaux au cout exorbitant tant que la masse de la population voit son niveau de vie s'améliorer petit à petit et constamment. Mais à présent, seule la première clause du contrat est respectée. Les électeurs expriment leur frustration de manière qui varie d'un pays à l'autre, mais qui a en commun le sentiment qu'ils ne tirent aucun bénéfice de l'ordre établi ».


Un centre commercial en Grèce après 5 ans d'austérité

L'environnement


Selon l'Organisation météorologique mondiale, les gaz à effets de serre dans l'atmosphère ont atteint un nouveau niveau record en 2013. Dans le Bulletin des gaz à effets de serre 2014 publié par cette organisation, on lit que « Entre 1990 et 2013, la planète a connu une hausse de 34 % du taux de “forçage radiatif” – le phénomène qui réchauffe notre climat ». Ce message est « sans équivoque », a averti le Groupe intergouvernemental sur le changement climatique dans son cinquième rapport publié en 2014. 

Les concentrations de dioxyde de carbone et autres gaz à effets de serre sont à présent plus élevées qu'elles ne l'ont été depuis un million d'années. La principale raison en est la combustion de carburants fossiles. Et « sans une action décisive, les températures vont très certainement dépasser l'objectif maximum de +2°C que s'étaient fixés les gouvernements. Cela aura de très graves répercussions, telles que la hausse du niveau de la mer, des vagues de chaleur, la perte de la couverture de neige et de glace, le chaos dans l'agriculture et la production de nourriture, et des extrêmes plus marqués en termes de sècheresse et de pluviométrie ».

En tout cas, on ne peut pas dire que l'on a vu moins d'épisodes de « climat extrême » ces derniers temps dans le monde : les sècheresses aux États-Unis, les inondations au Cachemire, en France, au Royaume-Uni, le cyclone Haiyan aux Philippines… En plus de toutes les populations qui souffrent directement de ces catastrophes, elles ont également un impact sur le prix des denrées alimentaires, ce qui ne fait qu'accentuer la pauvreté mondiale. Malgré tout cela, comme l'a rapporté le Forum économique mondial, « Les progrès dans les investissements verts restent encore à la traine par rapport aux investissements dans les infrastructures à haute consommation de carburants fossiles, qui sont pourtant inefficaces » (Rapport sur les investissements verts 2013). 

La colère contre cet état de fait s'est exprimée lors de la manifestation pour le climat de New York en septembre, qui a rassemblé 400 000 personnes – la plus grande manifestation climatique à ce jour. D'autres mouvements s'organisent pour l'environnement partout dans le monde. En plus des inquiétudes par rapport au changement climatique, de nombreuses autres thématiques ont mené à d'importants mouvements, comme le nucléaire et la fracturation hydraulique.

Lors du sommet de New York, les politiciens capitalistes ont promis de nouveaux objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre et de production d'énergie renouvelable. De nouvelles promesses ont depuis lors été faites par les États-Unis, l'UE et la Chine. Mais tout comme les objectifs précédents, ces objectifs ne seront pas atteints, car ils pâtiront de l'opposition déterminée de toute une série de grosses entreprises – comme on l'a vu s'exprimer par la voix des Républicains au Congrès des États-Unis. La prochaine grand-messe internationale sur le changement climatique, la conférence de Paris prévue pour novembre 2015, ne servira qu'à prouver une fois de plus l'incapacité du capitalisme à résoudre les très graves problèmes environnementaux dont les effets se font déjà ressentir.

Dans son analyse du sommet de New York, Scott Barrett, de l'Institut pour la Terre de l'université de Columbia, disait ceci : « Ils viennent à chaque fois avec de nouvelles idées et de nouvelles promesses, qui toutes suggèrent qu'il serait possible, via une sorte de planification centralisée, de parvenir à une solution collective mondiale ; mais malheureusement, ce n'est pas comme ça que le monde fonctionne » (CBC News, 24 septembre 2014). Nos camarades du groupe Alternative socialiste étaient présents à la grande manifestation de New York (y compris Kshama Sawant), lors de laquelle ils sont intervenus pour expliquer pourquoi notre monde capitaliste « ne fonctionne pas comme ça », et que seule la transformation socialiste de la société nous permettra de mettre en place cette « planification centralisée » et cette « solution collective » qui est le prérequis de toute action véritable pour le climat.

Manif pour le climat à New York, la plus grande manif
pour le climat de l'histoire

Les tâches à venir

Nous nous trouvons dans une des périodes les plus turbulentes de l'histoire mondiale. Il n'y a plus aucune stabilité dans aucun pays, ou si peu. Au cours de l'année écoulée, le positif a côtoyé le très négatif. Le mouvement de masse au Brésil, le tournant à gauche aux États-Unis, la lutte pour les droits démocratiques à Hong Kong, les premiers signes d'une renaissance de la lutte de classes dans d'autres pays, sont d'importants présages pour l'avenir. Mais au même moment, nous voyons l'extension des guerres ethniques et sectaires au Moyen-Orient et en Afrique, qui sont autant d'avertissements des horreurs qui peuvent survenir si la classe prolétaire devait s'avérer incapable de concrétiser l'alternative qui nous fera sortir de la crise. 

Notre rôle est de contribuer à la reconstruction du mouvement des travailleurs et à son réarmement politique, sur la voie qui nous mènera à la refondation d'une force capable de transformer le monde. Les troubles qui vont encore secouer des pays très importants nous donneront l'occasion d'accomplir des percées majeures et de rassembler des forces consistantes qui nous permettront d'influer sur le cours des évènements. Nos récentes victoires en Irlande et aux États-Unis ne sont qu'une petite image de ce qu'il nous sera bientôt possible de réaliser dans de nombreux pays.


École d'été latino-américaine du CIO au Brésil

Lien vers la deuxième partie de ce document : perspectives pour l'Occident.

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