lundi 30 juillet 2018

Monde : L'Europe en crise


Tensions, divisions et instabilité


La classe dirigeante européenne est aux prises à de grandes difficultés. En dépit d’une période de reprise économique limitée, l’instabilité politique continue de croître et à cela s’ajoute la possibilité d’une nouvelle récession qui pourrait complètement saper des équilibres déjà bien fragiles. Lors de l’école d’été du Comité pour une Internationale ouvrière (CIO, dont le PSL/LSP est la section belge) qui s’est tenue la semaine dernière à Barcelone, une discussion approfondie a abordé les perspectives de l’Europe, dont voici quelques éléments ci-dessous.

Rapport de notre camarade Geert Cool, Parti socialiste de lutte (section belge du CIO)

dimanche 22 juillet 2018

CI : Crise à la FIF

Argent a gâté ballon vraiment !

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– camarade Fantôme

La crise qui secoue la Fédération ivoirienne de football (FIF) continue malheureusement de faire des vagues. Alors que les éliminatoires de la CAN 2019 ont commencé, pas sûr que notre équipe nationale soit qualifiée ! Après avoir refusé les auditeurs de la FIFA, le président de la FIF, Sidy Diallo, a commencé à accuser son prédecesseur M. Anoma d’avoir détourné des fonds et d’être à l’origine des problèmes actuels.

Pour rappel, Sidy Diallo et son équipe ne sont plus désirés à leurs postes par une grande partie des Ivoiriens au lendemain de la disqualification des Éléphants lors des éliminatoires du Mondial 2018. Leur départ a été réclamé. En vain. C’est cette affaire qui a fini par attirer l’attention de la FIFA.

Cependant, force est de constater que même après la table ronde de Zürich, aucune AG n’a finalement été tenue, et la FIFA (elle-même une organisation franchement qui baignent dans de nombreux scandales de corruption) s’est contentée d’appeler les uns et les autres à respecter les statuts de la FIF, sans prendre position.

En réalité, cela fait longtemps que l’argent a gâté le football, et pas seulement en Côte d’Ivoire – de plus en plus de gens se plaignent de cet état de fait chaque année. Les compétitions de la FIFA sont devenues des cirques médiatico-financiers où tous les coups sont permis. Les soi-disant « clubs » ne sont que des entreprises rachetées par de puissants hommes d’affaires, dont les joueurs, même s’ils sont payés des milliards, sont en quelque sorte les esclaves, tenus par des contrats très stricts. À tel point que la CAN 2019, presque entièrement financée par le groupe pétrolier français Total, s’appellera désormais « CAN TOTAL 2019 ».

De ce point de vue, Sidy Diallo n’est donc qu’un élément de cette gangrène qui touche non seulement le football mondial mais aussi l’ensemble des clubs ivoiriens. Aujourd’hui, dans la plupart des clubs, ce sont les joueurs et leurs managers qui paient les sélectionneurs pour pouvoir jouer, prêts à tout pour pouvoir un jour s’envoler pour Bingué. Et quand ce n’est pas en argent, c’est en « nature ». Les compétitions nationales et régionales sont totalement négligées, les compétitions inter-écoles ou inter-universitaires de type OASU ont pratiquement disparu, plus personne ne s’y intéresse. Et c’est sans parler de notre équipe jeunes (les Éléphanteaux) et notre équipe femmes (les Éléphantes), qu’on ne voit pratiquement jamais. Quant aux infrastructures… la situation à l’INJS veut tout dire ! (voir notre autre article)

Pourtant, on voit que dans nos villages, les habitants sont capables d’organiser par eux-mêmes des tournois où toute la population participe, dans le calme et sous l’autorité des responsables jeunes locaux. Alors qu’est-ce qui n’a pas marché ? Ne pourrait-on revenir à un jeu qui reste un jeu, sans tous ces trafics mafieux ? Un jeu bon enfant, où nos joueurs se respectent et cessent de se prendre pour des stars ?

Nous devons complètement revoir les statuts de la FIF, pour parvenir à une gestion démocratique dans laquelle ce seront les communautés locales, les supporters et les joueurs, qui décideront par eux-mêmes de la vie de leur club. Pour que les entraineurs soient élus par les joueurs et les supporters. Les bons joueurs doivent recevoir un salaire, mais cela doit être un salaire honnête, pas des millions en jeu comme c’est le cas à présent.

Il faut aussi sortir de cette dépendance à des sponsors comme Orange, Total, Canal+, qui finissent par dicter les règles du jeu et même qui doit gagner (en corrompant les joueurs et les arbitres), en fonction de leurs petits intérêts ! L’État doit être le seul sponsor de nos compétitions ! Le même État qui doit complètement revoir le financement de nos clubs (jusqu’au niveau local), la création d’écoles de sport, d’infrastructures comme des stades dignes de ce nom, etc.

Enfin, les dirigeants des clubs doivent rendre des comptes et être tenus pour responsables, sans quoi ils doivent pouvoir être démis de leur fonction par les supporters et joueurs.

Par ces mesures, nous aspirons à un football libre, démocratique, indépendant, transparent et bon enfant, qui soit un sport du peuple, par le peuple et pour le peuple ; un football qui permettra réellement à nos meilleurs talents de s’exprimer et de briller à nouveau sur la scène mondiale.

lundi 16 juillet 2018

Éthiopie : le nouveau Premier ministre fait des concessions pour tenter de mettre fin à l’agitation sociale et politique


La lutte a payé – il faut poursuivre le combat


L’Éthiopie connait depuis trois ans une grande agitation sociale et politique. Des mouvements ont eu lieu dans presque tout le pays. La population est fatiguée de l’injustice, des abus, des assassinats et des arrestations. Elle revendique des changements politiques et économiques pour faire face aux difficultés à tous les niveaux.

– Article par notre camarade Temesguen Békélé Aga (militant éthiopien du CIO exilé en Suède)

vendredi 13 juillet 2018

Limitation des mois d'avance des loyers

Encore une mesure pour rien ?

L’image contient peut-être : une personne ou plus, maison et plein air

– camarade Fantôme

Abidjan, pratiquement deux mois après le vote à l’Assemblée nationale de la loi fixant le montant des cautions et des avances de loyer à quatre (4) mois cumulés maximum (deux mois de caution et deux mois d’avance), à la pratique, les propriétaires de maison font de la résistance en demandant des cautions allant de six à dix mois au potentiel locataire.

On peut encore sillonner les quartiers d’Abidjan aujourd’hui à la recherche d’un logement, et être sidéré par le comportement des propriétaires de maison qui ignorent complètement cette décision du gouvernement. Si bien que partout dans les communes d’Abidjan, à chaque coin de rue, on voit en public et sans honte des pancartes de proposition de logements avec des cautions de six à dix mois – sans parler des « frais de visite ».

En attendant, les locataires de maison continuent de subir la loi selon les propriétaires, avec le fameux slogan de « C’est pas l’État qui a construit nos maisons ». Car en vérité, si les propriétaires et autres promoteurs ne trouvent plus leur compte en construisant et louant leurs maisons, il faut s’attendre à un boycott de leur part, afin de créer une pénurie de logements pour forcer l’État à revoir sa position.

L’État doit plutôt construire des logements sociaux dans le but de faciliter l’accès au logement à la population et à tous, engager dans ce sens une concurrence au privé avant même de passer à la casse des secteurs des quartiers dits « précaires » et encore moins parler de ce décret farfelu. À partir du moment où chacun sait qu’il pourra trouver une maison bien construite et à bon prix, les propriétaires privés seront forcés de diminuer d’eux-mêmes leurs exigences.

Il faut arrêter de tout laisser entre les mains du soi-disant « marché », de la volonté des investisseurs privés qui ne font rien sans rien. 

mercredi 11 juillet 2018

RHDP : l'inévitable implosion




– camarade Zova


Les élections de 2020 approchent à grands pas ! Tout le monde se demande comment va se dérouler la prochaine campagne électorale. Et la question la plus brulante est évidemment non pas de savoir qui l’emportera, mais bien si ce jeu électoral aura ou non des répercussions sanguinolantes cette année-là. Tant les populations sont découragées de la chose.

Cependant, on ne peut s’empêcher de constater une frustration, qui gagne toutes les couches sociales, y compris celles qui soutenaient traditionnellement le RDR et M. Ouattara. Partout dans le pays, on voit des populations nordistes crier leur désenchantement. Ce n’est pas pour rien si les émeutes contre la CIE ont commencé à Bouaké ! Même les anciens rebelles se sentent trahis. Pas une semaine ne se passe sans qu’un commissariat ou une gendarmerie ne soit brulé. Tous ces signes sont inquiétants pour notre élite capitaliste, car ils annoncent un désir de révolte de la part de la population. Même les parrains de Ouattara comme le FMI et autres structures internationales s’en plaignent ouvertement et appellent le gouvernement à mettre en place des mécanismes de « distribution des fruits de la croissance ».

Car si le pays s’est bel et bien développé sous Ouattara, les Ivoiriens ne profitent pas de cette croissance : c’est le cas du peuple, mais c’est aussi le cas de toute une partie de la bourgeoisie nationale, mécontente de voir des entreprises étrangères privilégiées pour l’accès aux marchés publics et autres financements.

C’est dans ce contexte qu’il faut comprendre le regain de tension actuel entre PDCI et RDR. Le PDCI est le parti par excellence de la bourgeoisie traditionnelle ivoirienne, cette aristocratie de grandes familles de hauts cadres étatiques, descendants de compagnons d’Houphouët et grands propriétaires terriens. Le RDR est quant à lui un parti bourgeois « moderne » dont la base est une bourgeoisie d’affaires fortement liée au commerce international et notamment aux « commissions » et « partenariats » avec des sociétés multinationales étrangères, pas seulement françaises – d’où leur recherche permantente de nouveaux pays partenaires (Maroc, Turquie, Chine, Inde, etc.).

Ces deux couches rivales tirent leur richesse de sources différentes, ce qui exige la mise en place d’une politique économique différente, voire opposée – elles ne peuvent donc pas s’entendre. Elles avaient été contraintes de s’allier contre le FPI, parti de la moyenne bourgeoisie, qui avait fait l’erreur selon elles de mobiliser la population pour son programme « patriotique ». Mais une fois le danger passé et la population matée et réduite à un silence forcé, les vieilles rancœurs font inévitablement surface.

Le PDCI toutes ces années avait dû se résigner à faire profil bas pour pouvoir se raccrocher à la mangeoire étatique. Mais aujourd’hui que se développe un puissant sentiment anti-RDR et que l’on voit à chaque scrutin percer des indépendants, le PDCI ferait certainement fausse route en acceptant de se ranger derrière ce parti tant discrédité.

Vu l’absence de parti d’opposition, et le risque posé par de jeunes aventuriers populistes difficilement « maitrisables » (voir ci-dessous), il est possible que certains des anciens parrains de Ouattara, soucieux de la stabilité de leur « système », soient aujourd’hui en train d’encourager le PDCI à se revêtir du manteau d’opposition.

Sans doute sont-ils occupés à écrire un scénario qui permettra à Bédié de se sortir de cette situation la tête haute et de revenir au pouvoir (lui-même ou un de ses pions). Le PDCI dans cette posture bénéficierait certainement du soutien opportuniste du FPI (ou de ce qu’il en reste) – un FPI réunifié pour l’occasion, ce qui couperait en même temps l’herbe sous les pieds de Soro. Tout cette mascarade dans le but de « sauver » le pays d’une révolution.

Cette fausse opposition doit être dénoncée. Certes il nous faut chasser Ouattara du pouvoir, mais il nous faut pour cela un parti qui représente véritablement la population et non l’intérêt des petits cercles.