mercredi 28 octobre 2015

Théorie : Pour un parti révolutionnaire de masse en Côte d'Ivoire

La débâcle de l'opposition consacre l'échec total de l'opposition bourgeoise


Le 25 octobre est passé, et une évidence s'impose : aucun des efforts accomplis par les différents partis et candidats bourgeois et petits-bourgeois pour détrôner Ouattara n'a été capable ne serait-ce que d'ébranler le régime. Déjà avant les élections, il était clair que non seulement les quelques tentatives, même héroïques, d'organiser des marches éclatées « décisives » ne serviraient à rien (ce qu'on n'est pas parvenu à faire en quatre ans, on ne peut le faire en quelques mois), mais aussi qu'aucun des opposants à Ouattara ne défendait un programme et une approche capables de susciter l'adhésion de la masse des Ivoirens, du Nord comme du Sud ; une approche capable de les faire sortir de leur attitude « attentiste », passive, morose. À quoi bon ébranler le pays si c'est pour mettre en place un autre politicien qui présentera le même programme, même si le discours et l'attitude pourraient être quelque peu différentes ?

En attendant donc une analyse plus poussée (à paraitre sur ce site dans les jours à venir), nous pouvons déjà affirmer que la victoire écrasante de Ouattara, même si elle ne respecte aucune règle du jeu démocratique auquel beaucoup de militants s'attendent (de façon utopiste d'ailleurs, voir cet article ici à ce sujet), consacre avant tout l'échec de la politique bourgeoise et petite-bourgeoise à faire avancer la cause de la « démocratie », même au sens le plus étroit du terme.

Seule une politique prolétarienne, menée par un parti totalement indépendant de la bourgeoisie et muni d'un programme socialiste, sera capable de rallier les masses ivoiriennes et de nous libérer de l'emprise de l'impérialisme et de la dictature qui est son pendant politique naturel. Qu'entendons-nous par « parti prolétarien » ? C'est ce que nous expliquons dans cet article, tiré de notre édition d'octobre de notre journal L'Étincelle :

lundi 26 octobre 2015

Monde : Hausse des tensions entre États-Unis et Chine, sur fond de panne de l'économie chinoise

À bas le nationalisme, la répression et les « réformes » néolibérales qui caractérisent le régime de Xí Jìnpíng


Le président chinois Xí Jìnpíng a commencé sa visite d'une semaine (du 22 au 29 septembre) aux États-Unis par la ville de Seattle, où il a rencontré les DG des plus grandes entreprises technologiques états-uniennes, Apple, Amazon et Microsoft. Partout sur son chemin, il a été accueilli par des groupes de manifestants. Parmi eux, les camarades du CIO de la ville de Seattle accompagnés par notre conseillère Kshama Sawant, qui ont tenu à afficher leur solidarité avec les travailleurs chinois en soutenant la revendication de pouvoir créer des syndicats indépendants en Chine.

Cette toute première visite d'État du président Xí aux États-Unis survenait à un moment particulièrement difficile pour le régime chinois. En effet, l'économie chinoise a fortement ralenti cette année, poursuivant sur les mauvais résultats de 2014. Les dernières données économiques ne font qu'ajouter au marasme. L'indice des directeurs d'achat industriels, qui mesure la production à l'usine et qui était de 47,3 en aout, est passé à 47,0 en septembre (tout chiffre en-dessous de 50,0 indique une réduction de la production). Le résultat de septembre est le plus bas depuis la crise financière mondiale de 2008-2009.

– analyse par notre camarade Vincent Kolo du Forum ouvrier chinois, section du CIO en Chine

dimanche 25 octobre 2015

Burkina Faso : La révolte des masses fait chavirer le coup d'État manqué

La solution ne viendra que par une action politique prolétarienne, indépendante de la bourgeoisie


Le Burkina Faso a vécu un coup d'État, déjà qualifié par l'ensemble de la presse ivoirienne de coup d'État « le plus stupide de l'histoire », qui a duré une semaine, du 16 au 23 septembre 2015. Lors de ces évènements, on a vu se révéler au grand jour la différence d'approche, d'intérêt et de vision entre les élites africaines et internationales, qui se sont contentées de quelques propos de « condamnation » tout en tentant de trouver un vague « compromis » avec les poutchistes, et les masses burkinabées qui sont instantanément descendues dans les rues de tout le pays pour mener une lutte au finish.

Le mouvement populaire a été si important que, pris de peur de voir se développer une nouvelle révolution burkinabée qui aurait pu jeter à bas les institutions bourgeoises et porter le peuple au pouvoir, l'impérialisme a opéré un virage brusque et s'est soudainement senti obligé d'intervenir militairement pour chasser Diendéré du pouvoir qu'il venait de prendre. Jamais la classe prolétaire burkinabée n'a été aussi proche d'une prise de pouvoir capable de déclencher une révolution sur tout le continent africain. Cependant, le mouvement est limité dans son ampleur par l'approche « démocratique » des leaders de la société civile. 

Nous vous proposons ici un petit retour sur ces évènements, avec une analyse effectuée par le camarade Abbey Trotsky, un camarade du Mouvement socialiste démocratique (DSM, section du CIO au Nigeria) qui a entre autres récemment visité la Côte d'Ivoire à l'occasion de notre école d'été internationale de juillet.

vendredi 23 octobre 2015

CI : Campagne électorale dans l'indifférence générale


– camarade Gassiland

Jamais une élection présidentielle en Côte d'Ivoire n'a été aussi moche, insipide que la campagne de cette année. Les Ivoiriens dans leur grande majorité ne semblent pas se reconnaitre dans la campagne, comme le montre le manque d'enthousiame et d'intérêt dans le district d'Abidjan. Cet état de fait est-il lié au mot d'ordre de boycott d'une partie du FPI ? Ou les Ivoiriens se sentent-ils tout simplement désabusés par les politiciens ? Ou pensent-ils que Ouattara, le poulain de la France, n'a pas d'adversaires sur le terrain ?

Tout le monde semble attendre que les élections se passent avant que la vie puisse reprendre son cours. Beaucoup ont quitté Abidjan, certains sont partis au Ghana ou au Burkina. Dans les villes de l'intérieur, on est systématiquement accueilli par des panneaux du style « Les cadres de l'Agnéby-Tiassalé avec ADO ». À Gagnoa, le rond-point central est occupé par un panneau massif avec les affiches géantes d'ADO de chaque côté.

Les autres candidats se contentent des petites affiches noir et blanc « Votez X », placardées un peu au hasard sur les murs.

Vraiment, il est temps de lancer un nouveau parti en Côte d'Ivoire, un parti prolétarien qui nous fasse oublier les discours insipides et les querelles inutiles des politiciens bourgeois.

vendredi 16 octobre 2015

Femmes d'ici et d'ailleurs, rejoignez le bon combat !

Appel aux femmes à s'engager dans la lutte pour la liberté et le socialisme



« Tout comme l'homme, la trompette de la jeune dame peut donner ou donne déjà un bon effet sonore mélodieux à l'épanouissement de la société » 

– maxime du pays dida


Dans la société africaine, lorsqu'une femme décide de mener un combat de liberté, elle est immédiatement indexée et fait l'objet des interrogations suivantes : « Que veut-elle montrer ? Pour qui se prend-elle ? D'où vient-elle ? » Elle est considérée anticonformiste, parce que dans nos sociétés, la femme est celle qui gère le foyer. Elle est par excellence la procréatrice et rien d'autre.

Cette idée a traversé les temps et reste malheureusement d'actualité aujourd'hui. Pourtant, face à l'évolution de plus en plus négative de nos sociétés, comment les jeunes filles pourraient-elles refuser de rejoindre la lutte pour plus de justice et d'égalité ?

– une contribution du camarade Lob Inter


mercredi 14 octobre 2015

Théorie : La « démocratie » en Afrique : une utopie sous le capitalisme (2)

Pas de révolution « démocratique » en Afrique sans révolution socialiste


Dans la première partie de ce dossier (cliquer ici), nous expliquions en quoi le concept de « démocratie à l'européenne » est par lui-même un concept totalement faux, vu que cette soi-disant démocratie n'a été instaurée que depuis tout au plus 50 ans à la suite de mouvements sociaux d'ampleur, et que ces « démocraties » restent des institutions biaisées où le peuple n'a toujours pas son mot à dire. Sans parler du fait que le concept même est de plus en plus remis en cause au fur et à mesure que la population occidentale touchée de plein fouet par la crise se fait de plus en plus remuante et contestatrice.

Dans cette deuxième partie, nous approfondissons les véritables sources des avancées « démocratiques » en Europe, puis nous expliquerons, au vu de notre analyse sociologique, pourquoi la démocratie « à l'européenne » est un concept qui ne pourra jamais s'appliquer à l'Afrique.

mardi 6 octobre 2015

Liban : Crise des déchets

Mouvement de masse contre le régime sectaire et corrompu


Pour une lutte unie des travailleurs et de la jeunesse – pour une alternative socialiste aux divisions religieuses, à la misère et à la guerre !

Le Liban a été balayé au mois d'aout par un mouvement de masse très important, déclenché par l'intolérable accumulation de tonnes de déchets dans les rues de la capitale, Beyrouth, fruit non seulement de la corruption et de l'incompétence éhontées des personnes qui s'accrochent au pouvoir (les élections législatives sont reportées sans arrêt depuis 2009) mais aussi de la soif d'argent des entreprises privées. 

Loin de se cantonner au problème des déchets, le mouvement a très vite commencé à appeler à une solution durable aux graves problèmes d'emploi, des coupures d'électricité et d'internet intempestives, à la corruption et de manière générale au dysfonctionnement du système politique libanais tout entier. 30 ans après la fin de la guerre civile qui a fait 120 000 morts, le pays reste en effet déchiré par des factions politicoreligieuses rivales qui se chamaillent pour le pouvoir, alors que le peuple ne désire que l'unité. À cause des chamailleries des politiciens, le fauteuil présidentiel reste désespérément vide depuis plus d'un an, malgré le fait que des élections aient eu lieu. 

C'est pourquoi, rapidement, le slogan du printemps arabe, que l'impérialisme pensait avoir pu faire taire sous la dictature en Égypte et les décombres de la Libye et de la Syrie, a de nouveau résonné dans les rues du Liban : « Ash-shaʻb yurīd - isqāṭ an-niẓām ! » – « Le peuple veut - la fin du régime ! »

Retour sur ces évènements.

– camarade Serge Jordan, CIO

dimanche 4 octobre 2015

Nigeria : Meetings anticorruption dans tout le pays à l'appel des syndicats

Emprisonnons les voleurs ! Dépossédons-les de leurs biens mal acquis !


Ce jeudi 10 septembre, le Congrès nigérian du Travail (NLC) et le Congrès syndical (TUC) ont organisé des meetings anticorruption dans tout le Nigeria, à Abuja et dans toutes les capitales régionales. Ces meetings étaient organisés pour soutenir la campagne contre la corruption officiellement lancée par le président Muhammadu Buhari. Les membres du DSM (Mouvement socialiste démocratique, section du CIO au Nigeria) ont participé à ces meetings dans les villes d'Abuja, Ogun, Oyo et Lagos avec un tract spécial appelant à la mobilisation de masse dans le cadre de la lutte contre la corruption, avec pour slogans : « Pour une action de masse contre la corruption, emprisonnons les voleurs ! Dépossédons-les de leurs biens mal acquis ! »

– Rapports du terrain par nos camarades du Mouvement socialiste démocratique (DSM, section du CIO au Nigeria) dans les villes d'Abuja, Lagos, Abeokuta et Ibadan

jeudi 1 octobre 2015

CI : Palabres préélectorales

Vers où nous emmènent-ils donc à nouveau ?


Comme chaque cinq années, les Ivoiriens sont appelés à se rendre aux urnes pour désigner le président de la République. Malgré l’assurance du régime, il est à craindre la résurgence d’une crise politique aux implications graves.

En effet, tandis que le camp Ouattara s’active à battre campagne pour son champion, une partie significative de l’opposition continue à contester l’éligibilité du président sortant et la composition actuelle de la Commission électorale « indépendante ». De ce point de vue, doit-on craindre l’avènement d’une nouvelle crise postélectorale ?

– Camarade Gbalégnaly