Liens entre le contexte, les masses, le parti, et la révolution
Dans le numéro 42
(octobre 2015) du magazine de gauche Amandla, M. Floyd Shivambu, vice-président
du parti des Combattants pour la liberté économique (EFF, le parti de Julius Malema, ancien président de la jeunesse de l'ANC maintenant reconverti en leader de gauche populiste et « radicale »), se plaignait de « L'incapacité de la gauche à faire sienne l'élan révolutionnaire qui lui a été offert par les EFF »,
prévenant que cela « pourrait freiner la lutte pour le
socialisme ».
Sous le sous-titre « La pureté théorique
mène à l'isolation vis-à-vis des masses », le camarade
Shivambu affirme que l'erreur du NUMSA (Syndicat national des
travailleurs du métal d'Afrique du Sud) et du Front uni (la
plateforme de gauche lancée par le NUMSA afin de contrer l'ANC) est
de s'« autocaractériser en tant que superrévolutionnaires,
qui ont la meilleure clarté théorique, politique et idéologique
sur chaque élément de la situation en Afrique du Sud et dans le
monde ».
Il prédit que le NUMSA et
le Front uni, « comme le WASP en Afrique du Sud ou Unité
populaire en Grèce … finiront dans les librairies et autour des
tables des maquis dans les discussions et analyses du rapport de
force, sans pour autant avoir obtenu le moindre véritable poids
dans la société ».
Cherchant à prouver son
affirmation selon laquelle « Les EFF ont toujours cherché à
unifier la gauche », Shivambu prétend que les EFF n'ont pas pu
établir une alliance constructive avec le WASP « à cause du
fait que le WASP est contrôlé par une organisation qui se trouve
quelque part en Europe, et est venu avec des exigences déraisonnables
du genre “que 50 % des représentants publics doivent
être exclusivement des membres du WASP” ».
Nous reviendrons sur la
question de la relation entre théorie et pratique dans un autre
article. Nous allons ici tout d'abord rétablir la vérité sur la
façon dont se sont terminées les négociations entre le WASP et les
EFF, et répondre au défi lancé à la gauche par les EFF concernant
l'unité et l'« élan révolutionnaire ».
Dossier par notre camarade Weizmann Hamilton, membre du Parti ouvrier et socialiste d'Afrique du Sud (WASP, section sud-africaine du CIO)