mardi 28 juin 2016

Théorie : Classe, race, marxisme et racisme et lutte des classes (2)

Deuxième partie : L'émergence du capitalisme et du racisme



Le racisme a été créé par les conditions sociales en Europe au moment où le capitalisme entamait son long développement. À partir du 15e siècle, la naissance du commerce des esclaves transatlantique a enclenché un long processus qui allait cristalliser les préjugés raciaux. Mais le racisme n'est pas automatiquement né dès le moment où les marchands portugais blancs précapitalistes ont atteint la côte d'Afrique de l'Ouest vers 1440. Il a encore fallu des siècles avant que la classe capitaliste n'atteigne sa pleine maturité et que le racisme acquière sa forme suprême, celui de la doctrine de la suprématie blanche.

À chaque étape de ce processus qui a duré des siècles, l'idéologie raciste a été affutée et renforcée par la classe capitaliste à la recherche de la satisfaction de ses intérêts économiques, principalement dans le cadre de sa lutte pour contrôler la main-d'œuvre et son marché d'approvisionnement. Tout au long des différentes phases du développement capitaliste, on a vu une évolution de ces objectifs économiques, des stratégies à mettre en œuvre pour atteindre ces objectifs et des idéologies nécessaires pour justifier la mise en place de ces stratégies. Par conséquent, la clé pour comprendre le racisme est de pouvoir identifier l'évolution de ces intérêts économiques et les flux et reflux de la lutte des classes qui en ont découlé.

Mais avant de nous pencher sur la manière dont les intérêts économiques de la classe capitaliste ont créé et nourri le racisme, il nous faut tout d'abord analyser plus en détail la nature des préjugés et des discriminations au sein de la société féodale de laquelle le capitalisme est issu.

– Équipe de rédaction du journal Izwi Labasebenzi, journal du Parti ouvrier et socialiste d'Afrique du Sud, section sud-africaine du CIO (lien vers la première partie de ce dossier ici)

lundi 20 juin 2016

CI : Police partout, justice nulle part !

Assez de morts sur le campus !





Vendredi 17 juin, l’étudiant handicapé Allaba Roland Bonaventure dit « Allabra » a trouvé la mort en plein cœur du campus de Cocody, renversé par un véhicule de police visiblement très pressé, qui n’a même pas pris la peine de s’arrêter pour faire un constat. Le camarade Allabra est décédé de ses blessures le soir même au CHU. Menacés par une émeute spontanée, les policiers n’ont échappé au lynchage que par la magnanimité d’étudiants de la FESCI qui les ont escortés jusqu’à la sortie du campus.


Après Assé Konan Olivier en 2006 et les nombreux crimes commis par la soi-disant « police universitaire » de Bacongo, nous voici à un énième scandale impliquant les hommes d’armes du pouvoir pourtant censés nous protéger !

Ce dernier assassinat a cependant une particularité : non seulement il se produit dans l’enceinte de l’université, mais de surcroit, à une période où la police a pratiquement établi un état de siège au sein du campus. Ce meurtre survient également après des accusations de viol émises par les étudiants à l’encontre des forces de l’ordre lors d’une descente punitive en avril destinée à intimider les étudiants en lutte pour le maintien et l’ouverture de leurs cités.
C’est donc le lieu ici de rappeler que pour nous, socialistes révolutionnaires, la police n’a rien à faire sur le campus, en vertu des franchises universitaires. Pour nous, c’est aux étudiants à assurer eux-mêmes la sécurité sur le campus et dans les cités par l’intermédiaire de milices intersyndicales soumises au contrôle démocratique des organes et assemblées des étudiants.
Cet énième crime impuni commis par les soi-disant « forces de l’ordre » (qui ne sont en réalité qu’une milice en uniforme au service de l’État bourgeois néocolonial ivoirien soumis à l’impérialisme étranger) doit également poser à nouveau la question de l’existence d’une force détenant un monopole légal de la violence dans la société mais libre de tout contrôle de la population.
Pour nous, il faut remplacer la machine d’oppression qu’est l’État bourgeois ivoirien actuel par un État populaire dans lequel la police doit être soumise au contrôle direct de comités de citoyens dans chaque village et chaque quartier, ayant le droit de nommer et démettre de leurs fonctions les officiers à tout moment, en fonction des intérêts et de la sécurité des habitants. Ce n’est qu’ainsi qu’on pourra une bonne fois pour toutes sortir de l’impunité, de la corruption et de l’arbitraire policier.
En attendant, il nous faut nous battre pour que la mort du camarade Allabra ne reste pas impunie, et que les coupables soient jugés comme il se doit. Nous exprimons également nos condoléances envers la famille et les proches du défunt.

dimanche 19 juin 2016

Brésil : La chute de la présidente Dilma Rousseff marque le début d'une offensive contre la classe prolétaire

Le processus de destitution de la présidente et la crise historique du Parti des travailleurs


Une nouvelle étape de la lutte des classes s'est ouverte au Brésil. Le pays traverse en ce moment la crise sociale et économique la plus grave de son histoire. Cette crise s'accompagne d'une très grave crise politique, conséquence des manœuvres antidémocratiques des partis de droite et du grand capital contre les droits des travailleurs. En même temps, cette crise est le produit de l'échec total du modèle de concertation et de « collaboration de classe » adopté par le Parti des travailleurs tout au long de ses 13 années au gouvernement.

– camarade André Ferrari, groupe Liberté, socialisme et révolution (LSR, section brésilienne du CIO)

vendredi 17 juin 2016

CI : Zones industrielles : l’enfer vécu au quotidien

Il est temps ! Travailleurs et ouvriers, classe ouvrière de Côte d’Ivoire !


Le succès de ce pays ne repose plus sur l’agriculture, mais désormais sur l’industrie, qui ne cesse de s’accroitre sur toute l’étendue du territoire national. Les zones industrielles d’Abidjan, d’une surface de 950 ha devraient bientôt passer à 6180 ha, avec la création de nouvelles zones notamment sur l’ile Boulay, le long de l’autoroute, l’extension du port… 

Abidjan reste une des zones industrielles les plus denses de la sous-région. Une raison pour les deux tiers de la population ivoirienne, surtout la jeunesse, de se ruer dans ces lieux dans le but de trouver un emploi pour un mieux-être social. Toutes ces usines qui sortent de terre ont pour conséquence logique la sortie de la misère de toute une série de familles et l’accroissement de la puissance potentielle de la classe ouvrière de notre pays. 

Malheureusement, alors que tous ces travailleurs détiennent dans les faits l’économie de la nouvelle Côte d’Ivoire entre leurs mains, ils restent des laissés pour compte. 

– Camarades Pipao et Gugus

Car la plupart de ces travailleurs, même en s’efforçant pendant des années, ne parviennent pas à sécuriser un contrat. Et quand bien même, ces contrats sont rarement respectés. Les conditions de travail ne répondent à aucune norme : absence d’équipement de protection, si bien que le travail est dangereux, nuisible pour la santé et éreintant, tandis que les salaires restent systématiquement sous le barème, et souvent ne dépassent même pas le SMIG, d’autant que les entreprises de recrutement de type RMO prélèvent souvent pour leur propre compte la plus grande partie du salaire versé au travailleur, et que le transport n’est même pas pris en charge ! 

Partout, c’est le favoritisme, la corruption… Toute personne qui se plaint est automatiquement renvoyée pour être remplacée par le premier sans-emploi venu. Dans ce contexte, la liberté syndicale est nulle, les délégués sont des hommes de paille imposés par la direction à leur personnel. 

Alors que c’est lui qui crée la richesse, l’ouvrier est méprisé. Tout ça pendant que les patrons se gavent du fruit de notre travail !

C’est pour cela que le Comité pour une Internationale ouvrière appelle tous les travailleurs à un éveil de conscience. Il nous faut une organisation véritable et commune pour une amélioration de nos conditions de travail et de vie à tous. Cela ne peut se faire qu’en contraignant les patrons à nous respecter, par la grève, l’organisation de la solidarité et des occupations.

Il nous faut organiser une véritable révolution dans ce secteur d’activité, c’est-à-dire la rupture d’avec la dictature des patrons et de la bourgeoisie, en créant des organes de lutte qui nous appartiennent à nous mêmes,  de véritables syndicats qui appartiennent aux travailleurs, des comités de coordination des différents mouvements, et un parti politique d’un genre nouveau : un parti des travailleurs. 

Camarade, ton silence ne fera qu’aggraver ta situation ! Rejoins-nous dans le combat de la classe ouvrière !

mercredi 15 juin 2016

Nigeria : Grève contre la hausse du prix de l'essence

La grève des syndicats a été trop faible pour obtenir la moindre concession


C'est le 22 mai que le Congrès du travail nigérian (NLC), fraction Ayuba Wabba, a levé son mot d'ordre d'action de grève illimitée contre la hausse du prix de l'essence décrétée par le gouvernement de Muhammadu Buhari, trois jours à peine après qu'elle ait été lancée. Cette grève qui a début le 18 mai a été la moins réussie des dix grèves nationales qu'a connues le Nigeria depuis la fin de la dictature militaire en 1999. Il s'agit de la première grève contre la hausse du prix de l'essence qui n'ait pas gagné la moindre concession en termes de réduction du prix. 

Cette défaite a encouragé les ennemis du peuple à partir à l'offensive en critiquant l'appel à la grève, espérant ainsi éviter de nouveaux appels à la mobilisation dans le futur. En tant que militants, nous devons rejeter toute tentative de neutraliser les syndicats, tout en tirant les leçons de cette expérience afin de nous assurer que nos luttes futures puissent être victorieuses.

Si cette action a été relativement impressionnante dans certains États, elle a connu des échecs retentissants dans les deux villes les plus importantes du pays, Lagos et Abuja. Les grandes villes de Kano et Port Harcourt n'ont elles aussi que peu été touchées par la grève. Dans ces villes, les bureaux, les banques, les entreprises et les marchés sont restés ouverts, bien qu'il y ait eu de petites marches de contestation çà et là. Dans des villes comme Ibadan, où il y a bel et bien eu grève, l'action est très loin d'avoir eu l'ampleur du mouvement de 2012, lorsque toute la société, y compris les entreprises privées et les marchés, a été mise à l'arrêt. Cependant, l'accueil réservé par les populations à ces marches à Ibadan, à Osogbo et à Ifé a bien indiqué le rejet massif de la hausse du prix de l'essence.

– camarade Peluola Adewale, Mouvement socialiste démocratique (section du CIO au Nigeria)