vendredi 10 février 2017

France : après Sarkozy, Juppé, Valls… Fillon ?

Leur système se délabre, un espace s’ouvre à gauche du PS


La défaite de Valls à la primaire du Parti (soi-disant) socialiste, large et cinglante, a été une nouvelle gifle pour lui. Face à lui, Hamon a obtenu presque 59 % des voix. Malgré l’appui de très nombreux dirigeants locaux et nationaux du PS, très peu de militants du PS (il n’en reste plus beaucoup, il est vrai) ont soutenu Valls. Son plus gros meeting de campagne a rassemblé à peine 500 personnes quand Hamon en réunissait 2000 à 3000. Lors des primaires, Valls n’a été capable de recueillir qu’un peu plus de 800 000 voix sur 44 millions d’électeurs potentiels. C’est donc le nombre de personnes qui ont été prêtes à se déplacer pour aller soutenir son bilan et celui des 5 ans de la présidence Hollande. 

Pendant ce temps, Marine Le Pen mobilisait 1000 personnes lors d'une conférence de deux jours à Lyon, Macro 8000 pour son meeting, et Mélenchon, 18.000 personnes lors d'un meeting retransmis en plusieurs endroits par… hologramme !

Valls a refusé d’écouter les millions de manifestants et de grévistes du printemps 2016 et les sondages qui disaient invariablement à l’époque que plus de 70 % de la population était opposé à la loi « Travail ». Il a poussé à la répression policière et judiciaire (1750 personnes subissent des poursuites judiciaires suite à la lutte contre la loi « Travail »), il a usé six fois de la manœuvre de l'article 49.3 pour imposer ses textes de loi sans vote à l’Assemblée nationale. A-t-il sérieusement cru que dès qu’il serait confronté à un minimum de démocratie, il n’allait pas subir les conséquences de son attitude autoritaire et méprisante ? Valls a récolté ce qu’il a semé et il est peu probable que le rejet qu’il inspire s’efface de sitôt.

C’est pour les mêmes raisons et selon le même mécanisme que Sarkozy et Juppé ont été dégagés lors des primaires de la droite, payant ainsi leur autoritarisme face aux luttes sociales et leurs nombreuses implications dans des « affaires ». Beaucoup ne veulent plus de ces politiciens arrogants qui ne tiennent au pouvoir que par des manœuvres antidémocratiques et qui se fichent de l’avis de la population. Il est donc particulièrement logique que le peu de démocratie que représentent les « primaires » ait suffit à dégager Valls et à montrer un rejet de sa politique.

– D'après un article de notre camarade Alex Rouillard, Gauche révolutionnaire (section française du Comité pour une Internationale ouvrière)

mercredi 8 février 2017

Soudan : trois jours de « ville morte » contre le régime el-Béchir

Intensifier la lutte pour renverser ce régime d'oppression


Avec les trois journées de « désobéissance civile » organisées du 27 au 29 novembre 2016 via un appel de simples citoyens sur les réseaux sociaux, les rues et places de toutes les grandes villes du Soudan ont été désertées par leur trafic habituel. Selon les rapports qui nous parviennent des camarades du CIO au Soudan, les universités, les écoles, les marchés, les transports et de nombreuses entreprises, et même les maquis, les boutiques et les restaurants sont restés fermés. Malgré les menaces proférées par le régime autocratique d'Omar el-Béchir et la tactique d'intimidation employée par ses forces de sécurité, cette véritable grève générale nationale a été un grand succès.

– rapport de terrain datant du 30/11/2016, sympathisants du CIO au Soudan

vendredi 3 février 2017

CI : Bilan de la grève des fonctionnaires

Quelles leçons tirer du mouvement qui a fait plier la classe dirigeante ?


Du 9 au 27 janvier 2017, toute l’administration publique a été paralysée par une grève des fonctionnaires qui a pris de court tout le monde. Cela pour plusieurs raisons. D’abord, personne n’aurait cru que ce mouvement serait aussi long. Ensuite, ce mouvement a brillé par son unité, son organisation et la nullité des nombreuses sorties de « syndicats » satellites créés par le pouvoir en place dans une tentative de casser le mouvement. Enfin, beaucoup de travailleurs ont été eux-mêmes surpris du fait que la quasi-totalité de leurs points de revendications ont été satisfaits !

Nous tenons avant tout à féliciter et à remercier l'ensemble des camarades qui ont contribué à ce mouvement visant à maintenir leur pouvoir d'achat et leur dignité et à travers eux, ceux de tous les habitants de Côte d'Ivoire, dans un contexte de croissance à deux chiffres dont les retombées tardent à se manifester dans nos poches. Félicitations aussi pour cet exemple de démocratie donnée à tout le pays : la période où des « leaders » syndicaux décidaient seuls des mots d'ordre et de leur levée sans aucune concertation avec la base parait enfin révolue !

Toutefois, l'histoire n'est pas finie et nous ne sommes jamais à l'abri des petits jeux du gouvernement. Les travailleurs se sont donné un délai d'un mois avant une nouvelle AG. Cette période doit être employée à bon escient pour mener en interne les débats qu'il faut : quel est le bilan de la grève ? Quelles ont été les forces et les faiblesses de notre mouvement ? Comment renforcer ces forces et pallier à ces faiblesses ? Tout cela, dans le but d'être encore plus prêts pour une éventuelle reprise du mouvement !

– Camarade Zova