C'est hier matin, samedi 31 janvier 2015, que nous avons été choqués d'apprendre la nouvelle du décès soudain de « tonton » Désiré Porquet. Nous nous sommes immédiatement rendus à sa résidence pour nous recueillir avec la famille.
Désiré Porquet, membre influent du FPI et entrepreneur ivoirien, était récemment rentré d'exil du Ghana. Resté fidèle à ses idéaux maoïstes, il avait longtemps muri une critique de l'action du FPI au pouvoir, critique que nous partagions largement avec lui. Devant l'ampleur de la crise au sein du parti, Désiré Porquet avait décidé qu'il était nécessaire de veiller au développement d'une nouvelle génération de militants marxistes révolutionnaires qui pourrait à terme peser sur l'aile gauche du FPI afin de réorienter ce parti dans une direction fidèle aux tâches de la révolution ivoirienne. Il était également déçu de la gestion de la révolution nationale par la bourgeoisie « patriotique » ivoirienne et commencé à tirer des conclusions proches de celles de la révolution permanente.
Si nous avions naturellement de nombreux désaccords avec tonton Désiré concernant l'importance relative à donner au prolétariat et à la paysannerie dans le cadre de la lutte pour le socialisme en Côte d'Ivoire ou par rapport à certaines figures historiques comme Sékou Touré, il reste que nous nous attendions à une collaboration franche et fructueuse avec un vieux qui faisait partie des pionniers de l'indépendance de notre pays et qui avait une immense expérience historique et militante à partager. Un vieux qui toujours nous accueillait les bras ouverts et sans jamais nous prendre de haut.
On dit « Quand un vieillard meurt, c'est une bibliothèque qui brule ». Avec Désiré Porquet, c'est l'âme de la révolution ivoirienne qui perd un de ses plus ardents défenseurs, et une génération de lutteurs qui se retrouve comme orpheline.
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| Tonton Désiré, nous ne t'oublierons pas. Vas en paix, tu seras fier de nous. |
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