Organiser la résistance dans tous les
quartiers !
Ce qui devait arriver est arrivé :
c'est hier que des hommes à la solde de Blaise Compaoré ont arrêté
les responsables du gouvernement de transition, à trois semaines à
peine des élections.
Cela montre que l'ancienne dictature
déchue, qui est toujours aux aguets, s'est renforcée sur base de la
lenteur du processus de transition et de la stagnation de la
révolution burkinabée. Ce coup de force mérite une réponse
appropriée. Ce n'est pas simplement en campant sur la place de la
Révolution qu'on pourra faire changer les choses !
Les syndicats, la société civile, les
partis de gauche doivent immédiatement appeler à une grève
générale dans tout le pays, tant au niveau des mines que de
l'industrie – l'argent étant le seul langage que comprennent les
impérialistes et les politiciens qui les représentent. Nous ne
travaillerons pas tant que dureront ces troubles et que la voix du
peuple ne sera pas prise en compte !
Il est urgent également d'organiser
des comités populaires de défense de la révolution dans les
quartiers afin d'assurer la mobilisation et la défense (armée) des
quartiers. Il est de plus crucial d'émettre un appel clair envers
les simples soldats afin qu'ils soutiennent et rejoignent le
mouvement populaire plutôt que de tirer sur les manifestants !
Cette nouvelle crise politique prouve
une fois de plus que tant que nous resterons dans le cadre du
capitalisme, la forme naturelle de gouvernement en Afrique est la
dictature. Comme en Tunisie ou en Égypte, la révolution burkinabée
ne pourra véritablement triompher que lorsque les secteurs
stratégiques de l'économie (y compris les banques) et l'ensemble
des richesses de nos politiciens auront été nationalisés et placés
sous contrôle démocratique de comités populaires élus. Ce n'est
que grâce à la mise en commun de ces richesses que l'on pourra
mettre en place un véritable plan d'industrialisation du pays et de
modernisation de l'agriculture, pour donner un travail à tout un
chacun et sortir de la misère endémique au Burkina Faso.
De plus, la société civile très
implantée dans le pays devrait activement mobiliser en faveur d'une
nouvelle Assemblée constituante à laquelle devront participer des
délégués de tout le pays issus des classes prolétaires, paysans,
artisans, petits commerçants… afin de rédiger la constitution
d'une république des pauvres, dotée d'institutions respectant
clairement la volonté des peuples du Faso, et non de modèles de
soi-disant démocratie bourgeoise imposés par l'extérieur.
Sans cela, le Burkina est clairement
condamné à poursuivre son histoire faite d'une éternelle série de
coups d'État. Ne nous arrêtons pas à l'une ou l'autre transition :
c'est tout le système qu'il faut balayer !
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