jeudi 17 septembre 2015

Coup d'État au Burkina Faso

Organiser la résistance dans tous les quartiers !



Ce qui devait arriver est arrivé : c'est hier que des hommes à la solde de Blaise Compaoré ont arrêté les responsables du gouvernement de transition, à trois semaines à peine des élections.

Cela montre que l'ancienne dictature déchue, qui est toujours aux aguets, s'est renforcée sur base de la lenteur du processus de transition et de la stagnation de la révolution burkinabée. Ce coup de force mérite une réponse appropriée. Ce n'est pas simplement en campant sur la place de la Révolution qu'on pourra faire changer les choses !


Les syndicats, la société civile, les partis de gauche doivent immédiatement appeler à une grève générale dans tout le pays, tant au niveau des mines que de l'industrie – l'argent étant le seul langage que comprennent les impérialistes et les politiciens qui les représentent. Nous ne travaillerons pas tant que dureront ces troubles et que la voix du peuple ne sera pas prise en compte !

Il est urgent également d'organiser des comités populaires de défense de la révolution dans les quartiers afin d'assurer la mobilisation et la défense (armée) des quartiers. Il est de plus crucial d'émettre un appel clair envers les simples soldats afin qu'ils soutiennent et rejoignent le mouvement populaire plutôt que de tirer sur les manifestants !

Cette nouvelle crise politique prouve une fois de plus que tant que nous resterons dans le cadre du capitalisme, la forme naturelle de gouvernement en Afrique est la dictature. Comme en Tunisie ou en Égypte, la révolution burkinabée ne pourra véritablement triompher que lorsque les secteurs stratégiques de l'économie (y compris les banques) et l'ensemble des richesses de nos politiciens auront été nationalisés et placés sous contrôle démocratique de comités populaires élus. Ce n'est que grâce à la mise en commun de ces richesses que l'on pourra mettre en place un véritable plan d'industrialisation du pays et de modernisation de l'agriculture, pour donner un travail à tout un chacun et sortir de la misère endémique au Burkina Faso.

De plus, la société civile très implantée dans le pays devrait activement mobiliser en faveur d'une nouvelle Assemblée constituante à laquelle devront participer des délégués de tout le pays issus des classes prolétaires, paysans, artisans, petits commerçants… afin de rédiger la constitution d'une république des pauvres, dotée d'institutions respectant clairement la volonté des peuples du Faso, et non de modèles de soi-disant démocratie bourgeoise imposés par l'extérieur.

Sans cela, le Burkina est clairement condamné à poursuivre son histoire faite d'une éternelle série de coups d'État. Ne nous arrêtons pas à l'une ou l'autre transition : c'est tout le système qu'il faut balayer !


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