Depuis quelque temps, le RD (parti dont Ouattara est toujours président malgré que cela lui soit interdit par la loi) annonce avoir obtenu la bagatelle d'un milliard pour lancer une banque destinée à ses seuls militants. Histoire de pouvoir les faire taire un peu ?
– camarade Gbalégnali
Pour la petite histoire, il y a quelques mois, des voix s'élevaient à la rue Lepic où il ne se passait plus de jour sans qu'une réunion ne finisse dans la bagarre. Les cadres de ce parti ont maintes fois tenté d'étouffer l'affaire, qui a tout de même fini par se retrouver sur la place publique. Et nous avons tous pu nous convaincre de la gravité de la situation, surtout après la sortie de M. Amadou Gon, ministre d'État, secrétaire général de la présidence de la République et secrétaire général du RDR. Ce jour là, l'enfant de Korhogo, au cours d'une réunion tenue avec les autres cadres du parti, n'y est pas allé du dos de la cuiller pour interpeler ses lieutenants sur le risque qu'ils couraient s'ils ne procédaient pas immédiatement à une levée de fonds pour améliorer le quotidien de leurs militants.
Tellement les cris de détresse de ceux qui ont constitué leur chair à canon sur le difficile chemin de leur accession au pouvoir avaient atteint les cercles les plus fermés du pouvoir. Il avait même lancé cette menace : « Si nous ne faisons pas vite, ce sera la catastrophe ». Eh bien, cet appel semble avoir eu un écho favorable, monsieur le secrétaire général : un milliard de nos francs en si peu de temps !
Même si on ne devrait pas s'étonner que ces fonds sont arrivés si rapidement, quand on sait que les cadres de ce parti, au delà des postes stratégiques de l'administration publique (DG des douanes, de la LONACI, du port autonome de San-Pedro, etc.), sont également détenteurs d'actions dans plusieurs entreprises privées quand celles-ci ne leur appartiennent pas entièrement (Snedai, Celpaid, HETEC, Agitel Formation, SMI, SNBTP, etc.), il convient cependant de se demander si effectivement cette banque nous évitera la catastrophe que prédisait Amadou Gon ?
En effet, souvenez-vous, il y a seulement six ans que nos dirigeants actuels promettaient cinq universités publiques en cinq ans, cinq CHU en cinq ans, la couverture maladie sectorielle, deux-cent-mille emplois par an pendant cinq ans, l'accouchement gratuit… À l'arrivée, le résultat est connu de tous, même s'il est risqué d'en parler publiquement ! Notre président détient le record des chefs d'État ayant le plus grand nombre d'adversaires politiques en prison, le cout de la vie est devenu plus cher qu'il ne l'était lorsque Ouattara se présentait comme une « solution » (la boule d'attiéké de 50 Fr est passée à 200 Fr) et la seule explication à cela serait que l'hévéa a remplacé le manioc sur les terres cultivables, pendant que toutes les ressources du pays sont louées aux copains affairistes… ce n'est pas moi qui est inventé le fameux concept de « contrat de gré à gré » !
Tout le monde se plaint. Même ceux à qui il avait été promis de se voir construire des usines même dans les chambres à coucher ne peuvent plus se contenir tellement la désillusion est devenue insupportable. Dans ces conditions, on peut s'inquiéter avec Amadou Gon, parce que la catastrophe semble effectivement inévitable.
Et c'est justement ces militants qui constituent sa base électorale que le RDR veut continuer à faire rêver. D'où l'idée d'une banque des militants. Mais croyez-moi, les militants du RDR ne sont pas tous naïfs. Beaucoup savent même mieux que moi combien ils ont perdu dans vos aventures ambigües. Ils ne semblent plus disposés à mouiller le maillot juste pour le bien-être d'un petit groupe. D'ailleurs, pourquoi l'argent du contribuable que vous utilisez comme bon vous semble pour votre plaisir devrait, pour eux, les militants, constituer des prêts ? On nous parle de montants allant jusqu'à 200.000 francs : quel critère sera employé pour le choix des bénéficiaires ? L'ancienneté dans le parti, ou les moyens dépensés pendant la conquête du pouvoir ?
Toutes ces interrogations, pour dire que cette banque vise à diviser davantage les Ivoiriens et même les militants RHDP et RDR entre eux. Pour notre part, les Ivoiriens ont à présent en commun le prix élevé de la facture d'électricité, le cout élevé du loyer (surtout à Abidjan), le non équipement des centres de santé publique, le faible revenu des ménages, la cherté de l'école, des transports défaillants et chers… Soyons donc plus regardants sur ce qui nous touche tous de plus près !
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