lundi 29 juillet 2013

Afrique du Sud : des convulsions sismiques

Rapport de l'école d'été du CIO : Bilan du travail du DSM sud-africain

 

 
L'École d'été internationale du CIO qui s'est déroulée en Belgique la semaine passée, s'est ouverte sur le récit époustouflant des derniers développements épiques de la lutte des travailleurs d'Afrique du Sud, avec l'importante participation du Democratic Socialist Movement (CIO en Afrique du Sud) et le lancement du Parti socialiste et ouvrier (WASP).

Rapport par notre camarade Nick Chaffey, du Socialist Party of England & Wales, section anglaise du CIO

Le CIO s'est réuni en Belgique cette semaine pour son école d'été annuelle. Des centaines de camarades du CIO venus d'Afrique du Sud, du Nigeria, de Tunisie et du Moyen-Orient, des États-Unis, du Canada et du Québec, du Brésil et du Venezuela, d'Australie, de Chine, de Malaisie, et de toute l'Europe, étaient présents pour discuter de la situation mondiale, du programme du socialisme, et des perspectives pour la lutte de classe des travailleurs mondiale.

D'autres rapports suivront.

Socialistworld.net


La session a été introduite par le camarade Alec Thraves du Socialist Party of England & Wales, qui a effectué plusieurs visites en Afrique du Sud, et par le camarade Mametlwe Sebei du DSM (CIO Afrique du Sud).

L'Afrique du Sud totalement changée par le massacre de Marikana


Alec a commencé par un aperçu des changements rapides qui se sont déroulés après la lutte des mineurs et son impact partout en Afrique du Sud et dans chaque couche de la société. Le meurtre délibéré de 34 mineurs par la police – sous un gouvernement ANC qui est soutenu par la fédération syndicale, Cosatu, et par le syndicat officiel des mineurs, le NUM (National Union of Mine Workers) – a démontré la brutalité des méthodes employées par l'État. La réponse des mineeurs a elle aussi démontré la puissance et la force de la classe ouvrière et le rôle vital que le DSM et le CIO ont joué.

L'expérience du massacre et de la lutte des mineurs a révélé la véritable nature du régime ANC post-apartheid à de larges sections de la classe ouvrière.

Non contents de revenir à une répression digne du temps de l'apartheid, la politique pro-capitaliste du gouvernement a créé une énorme inégalité dans la société, et provoqué un mécontentement croissant de la part des travailleurs. Des luttes se sont développées autour de la revendication d'un salaire décent partout en Afrique du Sud, mais cette revendication a été rejetée par le dirigeant du NUM, qui reçoit lui-même un salaire de 1,5 millions de rands (80 millions de francs) payé par les patrons des mines. Il n'est donc guère étonnant que les travailleurs rejettent ces dirigeants corrompus et développent leur propre lutte militante.

C'est dans ce cadre que le DSM a joué un rôle crucial en organisant la coordination de comités de grève indépendants non officiels, en posant une alternative à la crise et en construisant une nouvelle direction.

Alec a expliqué qu'après son discours à un meeting de masses avec les mineurs, les travailleurs étaient si enthousiastes à l'annonce de la solidarité du CIO, et de la nouvelle des énormes grèves et luttes qui parcourent toute l'Europe, qu'ils ont acheté 250 exemplaires du journal du DSM à la fin du meeting.

Les comités de grève ont dû organiser des meetings illégaux dans des parcs, et tous les jours, les membres du DSM Liv Shange et Sebei apparaissaient dans la presse et à la télé, et recevaient chaque jour de nouvelles demandes d'aller parler à des meetings de masse.



Les dirigeants du DSM, Mametlwe Sebei et Liv Shange


Une société hyper violente


En plus des luttes pour le salaire, les travailleurs sont obligés de lutter même pour les plus basiques des services. Dans certains quartiers, on voit des travailleurs qui vivent dans des abris en tôle qu'en Europe, on n'utiliserait même pas pour y ranger des animaux ni même des outils ! Alec a ainsi expliqué que « Il n'y a pas d'électricité, il n'y a pas d'eau, il y a seulement la misère ». Ces conditions engendrent des problèmes tes que le crime et la consommation de drogues, mais aussi, heureusement, la croissance d'idées révolutionnaires ; le DSM a construit des sections dans les pires bidonville d'Afrique du Sud.

Les femmes militantes ont également fait preuve d'un énorme courage, surtout à Freedom Park, où les femmes ont été terrorisées par les viols atroces perpétrés par le Golf Club Gang, et contre les attaques homophobes qui voyaient des lesbiennes avérées ou non se voir infliger des “traitements correctifs” par des violeurs qui espéraient ainsi les “soigner” de leur “maladie”.

L'Afrique du Sud reste une des plus violentes sociétés de la planète. Récemment, un dirigeant des mineurs du Syndicat association des mineurs et de la construction (AMCU, un syndicat indépendant formé par les travailleurs contre le NUM corrompu) a été assassiné par des miliciens à la solde du NUM. Le secrétaire général du Cosatu a lui aussi parlé de sa crainte de se voir assassiné. Soixante-dix personnes ont été tuées lors de la grève des mineurs, et ç'aurait été plus encore, sans la présence et le rôle joué par le DSM. Alec nous a raconté un meeting dans un parc avec une centaine de travailleurs pendant une étape cruciale de la grève. 

La discussion était très dure politiquement, vu le danger qu'il y avait que les mineurs décident de reprendre le travail. Certains militants ont fait une proposition qui était d'envoyer un avertissement aux mineurs avant de partir tuer 50 “jaunes” (ouvriers qui travaillent malgré la grève) le lendemain. Les camarades sont intervenus pour contrer cette proposition, en demandant qu'à la place soit envoyée une délégation de représentants des mineurs pour aller discuter avec eux, démolir les arguments des patrons et convaincre plus de travailleurs de rejoindre la grève.

Avec le soutien d'autres, des mineurs et du DSM, le Parti socialiste et ouvrier (WASP) a été officiellement lancé, et se prépare maintenant à participer aux élections l'an prochain. La lutte de classe est devenue plus intense et plus violente que partout ailleurs, et la conscience socialiste est bien plus grande. Il est vrai que nous avons de dangereux adversaires au sein de l'ANC, parmi les grands patrons et certains dirigeants syndicaux. Toutefois, nos camarades d'Afrique du Sud, comme ceux du Nigeria, du Kazakhstan et du Sri Lanka, ont mis en avant nos idées malgré les mêmes menaces. Nous avons de dangereux adversaires, mais aussi de puissants soutiens parmi les millions de travailleurs, de chômeurs et parmi tous les miséreux qui vivent dans les bidonvilles.



Les mineurs en grève


Le rôle du DSM


Le camarade Sebei, un de nos dirigeants sud-africains, nous a informé du travail du DSM et nous a expliqué comment une si petite organisation a pu se voir élevée au point où elle est en ce moment en train de jouer un si grand rôle dans un tel mouvement.

Le DSM s'était préparé à ces évènements, grâce à son analyse complète de la situation à laquelle est confrontée l'économie capitaliste et des relations de classes en Afrique du Sud. Nous avions identifié le maillon faible de l'alliance tripartite (ANC, Parti “communiste” et Cosatu) avec sa tentative de lier et de subordonner la classe ouvrière au gouvernement, surtout vu l'importance de l'extraction de matières premières, et la façon dont le secteur des mines serait le premier touché en cas de crise économique mondiale, surtout à partir du moment où l'économie chinoise commencerait à ralentir. C'est cette analyse qui nous a décidé à nous orienter vers les mineurs de Rustenburg, et qui nous a permis de nous retrouver directement à la tête du mouvement lorsque la grève a éclaté , c'est notre analyse et notre stratégie qui nous a permis de faire cela, et non pas un simple coup de chance, comme certains de nos adversaires (y compris nos rivaux à gauche) l'ont suggéré.

Pendant très longtemps, il a été clair qu'une guerre cruelle et brutale était en train d'être perpétrée contre les mineurs de Rustenburg par leurs patrons. Au cours des quatre dernières années, nous avons vu commencer de grands combats, impliquant des milliers de mineurs. Le DSM a construit une base dans cette ville, et a étendu son influence à toute l'Afrique du Sud. Cette guerre cruelle et sans merci a duré pendant très longtemps.

Cinq de nos membres qui travaillaient dans les mines de Rustenburg ont été tué trois semaines avant le massacre de Marikana.

La direction du DSM a identifié le fait que c'était à Rustenburg que la résistance des mineurs et de la classe ouvrière se développait le plus rapidement. Cette analyse a été rejetée par les autres forces de gauche, qui l'ont décrite comme “gauchiste”. Beaucoup d'autres organisations de gauche avaient tiré la fausse conclusion, vu la faiblesse du Cosatu, qu'il fallait abandonner le travail parmi les travailleurs organisés. Dans un tel contexte, les premières personnes à rencontrer des mineurs ont été les camarades du DSM, et notre intervention nous a élevé à Rustenburg et au-delà, à tout le secteur minier.

Le DSM a utilisé la grève pour mener campagne pour l'idée d'une alternative, qui vivait déjà dans l'esprit des mineurs, après qu'à peine 300 secondes de violence aient exposé toute l'ampleur de la réalité du régime – un régime prêt à noyer la lutte des travailleurs dans le sang uniquement afin de protéger les super-profits des patrons des mines. Après une première intervention à Marikana, le DSM a rassemblé à Rustenburg l'ensemble des comités de grève indépendants qui avaient été construits par les mineurs vus la méfiance envers le NUM, qui est un syndicat qui se bat pour les patrons et non pas pour les travailleurs. Nous les avons amenés autour d'un programme commun et d'un plan d'actions, nous sommes parvenus à briser l'isolement des travailleurs de Lonmin, et nous avons apporté la possibilité de gagner leurs revendications salariales et de remporter une victoire. Ce qui a commencé par une rupture d'avec le NUM, a été le début de la décomposition de l'alliance tripartite de l'ANC, du Cosatu et du PCAS, qui détenait la clé des intérêts capitalistes en Afrique du Sud.

Sebei lors d'un meeting organisé par un comité de grève
Sur son t-shirt : « Souvenez-vous des martyrs de Marikana »

Le WASP


La grève n'est pas retombée après la victoire à Lonmin, mais au contraire s'est étendue à tout le pays, vers le nord dans le Limpopo et dans toutes les régions minières. Lorsque le DSM a convoqué une réunion qui a rassemblé les comités de grève de toute l'Afrique du Sud, cette coalition et son autorité parmi les mineurs et au-delà ont permis le lancement d'un nouveau parti des travailleurs, le WASP.

Lancé le 23 mars, ce parti a connu un succès immense, bien au-delà de nos attentes. Lors de cette réunion où nous attendions 100 personnes, 500 sont arrivées. Certains travailleurs ont marché pendant des kilomètres pour y participer. Toutes les radios, tous les journaux du pays ont mentionné la création du nouveau parti. Dans trois régions où des représentants des mineurs n'avaient pas été envoyés, les mineurs ont marché sur les bureaux de leur syndicat pour demander pourquoi ils n'avaient pas été invités.

Ce qui hante à présent la classe dirigeante, surtout depuis le lancement du WASP, est que sa vision est en phase avec celle de larges couches de la classe ouvrière et de militants du Cosatu. Un sondage dans les syndicats a révélé que l'ANC, le PCSA et l'alliance tripartite sont complètement discréditées aux yeux de la base, qui veut que le Cosatu rompe avec l'ANC pour former un nouveau parti des travailleurs. Malgré le large soutien exprimé au président Zuma lors de la conférence de l'ANC, une majorité de la Cosatu rejette ces déclarations et appellent à cesser le soutien à l'ANC.

Sebei a expliqué que plus intéressant encore est l'attitude des travailleurs vis-à-vis de l'idée du socialisme. Un journaliste demandait : « Pourquoi le reste de la gauche vous déteste-il et vous traite de “gauchiste” ? » Parce que pour nous, la gauche officielle est en réalité à droite par rapport à la vision des travailleurs d'Afrique du Sud. 80 % des délégués Cosatu sont pour la nationalisation et pour que l'industrie soit dirigée par des comités ouvriers, et concluent que les travailleurs ont besoin d'un changement fondamental dans l'organisation de la société, c'est-à-dire, du socialisme. C'est pour cette raison que le programme du DSM qui appelle à la nationalisation des mines, des banques et des monopoles sous le contrôle démocratique des travailleurs est en phase avec les travailleurs actifs et les couches avancées de la classe ouvrière. D'autre principes avancés par le DSM ont gagné un large soutien.

Le principal évènement de la semaine passée a été la démission de 18 conseillers ANC. Ayant entendu parler de notre revendication selon laquelle les représentants doivent être élus, soumis à révocation de leur base, et ne devraient recevoir pas plus que le salaire moyen d'un travailleur, ils ont décidé de nous rejoindre.

Meeting de fondation du WASP en mars 2013 (voir notre article)

Développer le DSM


Après avoir lancé le WASP en tant qu'idée, l'organiser dans la pratique c'est avéré une tâche difficile mais que nous avons brillamment accomplie en construisant le soutien des masses pour notre programme. Cette tâche n'était pas simple, surtout vu le fait que nous n'avions qu'un très petit nombre de cadres expérimentés. La DSM a dû trouver le juste équilibre entre l'effort de construction du WASP et la construction d'une base solide pour le DSM en tant que pilier du nouveau parti.

Le DSM a multiplié par dix son nombre de membres au cours de la dernière période, ce qui est un immense succès, vu la difficulté de développer un cadre du parti dans un contexte d'analphabétisme répandu, avec des militants très combatifs mais qui doivent aussi pouvoir s'assimiler nos idées.

Sebei a expliqué comment le DSM parvient à construire une base solide pour nos idées. Le soutien a gagné suffisamment d'élan pour gagner les travailleurs des transports en plus des mineurs en tant que colonne vertébrale du parti, mais il nous a également permis d'attirer les travailleurs de la chimie et un syndicat de manœuvres agricoles qui a dirigé plusieurs grèves l'an passé.

Ailleurs, le niveau de la lutte grandit autour de la question des services publics, du logement et de l'électricité, deux choses qui sont considérées comme normales en Europe mais qui, en Afrique du Sud, sont le fruit d'une lutte brutale. Dans les semaines qui viennent, le DSM compte convoquer une assemblée de travailleurs, qui rassemblera des mineurs, des travailleurs d'autres secteurs, la base du Cosatu, les militants des quartiers pour les services publics, et les étudiants, afin de lancer une campagne pour l'emploi.

Il est clair que le WASP va se développer en tant que point focal pour tous les travailleurs, y compris des groupes qui nous ont aidé à mener campagne pour le retour de notre dirigeante Liv Shange, qui a été récemment attaquée par le régime. Le régime a en effet profité du fait qu'elle soit rentrée au pays rendre visite à ses parents pour lui refuser un nouveau visa et l'empêcher de revenir en Afrique du Sud où elle vit depuis 10 ans, est mariée et est mère de deux enfants. La campagne pour son retour en Afrique du Sud a forcé le gouvernement à capituler. L'impact de la campagne a été si grand, que Liv est passée à de nombreuses reprises au journal télévisé, avant même les reportages sur l'état de santé de Mandela.

Plus que les facteurs objectifs et les efforts des membres du DSM, Sebei a dit dans sa conclusion que : « Nous avons l'Internationale la plus révolutionnaire, dont les idées, les perspectives, le soutien des camarades et le sacrifice de toutes les sections du CIO, nous ont permis d'accomplir ce travail. Sans l'Internationale, nous n'aurions jamais pu réussir. »

Meeting avec le DSM

Importance des développements


Au cours de la discussion, notre député irlandais Joe Higgins a fait un bref rapport de sa visite en Afrique du Sud où il a assisté à la fondation du WASP au nom du CIO : « C'était époustouflant, épatant, de voir l'enthousiasme et l'élan de la classe ouvrière qui se bat pour un changement et pour une nouvelle société. Il était extrêmement gratifiant de voir le rôle joué par nos camarades, de voir nos claires idées, stratégie, tactique, être reprises par les travailleurs.

Nous commémorons cette année le centième anniversaire du Dublin Lock Out, une énorme lutte menée par les travailleurs d'Irlande contre les patrons et contre l'État, pour une vie meilleure. Cette lutte s'est vue dirigée par des révolutionnaires comme Jim Larkin et James Connolly, dont les noms resteront à jamais gravés dans le cœur de la classe ouvrière. Il n'est pas exagéré de comparer les évènements de Dublin 1913 à ceux qui se déroulent en ce moment en Afrique du Sud, sous la direction du DSM et du CIO ».

Jim Larkin lors du Dublin Lock-Out de 1913 : « Les grands ne sont grands que
parce que nous sommes à genoux : levons-nous ! »

En conclusion à la discussion, un camarade d'Angleterre qui a lui aussi visité l'Afrique du Sud, a dit : « Nos idées sont en train de pénétrer dans la conscience de la classe ouvrière, et d'être reprises comme les siennes. Nous articulons la marche à suivre pour la classe ouvrière, qu'elle-même sent de manière instinctive. Car tous les travailleurs savent au fond d'eux-mêmes qu'ils n'ont pas de voix politique, et qu'ils n'ont rien à attendre d'un éventuel maintien du capitalisme.

Lors de la conférence du DSM en février, après trois jours de longues discussions, un travailleur d'une mine d'or a été tellement inspiré par tout ce qu'il a entendu, qu'il est rentré chez lui et a vendu 50 journaux à ses voisins – je ne pense pas que nous ayons perdu du soutien par le fait qu'il les ait réveillés au milieu de la nuit pour leur parler. Un autre jeune mineur d'or, qui n'avait pas rejoint le DSM, a dit qu'il voulait rejoindre plus que toute autre chose dans le monde.

Le principal problème est de développer notre cadre pour qu'il puisse jouer de manière indépendante, et développer le soutien pour nos idées. Cela demande énormément de temps, et la misère freine notre travail. Chaque tentative d'organiser des évènements hors des localités des camarades demande une collecte de fonds. C'est pourquoi le soutien financier du CIO nous a tellement aidé dans tout notre travail.

Le camarade Ernest était un des ces mineurs courageux qui
ont rejoint le DSM et qui cherchait à se former aux idées
marxistes, ayant bien compris l'importance d'un cadre
(voir notre article)

Les capitalistes à la recherche d'alternatives


Les élections générales à venir seront les plus polarisées et les plus tendues depuis la fin de l'apartheid en 1994. Le gouvernement de l'alliance tripartite de l'ANC, du PCAS et du Cosatu est sous pression et se disloque. De nombreux analystes disent que le vote en faveur de l'ANC va passer sous la barre des 60 %, ce qui signifie que l'ANC perdrait la majorité des deux tiers qui lui permet de modifier la constitution à sa guise. La classe dirigeante craint cela, et se prépare à des alternatives. L'Alliance démocratique, un parti blanc, est un train de recruter des cadres noirs afin d'attirer les électeurs noirs. Les libéraux ont lancé un nouveau parti autour de célèbres militants noirs. Ils reconnaissent le fait que l'ANC est en train de perdre le soutien de la classe ouvrière.

Mais le plus important est la tendance à gauche à former des nouveaux partis. Le WASP n'est pas le seul sur la scène. Notre programme a de nombreux points avec celui des “Combattants pour la liberté économique” (EFF) de Julius Malema, comme la nationalisation, et Malema a un véritable pouvoir d'attraction envers les jeunes et les pauvres.

Mais « Dis-moi qui sont tes amis, et je te dirai qui tu es », dit le proverbe : le numéro trois de la direction des EFF est un ancien gangster devenu hommes d'affaires, qui a été conseiller en relation public pour les patrons des mines, et dont le nom est mêlé à de nombreux scandales.
 
Malema et ses Combattants pour la liberté économique :
à fond dans le populisme

 

« Nous vous attendions »


En même temps que la scission dans l'ANC, on voit des scissions dans le Cosatu, que les syndicats les plus combatifs sont en train de quitter. Les manœuvres agricoles ont été forcé de s'organiser eux-mêmes en reprenant les méthodes des mineurs. Lorsque nos camarades ont visité les grévistes sur leurs fermes du Cap, ces derniers leur ont dit : « Nous vous attendions ».

Les élections générales seront le premier test électoral pour le WASP. Le système électoral sud-africain et notre renommée font en sorte que nos chances d'obtenir au moins un député sont assez élevées (bien que nous ne puissions faire la moindre promesse à cet égard). Il nous faut environ 42 000 votes au niveau national, et le cout pour nous présenter est de 10 millions de francs – plus encore si nous nous présentons en même temps aux élections régionales. Il nous faudra peut-être faire un appel financier afin de soutenir cette campagne.

Nous sommes arrivés à un stade où les travailleurs les plus avancés se sont déjà joints au DSM et où les masses larges sont en route. Si nous n'avions pas pris l'initiative de créer le WASP, nous n'en serions pas là aujourd'hui, nous serions complètement inconnus.

Tous nos camarades du monde entier doivent féliciter le DSM pour l'ampleur des efforts fournis. Ce travail a mis plusieurs années avant de porter ses fruits. Si nos camarades n'avaient pas tenu bon et n'avaient pas maintenu leur position coute que coute, nous n'aurions jamais pu accomplir quoi que ce soit.

Le travail réalisé en Afrique du Sud doit être une source d'inspiration pour toutes les sections du CIO dans le monde entier. Nous pouvons rapidement passer de petits groupes à une influence de masse en un très bref délai. Il y a beaucoup de travail à faire. Avec le soutien du CIO, le DSM restera le joyau dans la couronne de notre Internationale. »

Le DSM : “photo de famille” après la conférence nationale 2013

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