L'École
d'été internationale du CIO qui s'est déroulée en Belgique la
semaine passée, s'est ouverte sur le récit époustouflant des
derniers développements épiques de la lutte des travailleurs
d'Afrique du Sud, avec l'importante participation du
Democratic Socialist Movement (CIO en Afrique du Sud)
et le lancement du Parti socialiste et ouvrier (WASP).
Rapport
par notre camarade Nick Chaffey, du
Socialist Party
of England & Wales,
section anglaise du CIO
Le
CIO s'est réuni en Belgique cette semaine pour son école d'été
annuelle. Des centaines de camarades du CIO venus d'Afrique du Sud,
du Nigeria, de Tunisie et du Moyen-Orient, des États-Unis, du Canada
et du Québec, du Brésil et du Venezuela, d'Australie, de Chine, de
Malaisie, et de toute l'Europe, étaient présents pour discuter de
la situation mondiale, du programme du socialisme, et des
perspectives pour la lutte de classe des travailleurs mondiale.
D'autres
rapports suivront.
Socialistworld.net
La
session a été introduite par le camarade Alec Thraves du
Socialist Party of England & Wales, qui a
effectué plusieurs visites en Afrique du Sud, et par le
camarade Mametlwe Sebei du DSM
(CIO Afrique du Sud).
L'Afrique du Sud totalement changée par le massacre de Marikana
Alec a
commencé par un aperçu des changements rapides qui se sont déroulés
après la lutte des mineurs et son impact partout en Afrique du Sud
et dans chaque couche de la société. Le meurtre délibéré
de 34 mineurs par la police – sous un
gouvernement ANC qui est soutenu par la fédération syndicale,
Cosatu, et par le syndicat officiel des mineurs, le NUM
(National Union of Mine Workers) – a démontré
la brutalité des méthodes employées par l'État. La réponse des
mineeurs a elle aussi démontré la puissance et la force de la
classe ouvrière et le rôle vital que le DSM et le CIO ont joué.
L'expérience
du massacre et de la lutte des mineurs a révélé la véritable
nature du régime ANC post-apartheid à de larges sections de la
classe ouvrière.
Non
contents de revenir à une répression digne du temps de l'apartheid,
la politique pro-capitaliste du gouvernement a créé une énorme
inégalité dans la société, et provoqué un mécontentement
croissant de la part des travailleurs. Des luttes se sont développées
autour de la revendication d'un salaire décent partout en
Afrique du Sud, mais cette revendication a été rejetée
par le dirigeant du NUM, qui reçoit lui-même un salaire de
1,5 millions de rands (80 millions de francs)
payé par les patrons des mines. Il n'est donc guère étonnant que
les travailleurs rejettent ces dirigeants corrompus et développent
leur propre lutte militante.
C'est
dans ce cadre que le DSM a joué un rôle crucial en organisant la
coordination de comités de grève indépendants non officiels,
en posant une alternative à la crise et en construisant une nouvelle
direction.
Alec a
expliqué qu'après son discours à un meeting de masses avec les
mineurs, les travailleurs étaient si enthousiastes à l'annonce de
la solidarité du CIO, et de la nouvelle des énormes grèves et
luttes qui parcourent toute l'Europe, qu'ils ont acheté
250 exemplaires du journal du DSM à la fin du meeting.
Les
comités de grève ont dû organiser des meetings illégaux dans des
parcs, et tous les jours, les membres du DSM Liv Shange et Sebei
apparaissaient dans la presse et à la télé, et recevaient chaque
jour de nouvelles demandes d'aller parler à des meetings de masse.
Les dirigeants du DSM, Mametlwe Sebei et Liv Shange |
Une société hyper violente
En plus
des luttes pour le salaire, les travailleurs sont obligés de lutter
même pour les plus basiques des services. Dans certains quartiers,
on voit des travailleurs qui vivent dans des abris en tôle qu'en
Europe, on n'utiliserait même pas pour y ranger des animaux ni même
des outils ! Alec a ainsi expliqué que « Il n'y a pas
d'électricité, il n'y a pas d'eau, il y a seulement la misère ».
Ces conditions engendrent des problèmes tes que le crime et la
consommation de drogues, mais aussi, heureusement, la croissance
d'idées révolutionnaires ; le DSM a construit des sections
dans les pires bidonville d'Afrique du Sud.
Les
femmes militantes ont également fait preuve d'un énorme courage,
surtout à Freedom Park, où les femmes ont été terrorisées
par les viols atroces perpétrés par le Golf Club Gang, et
contre les attaques homophobes qui voyaient des lesbiennes avérées
ou non se voir infliger des “traitements correctifs” par des
violeurs qui espéraient ainsi les “soigner” de leur “maladie”.
L'Afrique du Sud
reste une des plus violentes sociétés de la planète. Récemment,
un dirigeant des mineurs du Syndicat association des mineurs et de la
construction (AMCU, un syndicat indépendant formé par les
travailleurs contre le NUM corrompu) a été assassiné par des
miliciens à la solde du NUM. Le secrétaire général du
Cosatu a lui aussi parlé de sa crainte de se voir assassiné.
Soixante-dix personnes ont été tuées lors de la grève des
mineurs, et ç'aurait été plus encore, sans la présence et le rôle
joué par le DSM. Alec nous a raconté un meeting dans un parc
avec une centaine de travailleurs pendant une étape cruciale de la
grève.
La discussion était très dure politiquement, vu le danger
qu'il y avait que les mineurs décident de reprendre le travail.
Certains militants ont fait une proposition qui était d'envoyer un
avertissement aux mineurs avant de partir tuer 50 “jaunes”
(ouvriers qui travaillent malgré la grève) le lendemain. Les
camarades sont intervenus pour contrer cette proposition, en
demandant qu'à la place soit envoyée une délégation de
représentants des mineurs pour aller discuter avec eux, démolir les
arguments des patrons et convaincre plus de travailleurs de rejoindre
la grève.
Avec le
soutien d'autres, des mineurs et du DSM, le Parti socialiste et
ouvrier (WASP) a été officiellement lancé, et se prépare
maintenant à participer aux élections l'an prochain. La lutte de
classe est devenue plus intense et plus violente que partout
ailleurs, et la conscience socialiste est bien plus grande. Il est
vrai que nous avons de dangereux adversaires au sein de l'ANC, parmi
les grands patrons et certains dirigeants syndicaux. Toutefois, nos
camarades d'Afrique du Sud, comme ceux du Nigeria, du
Kazakhstan et du Sri Lanka, ont mis en avant nos idées malgré
les mêmes menaces. Nous avons de dangereux adversaires, mais aussi
de puissants soutiens parmi les millions de travailleurs, de chômeurs
et parmi tous les miséreux qui vivent dans les bidonvilles.
Les mineurs en grève |
Le rôle du DSM
Le
camarade Sebei, un de nos dirigeants
sud-africains, nous a informé du travail du DSM et nous a expliqué
comment une si petite organisation a pu se voir élevée au point où
elle est en ce moment en train de jouer un si grand rôle dans un tel
mouvement.
Le DSM
s'était préparé à ces évènements, grâce à son analyse
complète de la situation à laquelle est confrontée l'économie
capitaliste et des relations de classes en Afrique du Sud.
Nous avions identifié le maillon faible de l'alliance tripartite
(ANC, Parti “communiste” et Cosatu) avec sa tentative de lier et
de subordonner la classe ouvrière au gouvernement, surtout vu
l'importance de l'extraction de matières premières, et la façon
dont le secteur des mines serait le premier touché en cas de crise
économique mondiale, surtout à partir du moment où l'économie
chinoise commencerait à ralentir. C'est cette analyse qui nous a
décidé à nous orienter vers les mineurs de Rustenburg, et qui nous
a permis de nous retrouver directement à la tête du mouvement
lorsque la grève a éclaté , c'est notre analyse et notre
stratégie qui nous a permis de faire cela, et non pas un simple coup
de chance, comme certains de nos adversaires (y compris nos rivaux à
gauche) l'ont suggéré.
Pendant
très longtemps, il a été clair qu'une guerre cruelle et brutale
était en train d'être perpétrée contre les mineurs de Rustenburg
par leurs patrons. Au cours des quatre dernières années, nous
avons vu commencer de grands combats, impliquant des milliers de
mineurs. Le DSM a construit une base dans cette ville, et a étendu
son influence à toute l'Afrique du Sud. Cette guerre
cruelle et sans merci a duré pendant très longtemps.
Cinq de
nos membres qui travaillaient dans les mines de Rustenburg ont été
tué trois semaines avant le massacre de Marikana.
La
direction du DSM a identifié le fait que c'était à Rustenburg que
la résistance des mineurs et de la classe ouvrière se développait
le plus rapidement. Cette analyse a été rejetée par les autres
forces de gauche, qui l'ont décrite comme “gauchiste”. Beaucoup
d'autres organisations de gauche avaient tiré la fausse conclusion,
vu la faiblesse du Cosatu, qu'il fallait abandonner le travail parmi
les travailleurs organisés. Dans un tel contexte, les premières
personnes à rencontrer des mineurs ont été les camarades du DSM,
et notre intervention nous a élevé à Rustenburg et au-delà, à
tout le secteur minier.
Le DSM a
utilisé la grève pour mener campagne pour l'idée d'une
alternative, qui vivait déjà dans l'esprit des mineurs, après qu'à
peine 300 secondes de violence aient exposé toute l'ampleur de
la réalité du régime – un régime prêt à noyer la lutte
des travailleurs dans le sang uniquement afin de protéger les
super-profits des patrons des mines. Après une première
intervention à Marikana, le DSM a rassemblé à Rustenburg
l'ensemble des comités de grève indépendants qui avaient été
construits par les mineurs vus la méfiance envers le NUM, qui est un
syndicat qui se bat pour les patrons et non pas pour les
travailleurs. Nous les avons amenés autour d'un programme commun et
d'un plan d'actions, nous sommes parvenus à briser l'isolement des
travailleurs de Lonmin, et nous avons apporté la possibilité de
gagner leurs revendications salariales et de remporter une victoire.
Ce qui a commencé par une rupture d'avec le NUM, a été le début
de la décomposition de l'alliance tripartite de l'ANC, du Cosatu et
du PCAS, qui détenait la clé des intérêts capitalistes en
Afrique du Sud.
Sebei lors d'un meeting organisé par un comité de grève Sur son t-shirt : « Souvenez-vous des martyrs de Marikana » |
Le WASP
La grève
n'est pas retombée après la victoire à Lonmin, mais au contraire
s'est étendue à tout le pays, vers le nord dans le Limpopo et dans
toutes les régions minières. Lorsque le DSM a convoqué une réunion
qui a rassemblé les comités de grève de toute l'Afrique du Sud,
cette coalition et son autorité parmi les mineurs et au-delà ont
permis le lancement d'un nouveau parti des travailleurs, le WASP.
Lancé
le 23 mars, ce parti a connu un succès immense, bien
au-delà de nos attentes. Lors de cette réunion où nous attendions
100 personnes, 500 sont arrivées. Certains travailleurs ont
marché pendant des kilomètres pour y participer. Toutes les radios,
tous les journaux du pays ont mentionné la création du nouveau
parti. Dans trois régions où des représentants des mineurs
n'avaient pas été envoyés, les mineurs ont marché sur les bureaux
de leur syndicat pour demander pourquoi ils n'avaient pas été
invités.
Ce
qui hante à présent la classe dirigeante, surtout depuis le
lancement du WASP, est que sa vision est en phase avec celle de
larges couches de la classe ouvrière et de militants du Cosatu. Un
sondage dans les syndicats a révélé que l'ANC, le PCSA et
l'alliance tripartite sont complètement discréditées aux yeux de
la base, qui veut que le Cosatu rompe avec l'ANC pour former un
nouveau parti des travailleurs. Malgré le large soutien exprimé au
président Zuma lors de la conférence
de l'ANC, une majorité de la Cosatu rejette ces déclarations et
appellent à cesser le soutien à l'ANC.
Sebei a
expliqué que plus intéressant encore est l'attitude des
travailleurs vis-à-vis de l'idée du socialisme. Un journaliste
demandait : « Pourquoi le reste de la gauche vous
déteste-il et vous traite de “gauchiste” ? » Parce
que pour nous, la gauche officielle est en réalité à droite par
rapport à la vision des travailleurs d'Afrique du Sud.
80 % des délégués Cosatu sont pour la nationalisation et pour
que l'industrie soit dirigée par des comités ouvriers, et concluent
que les travailleurs ont besoin d'un changement fondamental dans
l'organisation de la société, c'est-à-dire, du socialisme. C'est
pour cette raison que le programme du DSM qui appelle à la
nationalisation des mines, des banques et des monopoles sous le
contrôle démocratique des travailleurs est en phase avec les
travailleurs actifs et les couches avancées de la classe ouvrière.
D'autre principes avancés par le DSM ont gagné un large soutien.
Le
principal évènement de la semaine passée a été la démission de
18 conseillers ANC. Ayant entendu parler de notre
revendication selon laquelle les représentants doivent être élus,
soumis à révocation de leur base, et ne devraient recevoir pas plus
que le salaire moyen d'un travailleur, ils ont décidé de nous
rejoindre.
Meeting de fondation du WASP en mars 2013 (voir notre article) |
Développer le DSM
Après avoir lancé
le WASP en tant qu'idée, l'organiser dans la pratique c'est avéré
une tâche difficile mais que nous avons brillamment accomplie en
construisant le soutien des masses pour notre programme. Cette tâche
n'était pas simple, surtout vu le fait que nous n'avions qu'un très
petit nombre de cadres expérimentés. La DSM a dû trouver le juste
équilibre entre l'effort de construction du WASP et la construction
d'une base solide pour le DSM en tant que pilier du nouveau parti.
Le DSM a multiplié
par dix son nombre de membres au cours de la dernière période, ce
qui est un immense succès, vu la difficulté de développer un cadre
du parti dans un contexte d'analphabétisme répandu, avec des
militants très combatifs mais qui doivent aussi pouvoir s'assimiler
nos idées.
Sebei a expliqué
comment le DSM parvient à construire une base solide pour nos idées.
Le soutien a gagné suffisamment d'élan pour gagner les travailleurs
des transports en plus des mineurs en tant que colonne vertébrale du
parti, mais il nous a également permis d'attirer les travailleurs de
la chimie et un syndicat de manœuvres agricoles qui a dirigé
plusieurs grèves l'an passé.
Ailleurs, le niveau
de la lutte grandit autour de la question des services publics, du
logement et de l'électricité, deux choses qui sont considérées
comme normales en Europe mais qui, en Afrique du Sud, sont
le fruit d'une lutte brutale. Dans les semaines qui viennent, le DSM
compte convoquer une assemblée de travailleurs, qui rassemblera des
mineurs, des travailleurs d'autres secteurs, la base du Cosatu, les
militants des quartiers pour les services publics, et les étudiants,
afin de lancer une campagne pour l'emploi.
Il est clair que le
WASP va se développer en tant que point focal pour tous les
travailleurs, y compris des groupes qui nous ont aidé à mener
campagne pour le retour de notre dirigeante Liv Shange, qui a
été récemment attaquée par le régime. Le régime a en effet
profité du fait qu'elle soit rentrée au pays rendre visite à ses
parents pour lui refuser un nouveau visa et l'empêcher de revenir en
Afrique du Sud où elle vit depuis 10 ans, est mariée
et est mère de deux enfants. La campagne pour son retour en
Afrique du Sud a forcé le gouvernement à capituler.
L'impact de la campagne a été si grand, que Liv est passée à de
nombreuses reprises au journal télévisé, avant même les
reportages sur l'état de santé de Mandela.
Plus que les facteurs
objectifs et les efforts des membres du DSM, Sebei a dit dans sa
conclusion que : « Nous avons l'Internationale la plus
révolutionnaire, dont les idées, les perspectives, le soutien des
camarades et le sacrifice de toutes les sections du CIO, nous ont
permis d'accomplir ce travail. Sans l'Internationale, nous n'aurions
jamais pu réussir. »
Meeting avec le DSM |
Importance des développements
Au cours de la
discussion, notre député irlandais Joe
Higgins a
fait un bref rapport de sa visite en Afrique du Sud où il
a assisté à la fondation du WASP au nom du CIO : « C'était
époustouflant, épatant, de voir l'enthousiasme et l'élan de la
classe ouvrière qui se bat pour un changement et pour une nouvelle
société. Il était extrêmement gratifiant de voir le rôle joué
par nos camarades, de voir nos claires idées, stratégie, tactique,
être reprises par les travailleurs.
Nous commémorons
cette année le centième anniversaire du Dublin Lock Out,
une énorme lutte menée par les travailleurs d'Irlande contre les
patrons et contre l'État, pour une vie meilleure. Cette lutte s'est
vue dirigée par des révolutionnaires comme Jim Larkin et
James Connolly, dont les noms resteront à jamais gravés dans le cœur de la classe
ouvrière. Il n'est pas exagéré de comparer les évènements de
Dublin 1913 à ceux qui se déroulent en ce moment en
Afrique du Sud, sous la direction du DSM et du CIO ».
Jim Larkin lors du Dublin Lock-Out de 1913 : « Les grands ne sont grands que parce que nous sommes à genoux : levons-nous ! » |
En conclusion à la
discussion, un camarade d'Angleterre qui a lui aussi visité
l'Afrique du Sud, a dit : « Nos idées sont en
train de pénétrer dans la conscience de la classe ouvrière,
et d'être reprises comme les siennes. Nous articulons la marche à
suivre pour la classe ouvrière, qu'elle-même sent de manière
instinctive. Car tous les travailleurs savent au fond d'eux-mêmes
qu'ils n'ont pas de voix politique, et qu'ils n'ont rien à attendre
d'un éventuel maintien du capitalisme.
Lors de la conférence
du DSM en février, après trois jours de longues discussions,
un travailleur d'une mine d'or a été tellement inspiré par tout ce
qu'il a entendu, qu'il est rentré chez lui et a vendu 50 journaux
à ses voisins – je ne pense pas que nous ayons perdu du
soutien par le fait qu'il les ait réveillés au milieu de la nuit
pour leur parler. Un autre jeune mineur d'or, qui n'avait pas rejoint
le DSM, a dit qu'il voulait rejoindre plus que toute autre chose dans
le monde.
Le principal problème
est de développer notre cadre pour qu'il puisse jouer de manière
indépendante, et développer le soutien pour nos idées. Cela
demande énormément de temps, et la misère freine notre travail.
Chaque tentative d'organiser des évènements hors des localités des
camarades demande une collecte de fonds. C'est pourquoi le soutien
financier du CIO nous a tellement aidé dans tout notre travail.
Le camarade Ernest était un des ces mineurs courageux qui ont rejoint le DSM et qui cherchait à se former aux idées marxistes, ayant bien compris l'importance d'un cadre (voir notre article) |
Les capitalistes à la recherche d'alternatives
Les élections
générales à venir seront les plus polarisées et les plus tendues
depuis la fin de l'apartheid en 1994. Le gouvernement de
l'alliance tripartite de l'ANC, du PCAS et du Cosatu est sous
pression et se disloque. De nombreux analystes disent que le vote en
faveur de l'ANC va passer sous la barre des 60 %, ce qui
signifie que l'ANC perdrait la majorité des deux tiers qui lui
permet de modifier la constitution à sa guise. La classe dirigeante
craint cela, et se prépare à des alternatives.
L'Alliance démocratique, un parti blanc, est un train de
recruter des cadres noirs afin d'attirer les électeurs noirs. Les
libéraux ont lancé un nouveau parti autour de célèbres militants
noirs. Ils reconnaissent le fait que l'ANC est en train de perdre le
soutien de la classe ouvrière.
Mais le plus
important est la tendance à gauche à former des nouveaux partis.
Le WASP n'est pas le seul sur la scène. Notre programme a de
nombreux points avec celui des “Combattants pour la liberté
économique” (EFF) de Julius Malema, comme la
nationalisation, et Malema a un véritable pouvoir d'attraction
envers les jeunes et les pauvres.
Mais « Dis-moi qui sont
tes amis, et je te dirai qui tu es », dit le proverbe : le numéro trois de la
direction des EFF est un ancien gangster devenu hommes d'affaires,
qui a été conseiller en relation public pour les patrons des mines,
et dont le nom est mêlé à de nombreux scandales.
« Nous vous attendions »
En même temps que la
scission dans l'ANC, on voit des scissions dans le Cosatu, que les
syndicats les plus combatifs sont en train de quitter. Les manœuvres
agricoles ont été forcé de s'organiser eux-mêmes en reprenant les
méthodes des mineurs. Lorsque nos camarades ont visité les
grévistes sur leurs fermes du Cap, ces derniers leur ont dit :
« Nous vous attendions ».
Les élections
générales seront le premier test électoral pour le WASP. Le
système électoral sud-africain et notre renommée font en sorte que
nos chances d'obtenir au moins un député sont assez élevées (bien
que nous ne puissions faire la moindre promesse à cet égard). Il
nous faut environ 42 000 votes au niveau national, et le
cout pour nous présenter est de 10 millions de francs
– plus encore si nous nous présentons en même temps aux
élections régionales. Il nous faudra peut-être faire un appel
financier afin de soutenir cette campagne.
Nous sommes arrivés
à un stade où les travailleurs les plus avancés se sont déjà joints
au DSM et où les masses larges sont en route. Si nous n'avions pas
pris l'initiative de créer le WASP, nous n'en serions pas là
aujourd'hui, nous serions complètement inconnus.
Tous nos camarades du
monde entier doivent féliciter le DSM pour l'ampleur des
efforts fournis. Ce travail a mis plusieurs années avant de porter
ses fruits. Si nos camarades n'avaient pas tenu bon et n'avaient pas
maintenu leur position coute que coute, nous n'aurions jamais pu
accomplir quoi que ce soit.
Le travail réalisé
en Afrique du Sud doit être une source d'inspiration pour
toutes les sections du CIO dans le monde entier. Nous pouvons
rapidement passer de petits groupes à une influence de masse en un
très bref délai. Il y a beaucoup de travail à faire. Avec le
soutien du CIO, le DSM restera le joyau dans la couronne de notre
Internationale. »
Le DSM : “photo de famille” après la conférence nationale 2013 |
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