SOUTENEZ
LA GRÈVE !
NE LA BRISEZ PAS !
Les professeurs de l'université et les étudiants doivent être unis dans la lutte contre le sous-financement de l'enseignement public !
Appel aux
étudiants nigérians lancé par la Campagne pour le droit à
l'enseignement (ERC) du Nigeria à soutenir la grève des professeurs
suivi de
Appel à la solidarité et aux protestations contre le meurtre d'étudiants au Nigeria et la répression policière (ERC)
Malheureusement,
étant donné l'état actuel de l'enseignement public, il est bien
clair qu'il est plus encore que jamais auparavant empêtré dans une
crise monumentale, essentiellement due au manque de financement. En
fait, la part du budget national pour l'éducation est passée de
12 % en 1985, à 8,5 % en 2013. Lorsqu'on compare
ce chiffre de 8,5 % à la recommandation de l'Unesco, qui est de
26 % du budget consacré à l'enseignement, on voit que le
gouvernement nigérian n'est en réalité pas du tout intéressé par
ce financement de l'enseignement.
Cela explique
pourquoi le gouvernement nigérian trouve cela parfaitement normal de
consacrer à peine 8,5 % de son budget à l'enseignement, alors
qu'un tiers du même budget sert à payer les salaires, allocations
et per diem des politiciens et des cadres du gouvernement. C'est
tout bonnement scandaleux, surtout dans une situation où de nombreux
pays qui ont un plus petit PIB que nous consacrent pourtant une plus
grande part de leur budget à l'enseignement national : prenons
par exemple le Ghana (31 %), la Côte d'Ivoire (20 %),
le Kenya (23 %), le Maroc (18 %),
le Botswana (19 %), le Swaziland (25 %),
le Lesotho (17 %), le Burkina (17 %),
l'Ouganda (27 %), et la Tunisie (17 %).
La conséquence de ce
sous-financement, est que l'enseignement public nigérian, de
l'enseignement primaire jusqu'à l'enseignement supérieur, est
tourmenté par le manque d'infrastructures qui empêchent un
enseignement, un apprentissage et une recherche de qualité. Les
logements pour les élèves et les étudiants, là où ils existent
encore, sont délabrés et inconfortables. L'accès à l'enseignement
s'est grandement réduit. Plus de 10 millions d'enfants du
Nigeria ne vont pas à l'école.
Cette année 2013,
sur les 1,7 millions de candidats à l'examen UTME (= Bac), on
sait d'avance que seulement 30 % d'entre eux pourront trouver
une place dans un institut d'enseignement supérieur (université,
école polytechnique, haute-école), vu le manque de places dans tout
le pays – 1,2 millions d'entre eux devront donc attendre
leur tour pour pouvoir s'inscrire, qu'ils réussissent ou non
l'examen.
Aucune université du
Nigeria ne fait partie des 3000 meilleures universités du
monde, ni même des vingt meilleures universités d'Afrique.
Tous nos intellectuels préfèrent aller chercher une vie meilleure à
l'étranger, la fuite des cerveaux est terrible et pèse sur
l'enseignement nationale. Il ne reste que 34 504 professeurs
dans nos universités. De ces professeurs, seuls 28 128
d'entre eux (75 %) sont engagés avec un contrat permanent. On
estime qu'il manque environ 50 000 professeurs dans les
universités et hautes-écoles du pays. Mais le gouvernement ne fait
rien pour remédier à la situation, alors que nous voyons d'un autre
côté des dizaines de milliers de jeunes diplômés chômeurs
qui pourraient occuper tous ces postes.
La grande université
d'Abuja n'est plus aujourd'hui en réalité qu'un lycée amélioré.
Les facultés de médecine et d'ingénierie ne répondent à aucune
norme d'enseignement. Il n'y a aucune infrastructure pour les
accueillir. Les autres facultés sont elles aussi en crise, avec
leurs infrastructures en décomposition. À l'université de l'État
d'Osun, trois générations d'étudiants en médecine sont
bloqués entre leurs stages pré-cliniques et cliniques, parce qu'il
n'y a pas de CHU pour les accueillir.
Malheureusement,
alors que les syndicats de l'enseignement sont à présent partis en
lutte contre le gouvernement pour tenter de sauver notre enseignement
d'un effondrement final, on n'entend rien de la part de l'Association
nationale des étudiants nigérians (NANS) – alors que
cette plate-forme est pourtant censée représenter les intérêts et
les attentes des étudiants nigérians, qui sont en première ligne
de la politique antisociale de sous-financement et de
commercialisation de l'enseignement adoptée par le gouvernement.
Rien que cette année,
près de 10 étudiants ont été tués par la police durant
diverses manifestations sur différents campus contre la hausse des
frais d'inscription et autres taxes demandées aux étudiants. À
l'université d'Uyo, 44 étudiants sont toujours détenus pour
avoir protesté contre la hausse des frais. L'année passée
seulement, le gouvernement ACN de l'État de Lagos a fait passer
les frais d'inscription de l'université de l'État de Lagos (LASU)
de la somme de 25 000 naïras (78 000 francs) à
une nouvelle somme comprise entre 280 000 et 345 750 naïras
(870 000 – 1 millions de francs). Cette politique
antisociale a causé un déclin immédiat dans le nombre d'étudiants
inscrits : les pauvres ne sont plus admis !
La diminution
du nombre d'étudiants entraine maintenant un plan de restructuration
de divers départements de l'université : des départements
entiers vont être supprimés ou fusionnés l'un avec l'autre, ce qui
aura pour conséquence le licenciement d'une grande partie du
personnel, enseignant comme non-enseignant, et une encore plus grande
réduction de l'accès à un enseignement universitaire. En même
temps, à l'Unilag (Université de Lagos) et à l'OAU (Université
Obafemi Awolowo), les étudiants se sont vu retirer leurs droits
syndicaux. Et tous ces cas ne sont que des exemples parmi bien
d'autres.
C'est pourquoi, la
Campagne pour le droit à l'enseignement (ERC) appelle les
étudiants à soutenir la grève des travailleurs de l'enseignement
menée par les syndicats ASUU, ASUP, SANNIP et NUT afin de sauver
notre enseignement public de la ruine.
Manifestation à l'université de Lagos |
La grève de l'ASUU
C'est ce
lundi 1er juillet que le Syndicat du personnel académique
de l'université (ASUU) s'est vu contraint de reprendre son
action de grève qu'il avait suspendue en février 2012.
Comme toujours, la question était encore une fois le refus du
gouvernement fédéral de respecter l'accord qu'il a pourtant signé
en 2009.
Depuis 2009
donc, le syndicat a mené toute une série d'actions, y compris des
dialogues et des grèves d'avertissement, sans jamais parvenir à
convaincre le gouvernement de satisfaire ses revendications. Il faut
pourtant noter que les revendications de l'ASUU ne concernent pas
seulement le salaire de ses membres, mais visent à un refinancement
de l'enseignement afin d'obtenir des infrastructures d'enseignement
de qualité.
L'accord était censé
constituer un engagement honorable entre les deux parties. Mais
pourtant, le gouvernement du président Jonathan n'a jamais
respecté l'accord de 2009. Par exemple, alors que cet accord
mentionne une hausse annuelle de la part du budget d'État consacrée
à l'enseignement, de 2009 à 2020, jusqu'à atteindre les
26 %, le gouvernement fédéral n'a accordé à l'enseignement
que le montant ridicule de 8,5 % cette année.
Tout ce que l'ASUU
demande est que l'accord signé soit respecté. À tous les
étudiants : nous ne pouvons rester indifférents quant au
contenu de cet accord, uniquement parce que ce mouvement tombe mal
par rapport au calendrier !
Si cet accord était
respecté entièrement, et que nous exigions en même temps la
gestion démocratique des établissements par des comités comprenant
des représentants élus des travailleurs de l'enseignement et des
étudiants, nous pourrions garantir le fait que notre enseignement
soit financé correctement, et cela serait d'un grand réconfort pour
les étudiants qui sont tellement fatigués par la situation. Il est
par conséquent dans l'intérêt des étudiants eux-mêmes de tout
faire en sorte pour que cet accord soit entièrement respecté, en
soutenant l'ASUU et en luttant ensemble pour sauver notre
enseignement de la ruine.
Grève des enseignants universitaires |
Pour une lutte commune
Comme l'a montré
l'expérience des trois dernières années, il faudra une lutte
bien plus grande que celle qui a contraint le gouvernement a signer
l'accord pour forcer ce même gouvernement capitaliste corrompu à
respecter le contenu de cet accord. C'est pourquoi bien que l'ASUU
part à nouveau en grève, nous devons insister à nouveau sur le
fait que cette grève ne devrait pas se contenter d'être une action
où chacun reste à la maison.
Cette grève doit se transformer en
une lutte de masse afin de forcer le gouvernement à utiliser les
immenses richesses du Nigeria pour le refinancement de
l'enseignement, pour le rééquipement des établissements en
matériel et en infrastructure, et pour satisfaire les revendications
du personnel en termes de salaire et de conditions de travail. Cela
veut dire que l'ASUU doit commencer à mobiliser ses membres mais
aussi les étudiants, la jeunesse et le grand public pour des actions
de masse telles que des meetings, des distributions de tracts et des
manifestations.
Mais au final, nous
devons garder à l'esprit qu'aucune des revendications de l'ASUU ne
pourra être satisfaite sans infliger une défaite à la politique
antisociale du gouvernement. C'est-à-dire que cela ne pourra se
faire que par un gouvernement qui se serait réellement engagé à
utiliser les immenses richesses du Nigeria pour financer
l'enseignement et améliorer les conditions de travail et salariales
du personnel.
C'est pourquoi dans cette grève, tout comme dans
toutes les grèves à venir, nous devons mettre à l'avant-plan les
revendications pour le refinancement de l'enseignement, pour la
gestion démocratique des établissements sur base de comités élus
de représentants du personnel et des étudiants et pour un
enseignement gratuit à tous les niveaux, non pas en tant que
revendications secondaires, mais en tant que revendications pour
lesquelles l'ASUU se battra et continuera à se battre, même au cas
où le présent accord était respecté.
Nous autres, membres
de la Campagne pour le droit à l'enseignement (ERC), sommes
convaincus que pour remporter cette lutte nécessaire pour sauver
l'enseignement public, tous les syndicats (ASUU, NASU, ASUP, NUT,
SSANIP, SSANU, NANS, etc.) doivent s'allier et lutter ensemble. Nous
appelons à la mise sur pied d'une campagne coordonnée par
l'ensemble des syndicats du secteur de l'enseignement afin de
contraindre le gouvernement à satisfaire nos revendications en terme
de refinancement de l'enseignement et de gestion démocratique des
établissements d'enseignement.
NOS REVENDICATIONS :
- Respecter la totalité de l'accord de 2009 entre le gouvernement et l'ASUU, et de tous les autres accords signés avec les autres syndicats mais non-respectés (ASUP, SSANIP, NASU, SSANU et NUT)
- Refinancer l'enseignement à hauteur de 26 % du budget national, en ligne avec les recommandations de l'Unesco
- Améliorer les conditions salariales et de travail de l'ensemble du personnel enseignant et non-enseignant
- Un enseignement gratuit et de qualité à tous les niveaux
- Annulation immédiate des frais d'inscription à LASU et dans tous les autres établissements du pays
- Non à la victimisation ! Pour le respect du droit à un syndicalisme indépendant
- Non aux attaques policières et au meurtre d'étudiants ! Libérez nos camarades de l'UniUyo !
- Représentation démocratique du personnel (enseignant et non-enseignant) et des étudiants dans l'ensemble des organes de direction des établissements
- Nationalisation des secteurs-clés de l'économie sous contrôle et gestion démocratique des travailleurs
Tract distribué par la Campagne pour le droit à l'enseignement (ERC)
L'ERC demande que toutes les revendications des syndicats soient satisfaites, et un enseignement gratuit et de qualité pour tous les jeunes |
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La brutalité policière et le meurtre des étudiants au Nigeria
Appel à des manifestations et actions de protestation
Déclaration de la Campagne pour le droit à l'enseignement (ERC)
Dix étudiants
ont déjà été tués par la police cette année. La plupart des ces
meurtres ont été commis au cours de manifestations étudiantes. La
Campagne pour le droit à l'enseignement (ERC) a condamné ces
meurtres, dont le dernier s'est produit à l'université d'Uyou
(UnyUyo) mercredi 12 juin 2013. Nous appelons le
mouvement étudiant, le mouvement syndical, les organisations
socialistes et la société civile du Nigeria et internationale à
dénoncer la répression croissante contre les étudiants.
La police nigériane
utilise toujours aujourd'hui des méthodes extrêmement brutales
contre les manifestations, y compris les tirs de lacrymos et les
fusillades. Les méthodes civilisées de contrôle de foule sont
complètement inconnues de la police nigériane. Malgré le fait que
le régime militaire ait pris fin il y a dix ans, la police du
Nigeria continue à perpétrer les mêmes actions brutales et
sanglantes que sous la dictature militaire. Selon une loi coloniale
qui, bien qu'invalidée par les tribunaux, est toujours utilisée par
la police, les manifestants doivent demander une autorisation de la
police avant d'organiser toute manifestation. Comme chacun le sait
sans doute, cette loi n'est pas une simple régulation, mais est un
outil juridique consciemment employé afin de rendre toute activité
d'opposition impossible.
Il faut cependant
bien dire que les étudiants ne sont pas les seules victimes de la
brutalité policière et des tueries extra-judiciaires. De nombreux
jeunes, surtout dans les quartiers pauvres, sont confrontés tous les
jours au harcèlement policier, qui va jusqu'à la détention
arbitraire et la mort des victimes.
Le meurtre
d'étudiants par la police survient dans un contexte de décomposition
de l'enseignement public et d'une politique de coupes croissantes
dans le budget de l'enseignement. Les premières victimes cette année
étaient quatre étudiants de l'université de l'État deNasarawa, qui ont été abattu pendant une manifestation étudiante
contre les coupures d'eau et d'électricité sur le campus,
le 25 février. Malgré les promesses du gouvernement qui
disait qu'une enquête allait être menée, on n'a plus rien entendu
à ce sujet depuis.
Les quatre victimes du début de l'année |
Le dernier meurtre,
le 12 juin, s'est produit lorsque la police anti-émeutes a
envahi l'université d'Uyo et tiré sur les étudiants qui
manifestaient contre les frais exorbitants et contre le mauvais état
des amphis. Kingsley Udoette, étudiant en zoologie, est mort
d'une balle dans le ventre, et 45 étudiants ont été
arrêtés et sont toujours détenus. Pour ajouter à cette tragédie,
cinq cadres de l'Association nationale des étudiants
nigérians (NANS) qui étaient en route en toute urgence pour
tenter de parvenir à des négociations le lendemain, ont trouvé la
mort dans un accident de voiture.
Kingsley Udoette |
Entre février et
juin, il y a eu de nombreux cas de meurtres arbitraires d'étudiants
par la police, parfois dans des circonstances qui n'avaient rien à
voir avec les manifestations. Par exemple, le 28 février,
Seyi Fasere, étudiant à l'université de l'État d'Ekiti, a
été abattu par la police, alors qu'il revenait de son village
d'Ilupeju où il était parti chercher l'argent pour payer son
inscription ; sur le chemin du retour, le bus dans lequel il se
trouvait a été attaqué par des bandits non loin du campus
d'Oye Ekiti. Le chauffeur est sorti de la route, et tous les
passagers sont descendus et ont fui dans les buissons. Quelques
minutes plus tard, après que les bandits soient partis, la police
est arrivée, a fouillé les buissons, et y a trouvé Seyi qui s'y
cachait, avec d'autres. Ils l'ont fouillé et ont trouvé sur lui les
100 000 naïras (300 000 francs) qu'il avait été
chercher chez ses parents au village. La police a donc décidé que
c'était la preuve qu'il était complice des bandits. Ils l'ont alors
amené au poste de police, où il a été abattu par un policier qui
se fait appeler “Akobi Esu” (le Fils du Diable).
Le 27 mai,
Ahmed Dayo, étudiant en comptabilité à l'école polytechnique
de l'État de Kwara, a été abattu alors qu'il se trouvait dans un
taxi, par des policiers qui escortaient une camionnette appartenant à
une banque. La police s'est justifiée en disant qu'ils voulaient
seulement tirer sur les pneus du taxi, parce qu'il était trop près
de la camionnette qu'ils escortaient. Sauf qu'au lieu de tirer dans
le pneu, les policiers ont tiré sur le véhicule, touchant Dayo par
la même occasion, qui a ainsi perdu sa jambe. De même,
le 27 mai, Ibrahim Momodu, étudiant à l'université
de Bénin, a été abattu par l'agent Carol Afegbai,
officier de la division d'Ogida.
Ahmed Dayo |
Ibrahim Momodu et la policière qui l'a tué |
D'autres exemples de
la brutale répression des manifestations étudiantes par la police
ne sont pas connus parce qu'ils n'ont pas causé la mort, mais ont
pourtant causé des dégâts extrêmement graves à cause des tirs,
de l'inhalation de gaz lacrymos, des arrestations et détentions
arbitraires. Le 20 mai, plusieurs étudiants de
l'université Olabisi Onabanjo ont été brutalisés par la
police qui était venue pour disperser leur manifestation contre la
décision de la direction de l'université d'interdire l'accès aux
examens aux étudiants qui n'avaient pas pu payer leurs frais
d'inscription. Dix d'entre eux ont été arrêtés.
La meilleure réponse
face à la répression est d'intensifier la lutte étudiante contre
la politique antisociale dans l'enseignement, en appelant à des
journées d'action nationales, comme des journées “campus mort”
et des manifestations partout dans le pays.
Lorsque
quatre étudiants de l'université de l'État de Nasarawa ont
été tués par la police en février, la direction de la NANS avait
promis d'enflammer le pays dans les médias, mais finalement a laissé
la situation se calmer sans organiser de nouvelles actions
politiques. À ce moment pourtant, l'ERC avait appelé à desmanifestations de solidarité contre la tuerie en tant que meilleure
réponse à ce crime, et nous avons organisé deux actions à
Lagos et à Bida. Mais la NANS a refusé de reprendre cet appel, même
alors que les meurtres se poursuivaient sur d'autres campus.
Manifestation de la NANS contre le meurtre de quatre étudiants en février |
L'objectif des
meurtres et de la répression policière est d'intimider les
étudiants et de leur faire passer l'envie de lutter qui est pourtant
bel et bien présente sur tous les campus. Tous les problèmes de
l'enseignement (frais d'inscription, sous-financement, manque
d'infrastructures, problème d'accès, etc.) sont toujours là, et
deviennent de plus en plus graves. Le gouvernement fédéral PDP et
les gouvernements régionaux, y compris ceux qui sont dirigés par
des partis d'opposition, sont tous d'accord sur la même politique
antisociale qui vise à empêcher l'accès aux études pour les
jeunes de familles pauvres, avec ces frais d'inscription
incroyablement élevés. Malheureusement, la riposte à toutes ces
attaques destructrices pour notre enseignement est restée fragmentée
et localisée sur les différents campus, parce que la NANS refuse de
jouer un rôle de coordination. C'est pourquoi les socialistes et les
militants de l'ERC attachent tellement d'importance à l'appel à une
campagne coordonnée qui débuterait par une journée d'action
étudiante nationale afin de protester contre la répression
policière et contre l'ensemble de la politique antisociale dans
l'enseignement. Une telle campagne doit également annoncer la
nécessité de la fin du capitalisme et d'une alternative socialiste.
Nous exigeons la
libération des étudiants arrêtés, la satisfaction de toutes les
revendications des étudiants (annulation de la hausse des frais
d'inscription, amélioration des conditions de vie et
d'apprentissage), l'annulation de la politique antisociale dans
l'enseignement, et la mise sur pied de comités d'enquête
indépendants constitués de représentants élus des syndicats
étudiants, des syndicats du personnel de l'enseignement, et de
représentants des familles des victimes et de leur quartier, afin
d'enquêter sur les meurtres et de décider de la punition à
infliger aux officiers responsables du meurtre d'étudiants ;
nous exigeons également une réforme complète de la police
nigériane qui inclue le contrôle démocratique de la police par des
représentants élus des quartiers et du mouvement ouvrier
(syndicats, etc.), de même qu'une hausse salariale et des droits
syndicaux pour l'ensemble des agents de police, hommes et femmes.
L'ERC appelle les
syndicats, les associations étudiantes, la société civile et
toutes les organisations socialistes, au Nigeria et partout dans le
monde, à dénoncer et à protester contre la répression policière
et contre le meurtre d'étudiants, en écrivant des lettres de
protestation aux autorités nigérianes. Les lettre peuvent être
envoyées via les ambassades du Nigeria ; vous pouvez également
envoyer des mails, des sms, ou appeler les autorités au Nigeria ou
votre ambassade du Nigeria afin de leur faire connaitre votre
mécontentement face à cette répression sanglante
Envoyez vos lettres de protestation à l'Assemblée nationale du Nigeria :
repscontact@nass.gov.ng
repinfo@nassnig.org
clerknass@nassng.org
clerksenate@nassng.org
clerkreps@nassng.org
ou à la police nigériane :
policemonitor@npf.gov.ng
doublefrank2000@yahoo.com
Vous pouvez aussi
envoyer des sms à ou appeler la police aux numéros suivants :
NPF : 07066228200, IG MD Abubakar : 08059666666, Police
DFPRO CSP Frank Mba : 08038375844.
Veuillez envoyer une copie de ces lettres à :
nanssecretariat2013@gmail.com
edurightsforall@yahoo.co.uk
Vous pouvez également
organiser des actions de solidarité au Nigeria ou dans votre propre
pays, devant les ambassades du Nigeria. Les syndicats du personnel de
l'enseignement comme ASUU, SSANU, NASU et le Syndicat des enseignants
du Nigeria (NUT), tout comme le Rassemblement ouvrier du
Nigeria (NLC) et le Rassemblement syndical (TUC), ont le
devoir de dénoncer dans les termes les plus vifs la répression
policière, et d'organiser des actions de solidarité afin de
soutenir les étudiants. La solidarité, du Nigeria comme
d'en-dehors, sera un signe d'encouragement pour les étudiants, afin
qu'ils ne se laissent pas abattre dans leur lutte contre les attaques
néolibérales sur l'enseignement public, même face à la
répression.
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