Quand les magouilles
politiciennes impactent la vie quotidienne de milliers de travailleurs
Voilà maintenant deux
jours que rien ne va plus à Cocody. Partout on voit des gens
marcher, galérer, pendant que les taxis-compteurs s'en mettent plein
les poches. Au grand dam des habitants et des simples travailleurs et
petits commerçants qui ne savent plus à quel saint se vouer. Tout
cela à cause d'une sombre histoire entre le maire et les syndicats des
transports de la commune.
Nous avons interviewé ces
derniers pour vous.
Interview
du syndicat des propriétaires de taxi communaux Ufesc-Co, représenté
par MM. Cissé Moussa et Koné Siaka
Tout a commencé en interne au sein de notre groupement de syndicats.
La trésorerie était détenue par un sieur nommé Adama Traoré.
Après qu'il ait passé 14 ans à ce poste, nous nous sommes
rendus compte qu'il effectuait toute une série de versements en son
nom propre plutôt qu'au nom du collectif, et que de manière
générale notre argent était mal géré. Lors d'une AG le 28/12,
nous avons voulu le contraindre à placer l'argent à la banque afin
d'obtenir une plus grande transparence. Ce qu'il a refusé.
Adama Traoré est alors parti chercher des badauds on ne sait où
pour semer le désordre sur les gares en guise de protestation. Il a
assemblé un collectif de douze syndicats fictifs qu'il désire voir
intégrer le cadre de répartition des lignes de wôro-wôro dans la
commune. Or, cela est totalement inadmissible. Car cela fait 8 ans
que nous avons signé une convention entre syndicats de
propriétaires, syndicats de chauffeurs et la commune, qui définit
l'existence de 7 syndicats de propriétaires et 7 syndicats
de chauffeurs, qui travaillent en se relayant chaque jour de la
semaine. Il y a 7 jours dans une semaine. Alors, où caser ces
12 nouveaux syndicats ? (6 syndicats de propriétaires,
6 syndicats de chauffeurs). C'est illogique.
Le hic, c'est que pour des raisons que nous préférons ignorer, ce
M. Traoré s'est à ce qu'il semble rendu indispensable au maire
de Cocody, M. N'Goan Aka Kacou Mathias. C'est son grand ami. Le maire a voulu nous
imposer son nouveau cadre de fonctionnement avec les 12 nouveaux
syndicats fictifs assemblés par M. Traoré. Ce que nous avons
refusé. Le maire s'est fâché et a pris un arrêté ordonnant la
fermeture des gares de taxis communaux et intercommunaux jusqu'à
nouvel ordre et exigeant des corps habillés qu'ils fassent exécuter
cet arrêté. Selon cet arrêté, tout contrevenant risque de voir
son véhicule saisi et emporté à la fourrière.
C'est ce qui explique pourquoi depuis deux jours, tout Cocody
marche. Cela cause d'énormes préjudices à la population. Non
seulement nous, propriétaires, perdons notre argent, les chauffeurs
perdent leur argent, mais aussi tout le petit monde qui gravite
autour des gares n'a plus de raison d'être. Puisque les gares sont
désertées, il n'y a plus personne pour acheter les arachides, les
sachets d'eau, les paquets de Lotus, les pains-viande, les bananes,
les sucreries… Et puis évidemment, ce sont tous les travailleurs
et commerçants qui ne peuvent pas atteindre leur lieu de travail. Ce
qui a un cout au niveau du patron qui voit ses employés arriver en
retard, ou du fait que ces employés se voient forcés de payer très
cher le taxi-compteur pour arriver au travail. Sans parler des petits
commerces qui restent fermés parce que leur propriétaire se voit
contraint de rester à la maison.
En plus, la fermeture des gares a une influence certaine sur la vie
des autres communes. Admettons que tu habites à Koumassi et que tu
travailles dans un bureau à Cocody. Comment faire ? Puisque la
gare est fermée à Cocody. Ou que tu habites à Cocody et doives
aller rendre visite à un parent malade à Yopougon. C'est
complètement fou. Et donc même les transporteurs des autres
communes, qui font les lignes intercommunales, sont touchés par
cette perte de revenus.
Personnellement, en tant que propriétaires de taxis communaux, à
notre niveau, nous avons fait le calcul de ce que nous avons déjà
perdu rien qu'aujourd'hui – sans savoir combien de temps va
durer cette guéguerre. Aujourd'hui mardi 05 mai 2015, ce
sont 1000 taxis communaux qui ne rapporteront pas leur recette
de 14 000 francs, 300 autres qui ne rapporteront pas
leur recette de 10 000 Fr, et 200 encore dont la recette
aurait dû s'élever à 17 000 Fr. Ce qui équivaut à plus
de 20 millions de francs de perte par jour pour nous autres
propriétaires ! Sans parler du revenu des chauffeurs !
S'il est difficile de chiffrer les pertes pour l'économie
ivoirienne, on peut simplement regarder que un taxi consomme en
moyenne 10 000 fr de carburant par jour. Avec
1500 véhicules à l'arrêt, ça fait donc une perte de
15 millions par jour, en se souvenant qu'une grosse partie de
ces dépenses de carburant reviennent directement à l'État sous
forme de taxes.
Cette situation est d'autant plus incroyable que notre commune s'est
toujours caractérisée par une large paix sociale. Cocody est la
vitrine de la Côte d'Ivoire, la commune la plus « choco »
du pays. De plus, notre système de wôro-wôro est un modèle pour
tout Abidjan, car c'est justement à Cocody qu'ont été installées
les toutes premières lignes de taxis communaux du pays, en 1995,
par le tout premier maire de Cocody, M. Arsène Usher Assouan,
qui s'était inspiré en cela de son expérience de vie aux
États-Unis. Plusieurs d'entre nous sommes présents dans le secteur
depuis cette époque.
C'est pourquoi nous avons toujours collaboré avec la mairie et avons
toujours accepté sans sourciller les taxes les plus diverses, afin
de garantir cette paix sociale. Voici le montant de ces taxes
communales : taxe de stationnement – 9500 francs par an
et par véhicule ; taxe d'antenne – 30 000 francs au
moment de la mise en circulation ; taxe de (ré)inscription
annuelle – 40 600 francs par an. En plus, à Cocody, il y
a une taxe de prévisite qui coute 6500 francs. Et l'assurance
octroyée par une entreprise appartenant au maire lui-même à titre
privé, qui coute 4500 francs par mois ! Et nous avons
toujours accepté tout cela docilement, au nom de la stabilité !
Le maire répète dans tous les médias que sa décision a été prise pour nous punir du fait des bagarres entre syndicats sur les gares. Mais c'est lui-même qui a provoqué ces bagarres en avalisant la création de ces 12 nouveaux syndicats ! Nous sommes tous résidents à Cocody, nous nous sommes toujours comportés de manière civilisée et disciplinée, nous ne pouvons comprendre qu'on nous traite de voyous ou de bandits alors que toutes nos activités se sont toujours déroulées dans un cadre de fonctionnement validé par les autorités communales.
Nos confrères des autres communes se moquent souvent de nous, ils disent que nous nous laissons faire, que nous sommes « amorphes ». Mais c'était parce que nous avons toujours privilégié le dialogue. Mais à présent, la paix sociale est brisée.
Le maire n'a rien à gagner de cette interdiction. Au contraire, il a
tout à perdre. Il mécontente fortement ses électeurs ainsi que le
monde des affaires, et il risque de voir un nouveau noyau
d'instabilité se développer dans sa commune en cas de
mécontentement populaire. Comprenez-nous bien : nous sommes
tous des fervents partisans du RHDP et de notre président
Alassane Ouattara. Mais nous disons que ce maire travaille
contre notre président, que par son action, il crée inutilement du
mécontentement dont notre président n'a vraiment pas besoin à
moins de six mois des élections, alors que c'est déjà la fronde
sociale dans l'enseignement, dans les hôpitaux, etc.
C'est pourquoi nous allons donner des conférences de presse, et nous
avons déjà interpellé nos contacts au RDR, dans l'armée, etc.
pour que cesse cette mauvaise farce dans les plus brefs délais. Sans
quoi nous envisageons de durcir notre mouvement et nous n'excluons
pas d'appeler les habitants de la commune à une marche, ou d'appeler
les autres transporteurs de tout Abidjan à une grève de solidarité.
Il faut bien comprendre que tout part d'une ingérence du politique
dans la vie interne de nos syndicats. Or, un syndicat vit en fonction
de ses membres, de sa base, et non pas de la volonté des
politiciens. Il parle de dissoudre notre organisation : mais
c'est illégal ! Selon la loi ivoirienne, seul le président ou
l'Assemblée nationale a le pouvoir de dissoudre une organisation
syndicale. Sinon ça ferait longtemps qu'ils auraient dissout la
Fesci, pourtant elle existe toujours, malgré tous les crimes
commis !
La vie syndicale est sacrée, tout comme le droit d'association. Nous
faisons partie de la société civile. Nous ne pouvons tolérer ces
graves manquements aux droits démocratiques fondamentaux qui
existent dans notre pays et cette guéguerre dont la seule raison est
la vanité du maire et son souci de protéger son réseau
clientéliste.
Nous exigeons donc la réouverture des gares sans délai, un
dédommagement pour tous les transporteurs de la commune, et
puisqu'il nous déclare la guerre, l'abolition des taxes communales
injustes que nous avons patiemment tolérées pendant toutes ces
années !
Le maire de Cocody M. N'goan Aka Kacou Mathias |
AFFAIRE WORO WORO A COCODY: TOUTE LA VERITE
RépondreSupprimerIl faut plutot voir ce qui est en dessous de cette affaire.Si ce sont les populations qui demandent la fermeture des gares cela est comprehensif mais que le maire prenne cette decision sans les differents syndics de quartier cela n'est pas normal.Il s'agit a la verité dans cette affaire,d'un responsable de syndicat qui faisait partie des 14 qui exercent dans la commune de cocody.Ces syndicats travaillaient 2 par 2 chaque jour de semaine.Ce responsable syndical a qui le mercredi etait affreté etait non seulement le tresorier de ce collectif mais avait aussi la charge de gerer certaines lignes tous les jours de semaines pour tout le groupe.Après des années de gestions un compte lui a été demandé et il n'a pu le faire.Les autres syndicats lui on donc tout simplement demander de laisser chacun gerer desormais son jour.Alors il decida d'aller cree 12 autres syndicats avec l'appui de certains collaborateurs du maire qui ont chacun un de ces 12 syndicats que lui pourrait gerer dans une rotation qui serait imposer aux 14 premiers.Ce dernier se reclame des lors President de la Confederation des Transporteurs et Chauffeurs de la Commune de Cocody et aura a lui seul la gestion de 12 syndicats.Les collaborateurs du maire lui font signé un arreté pour permettre a ces 12 syndicats d'integrés alors les 14 autres deja en place.Le maire met alors en place un comité pour voir dans quelle mesure ces 12 nouveaux pourraient etre intégrés.Ce comité etait composé de la mairie,du district de police,de la brigade de gendarmerie,des syndicats exercants deja etc... Mais bien avant que ce comité ne tienne sa premiere seance de travail,Le nouveau president de cette soi disante confederation fait une sortie a la surprise de tous pour occuper les differentes gares ce qui naturellement provoque de la bagarre.Il se retrouve donc a la MACA.A sa sortie de prison d'ou il ecope d'un sursit de 24 mois il rentre en conflit avec son President d'alors car il n'etait qu'interimaire a la presidence de son syndicat qui faisait partie des 14 autres.Son president lui reprochant le fait de crée le desordre dans la commune.Face a ces reproches il decida de traduire son president en justice pour le controle de leur syndicat.La justice trancha en faveur de son president.Du coup il se retrouve en difficultés car ayant perdu son ancien syndicat.Il decida donc d'opter pour la politique de la "terre brulée".Ainsi donc tous les mercredis,jour qui lui etait affreté dans son ancien syndicat sont transformés en champs de bataille dans la commune.Ayant pris conscience que ce monsieur voulait jeter le discredit sur la corporation les autres syndicats deciderent de l'en empecher un mercredi.Ils deciderent donc d'aller faire le guet devant son QG des le mardi soir.L'ayant trouvé en reunion avec des jeunes d'abobo,les syndicats font appel aux forces de l'ordre pour les neutraliser et les conduire a la prefecture de police.Ce même soir tous les collaborateurs du maire se sont rendu a la prefecture de police et y sont restés jusque tard dans la nuit pour le faire liberer.Depuis cette interpellation le calme est revenu dans la commune et ce n'est qu'un mois apres cette situation que le maire prend cette decision de suspendre les activités des syndicats,de fermer les gares,d'habiter la commune avant d'y etre transporteur ou chauffeur.Visiblement le maire montre son parti pris dans cette histoire car son poulain etant en difficulté il decide de plonger tout le monde.Le maire aurait pris cette decision lors des bagarres qu'on aurait compris mais il la prend longtemps apres que le calme soit revenu a cocody.En plus il refuse carement de recevoir le camp des 14 syndicats(transporteurs et chauffeurs)DIEU EST TEMOIN.
NB: Il est a souligner que les riverains ont même signés une petition contre ce syndicaliste qui a son QG aux 2 plateaux et d'ou partait le desordre tous les mercredi(Ceci peut etre verifier dans les locaux de la prefecture).
Je pense que monsieur le maire est allé trop vite
RépondreSupprimerc est normal qu il veille donner une nouvelle vision au transport dans sa commune mais est ce qu on fait le bonheur de quelqu un sans lui ou du moins est ce que ceux qui ont créer le taxi communal ont mal fait ?
je ne pense pas ils ont même recueilli beaucoup de sans emploi et de désœuvrés dans ce secteur
mais la ou je ne vous suis pas c est lorsque vous avez brandit des syndicats d abord avant de mettre votre projet en marche
du coup l on pense que comme les anciens syndicats ont refusé de collaborer avec les nouveaux alors vous avez pris cette décision
sauf celui qui est mort ne fait d erreur alors pardonne leur leurs fautes et repartez sur de nouvelles bases solides et durables
bonne semaine de pentecôte monsieur le maire
je ne pense pas car tous ses cadres et non des moindre que nous avons dans la commune et meme ailleurs ont tous ou du moins a 80 pourcent été transporté dans les woroworo pour rallier leurs différentes écoles