Non à la hausse du
prix de l'électricité ! Non à la libéralisation !
L'électricité doit être un droit pas une marchandise
Le
gouvernement avait annoncé une hausse du prix de l'électricité, effective à partir du 1er juillet pour l'ensemble des
consommateurs sauf les « 40 % d'abonnés au tarif
social ». L'argument avancé est que la hausse du tarif est justifiée afin d'encourager les investisseurs privés à opérer les
lourds investissements nécessaires à l'amélioration du réseau
électrique (entre autres la connexion des villages). Ensuite, face à la grogne des consommateurs que nous sommes devant une hausse de la facture sans précédent, tout ce que le gouvernement a trouvé de bon est d'annoncer l'ouverture du marché de l'électricité à plusieurs opérateurs, comme si cela était une « solution ».
Quelle est la position des marxistes face à toutes ces supercheries ?
C'est pour répondre à cette question que nous décidons de republier un article initialement paru dans notre bulletin, L'Étincelle, nº3 de juillet 2015.
– Camarade Gbalégnali
Tout d'abord, quand on dit que la hausse de l'électricité est nécessaire pour assurer les investissements, la
question est de savoir s'il revient au
citoyen d'encourager des investisseurs privés, et comment ? En
effet, l'électricité est un secteur stratégique de l'économie,
une nécessité vitale et un facteur de production qui nécessite de
très importantes infrastructures.
La CIE est aujourd'hui une entreprise privée détenue par des
capitaux français, abusant d'un monopole, mais qui ne peut malgré cela pas se passer
des subsides de l'État, qui s'élèvent à des centaines de
milliards de francs. C'est sur l'injonction du FMI que l'État se
voit contraint de se désengager et donc d'appeler la population à
contribuer de sa poche pour soutenir le secteur. Doit-on conclure
que la privatisation est un échec ?
Les coupures se poursuivent sans que cela n'émeuve personne. Alors que la production d'énergie de notre pays est largement supérieure à la consommation : 8100 Gwh produits pour 5500 Gwh consommés et 900 Gwh vendus aux pays voisins ; on parle en plus de 20 % de pertes. Pendant ce temps, la hausse de la facture se répercutera inévitablement sur l'ensemble des biens de consommation, ajoutant à la cherté de la vie. Le gouvernement qui a débloqué les salaires en mai, reprend ainsi d'une main ce qu'il a donné de l'autre.
Ensuite, on
entend dans de nombreux discours des Ivoiriens, même de gauche,
réclamant la fin du monopole de la CIE et l'introduction de
concurrents nationaux. Or, l'exemple du Nigeria est une illustration
parfaite du fait que cette politique ne marche pas non plus.
L'ouverture du marché ne fait que réduire la part du gâteau à se
partager pour le privé tout en semant la confusion par rapport à la
responsabilité des travaux à effectuer. Résultat : un jour de
courant par semaine pour une facture de 50 000 francs, et
plusieurs générateurs par cour.
Avec
de telles pratiques, l'émergence s'éloigne de nous ! La seule
solution pour sortir du noir est de mettre en place un mouvement pour
exiger la renationalisation de la CIE sous le contrôle démocratique
des usagers et des travailleurs de l'électricité. Il faut également
un plan d'investissement massif de l'État dans les énergies
alternatives, notamment le solaire : à chaque toit son
panneau ! L'électricité doit devenir un droit, un service
public garanti à tous, et non pas un privilège.
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