Lancé par nos camarades du Democratic Socialist Movement (DSM), section nigériane du CIO l'an passé à l'occasion du 1er Mai, sur base du changement de la conscience politique parmi les masses après la grande grève nationale de janvier 2012, le SPN a depuis lors commencé à se structurer en vue des élections nationales de 2015, tandis que le gouvernement Jonathan poursuit sa course vers la dictature et le bain de sang économique et social.
Nous vous présentons ici le tract du SPN distribué à Lagos le 1er Mai, avec un bref communiqué concernant les multiples arrestations de nos camarades ce jour-là dans tout le pays, en plus d'un rapport de la réunion de lancement de la section lagotienne du 15 avril.
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Contenu du tract distribué le 1er Mai à Lagos par les camarades du SPN :
Les travailleurs et les pauvres doivent s'unir pour sauver le Nigeria !
Rejoignez-nous dans la construction du Socialist Party of Nigeria (SPN)
Le Socialist Party of Nigeria (SPN) de la section de Lagos (la capitale économique du Nigeria, deuxième plus grande ville du continent africain après le Caire, deux fois plus grande qu'Abidjan, ndt), exprime ses vœux de solidarité avec tous les travailleurs qui célèbrent la fête du Travail de cette année. Le SPN est un parti des travailleurs, des jeunes et des pauvres. Depuis plus de 100 ans, le 1er Mai est devenu pour la classe des travailleurs une journée de solidarité et d'agitation pour l'amélioration de nos conditions.
Sans doute, aujourd'hui plus que jamais, il est temps d'œuvrer
sans relâche à l'édification d'un système économique et
politique qui soit une alternative à la politique et au programme
des capitalistes. En 1886, les travailleurs des États-Unis se
sont rassemblés le 1er mai pour réclamer la justice
politique et économique, et pour la journée de travail de 8 heures.
C'est cette lutte qui a jeté les bases qui ont permis aux
travailleurs d'arracher de nouveaux acquis grâce aux luttes dans les
entreprises, dans les usines et dans l'industrie.
Aujourd'hui, les travailleurs et les autres sections de la
population laborieuse sont confrontés à de brutales attaques
économiques et sociales de la part des différents gouvernements à
tous les niveaux. À Lagos, le parti au pouvoir sur le plan
régional, le Rassemblement pour l'action du Nigeria (ACN)
soi-disant progressiste, s'est montré être un parti tout aussi
anti-pauvres et anti-travailleurs que le parti dirigeant au niveau
national, le Parti démocratique du peuple (PDP), ou que tous
les autres partis bourgeois – la population de l'état en a
fait l'amer expérience.
L'état de Lagos est un des états du Nigeria où le nouveau
salaire minimum garanti national n'a toujours pas été entièrement
mis en application. Malgré la propagande du gouvernement, les
travailleurs connaissent la vérité, bien que malheureusement il
leur manque une direction combative. L'allocation salariale
enseignante qui avait été obtenue de haute lutte par les
enseignants du district leur a été reprise grâce à un tour de
passe-passe du gouvernement régional : elle a été supprimée
de leur fiche de paie sous couvert du nouveau salaire minimum
garanti. Nous devons résister à cette attaque sur nos salaires et
nos conditions et apporter une alternative politique. C'est ce que
veut faire le SPN.
À part les travailleurs du gouvernement, certaines couches de la
population ont vu leur niveau de vie gravement attaqué. Les “okadas”
(taxis-motos) se voient à présent refuser l'accès à de nombreuses
routes, tandis que les voitures “tokunbo” (ce qu'on appelle chez
nous “France au-revoir”) sont maintenant interdites en tant que
taxis. Les petits commerçants ont vu leurs boutiques se faire
démolir au bulldozer devant leurs yeux, sans qu'on ne leur ait
offert un emploi alternatif ou une compensation adéquate.
Mais, alors que les travailleurs se voient dépouiller de leur
salaire légal, et qu'on arrache aux autres sections de la population
laborieuse leurs moyens de subsistance, on leur demande en même
temps de payer plus pour l'éducation de leurs enfants et pour
l'accès aux centres de santé. Cela, en plus du fait qu'aujourd'hui,
quasi chaque maisonnée est devenu un petit gouvernement municipal
qui possède son propre générateur électrique et sa propre pompe,
ce qui coute horriblement cher et s'ajoute au cout de la vie qui
décolle en fusée.
ENSEIGNEMENT
Les écoles publiques primaires et secondaires sont non seulement
surchargées d'élèves, mais manquent aussi d'infrastructures
adéquates et fonctionnelles pourtant nécessaires à toute éducation
de qualité, telles que des laboratoires ou des bibliothèques. Les
écoles privées qui sont dotées d'un tel équipement affichent des
frais d'inscription impayables pour la plupart des parents. L'accès
à l'université dans notre état a été fermé par le
gouverneur Fashola aux enfants de familles de travailleurs avec
la dernière hausse des frais d'inscription à l'université de
Lagos, qui sont passés de 25 000 naïras
(80 000 francs CFA) à un montant compris entre
193 750 naïras (615 000 fCFA) et 348 750 naïras
(1,1 million de francs) ! Un tel acte est outrageusement
anti-pauvres. Le parti et le gouvernement qui pratiquent une telle
politique ne méritent pas le moindre soutien de la part des
travailleurs : il faut le dégager, mais pas pour le remplacer
par ses amis du PDP ou des autres partis anti-pauvres. C'est pourquoi
les travailleurs ont besoin d'un parti tel que le SPN. Notre parti
investira massivement dans l'enseignement à tous les niveaux, avec
un personnel correctement payé, qui bénéficiera de formations et
recyclages, en plus d'infrastructures correctement entretenues, pour
un enseignement de qualité. Le SPN fera disparaitre tous ces frais
d'inscription inhumains à l'université et dans les autres
institutions supérieures ; nous accorderons une éducation
gratuite et de qualité à tous les niveaux dans l'état de Lagos.
SANTÉ
À Lagos, on manque d'hôpitaux publics. Ceux-ci manquent de
personnel et sont sous-équipés. En plus, ils ne sont même pas
accessibles à la majorité des Lagotiens. Cela explique pourquoi
beaucoup de nos concitoyens meurent de maladies pourtant bénignes.
Le SPN investira dans les hôpitaux publics et en construira de
nouveaux. Nous investirons dans la recherche. Les hôpitaux seront
dirigés par des comités composés d'experts gouvernementaux et de
représentants élus par le personnel et par les comités de
quartiers.
TRANSPORT
Le gouvernement de l'état de Lagos a révélé sa totale
incapacité à doter notre ville d'un système de transport
fonctionnel. De nombreuses routes sont dans un état de délabrement
si affreux qu'elles sont tout simplement inaccessibles à la
circulation. C'est pourquoi les okadas (taxi-motos) sont aujourd'hui
devenus un de nos plus importants moyens de transport, malgré les
dangers. La réponse du gouverneur Fashola a été de punir les
okadas en les interdisant de circulation sur 475 routes de la
ville. Pourtant, c'est le même M. Fashola et son parti, l'ACN,
qui avait fait distribuer cadeau aux conducteurs d'okadas des casques
afin de se servir d'eux dans sa campagne électorale pour les
élections générales de 2011. Fashola n'a remis en état que
quelques routes, tandis que beaucoup de quartiers sont complètement
abandonnés.
L'état des routes et du système d'évacuation des eaux est la
raison des inondations qui surviennent lors de chaque pluie. Le SPN
est contre les attaques sur les conducteurs d'okadas par la police et
le gouvernement, et exige la fin de ces attaques. Le SPN est d'accord
sur le fait qu'il nous faut un autre système de transport public que
les taxi-motos, mais cela ne peut se faire que par une modernisation
de notre système de transport, ce qui inclut le (re)goudronnage de
toutes les routes avec un système d'évacuation des eaux correct, la
mise en place d'un métro qui connecte tous les quartiers de Lagos
entre eux, des lignes de ferries qui traversent la lagune, et la mise
en place sur cette base d'un système intégré de transport public
de masse. Ce n'est que de cette manière que l'on pourra transporter
correctement et en toute sécurité une méga-population de
15 millions d'habitants.
L'infrastructure sociale et les entreprises de transport publics
peuvent être gérées correctement si elles sont soumises au
contrôle démocratique des travailleurs et des groupes d'usagers,
afin d'éviter le gaspillage et les détournements. Par exemple, la
compagnie de bus BRT des gouverneurs Fashola et Tinubu est en
train de littéralement s'effondrer, et c'est pourquoi ses
travailleurs sont régulièrement en train de manifester ou de
gréver. Il faut dire que sur 800 bus, seuls 190 sont en
état de marche ! Alors que les travailleurs ne reçoivent qu'un
salaire de misère (les chauffeurs reçoivent 30 000 naïras
– 95 000 francs, le personnel de nettoyage ne touche
que 12 000 naïras – 40 000 francs).
LOGEMENT
Depuis 1999, la section ACN de Lagos n'a construit des
maisons que pour les riches, tandis que les pauvres ont été
complètement abandonnés. Malgré cela, les gouverneurs Fashola et
Tinubu ont continué à démolir des maisons et des marchés au
bulldozer dans les quartiers pauvres, sans offrir aux populations la
moindre alternative de vie ni une compensation adéquate. Récemment
encore, nous avons vu la démolition inhumaine des quartiers Makoko,
Ijora Badia et de plusieurs maisons à Ikorodu, jetant des
millions de Lagotiens à la rue. Le SPN est contre de telles
démolitions insensées, sans les combiner à la construction de
logements alternatifs et sans payer une compensation adéquate aux
victimes. Le SPN, dans sa réponse à la crise du logement,
construira différentes catégories de lotissements décents, dont le
salaire sera accessible aux travailleurs et aux pauvres. Là où il
est préférable de rebâtir une zone à cause de la dangerosité ou
de l'indécence de son environnement, le gouvernement SPN trouvera un
accord avec les habitants pour qu'ils reçoivent soit une
compensation adéquate, soit un lieu de résidence alternatif et déjà
construit.
TAXATION
Les Lagotiens sont parmi les personnes les plus taxées au monde,
surtout au vu des multiples agences de taxation et de gouvernement à
tous les niveaux. Le SPN introduira une taxation progressive qui
fera payer plus aux riches. Le SPN veut affranchir les ménages les
plus pauvres de toute taxation, en particulier ceux à bas revenus,
qu'ils soient salariés ou petits commerçants.
Le revenu généré interne de Lagos a beau être de 23 milliards de
naïras par mois, dont 15 milliards de naïras sont collectés
sous la forme d'allocation fédérale mensuelle, on n'en voit
pas grand-chose dans nos assiettes. Le gouvernement SPN sera géré de manière
transparente, ce qui fera en sorte que beaucoup plus de fonds seront
générés, vu que nous fermerons toutes les failles comptables et
juridiques qui permettent aujourd'hui de voler et piller en tout
impunité. Ces ressources seront utilisées pour payer un nouveau
salaire minimum garanti de 50 000 naïras (160 000 francs)
à tous les travailleurs, en même temps que nous ouvrirons
l'économie grâce à un investissement massif dans l'infrastructure
de base, qui non seulement créera de l'emploi, mais permettra de
moderniser l'économie.
Le SPN est contre le péage sur la route de Lekki (la
première route à péage privé sur le continent africain en-dehors
de l'Afrique du Sud), tout comme nous sommes contre tous
les autres projets de route à péage prévus par le gouvernement de
l'état de Lagos. Le SPN une fois au pouvoir supprimera tous ces
péages, qui reviennent en fait à une double taxation.
LES TRAVAILLEURS ET LES CONDITIONS DE SERVICE
S'il est élu, le gouvernement SPN garantira le paiement d'un
salaire décent, pas moins du nouveau salaire minimum garanti
national qui pourtant n'a toujours pas été mis en application. Nous
garantissons des conditions de travail et de service décentes, et la
mise en application de tous les accords syndicaux obtenus par toutes
les catégories de travailleurs. Tout cela se fera sans aucun
licenciement. Nous ferons tout pour que les employeurs du secteur
privé respectent le nouveau salaire minimum et obéissent au code du
travail, avec une tolérance zéro par rapport à la précarité de
l'emploi. Nous paierons à nos retraités une pension décente. Tous
les cadres politiques élus sur notre liste à Lagos comme ailleurs
ne recevront pas plus que le salaire moyen d'un fonctionnaire.
POUR UNE ALTERNATIVE POLITIQUE DES TRAVAILLEURS
Les Nigérians ne sont pas intéressés par le fait de faire
tomber un monstre politique pour le remplacer par un autre. L'APC
(Rassemblement pan-progressiste, alliance formée en février 2013
entre l'ACN et d'autres partis bourgeois) n'est qu'une alliance de
circonstance en vue des élections de 2015 entre quelques
politiciens frustrés qui ne possèdent pas la moindre once
d'idéologie progressiste pour sauver les Nigérians, et dont le
programme n'est que de préserver leur ambition immodérée de saisir
le pouvoir ; l'“âme” de leur parti n'est guère différente
de celle du PDP qu'ils critiquent tellement. Par exemple, l'APC
affirme vouloir rendre l'enseignement gratuit, alors que leur
gouverneur Tinubu dans l'état de Lagos n'a fait que commercialiser
l'enseignement et est lui-même à l'origine de la hausse scandaleuse
des frais d'inscription à l'université.
En fin de compte, les Nigérians ont besoin d'une alternative
crédible, non seulement pour remplacer le PDP au pouvoir, mais pour
remplacer tous les partis de la classe dirigeante tels que l'ACN à
Lagos. Le Socialist Party of Nigeria (SPN) est le
parti que les travailleurs, les jeunes et les pauvres doivent
rejoindre et bâtir consciencieusement afin de sauver les
travailleurs de la ruine économique et sociale.
Vous pouvez trouver le manifeste complet du SPN sur notre site www.socialistpartyofnigeria.blogspot.com
Un nouveau Nigeria est possible. Rejoignez-nous dès aujourd'hui et organisez-vous dans votre quartier !
Le SPN invite toutes les personnes désireuses de
changement à un meeting général du part ce samedi 18 mai 2013,
à midi précises. Adresse : 162, Ipaja Road, Agbotikuyo, arrêt
de bus Agege. Contactez-nous aux numéros 08098284000, 07033775517,
08121378435, 08098737370.
E-mail :
socialistpartyofnigeria@yahoo.com
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Militarisation des manifestations du 1er Mai
Plusieurs camarades du DSM arrêtés et détenus
Résumé de la déclaration de presse par Segun Sango, secrétaire général du DSM, du 02/05/2013
Manifestation devant l'ambassade du Nigeria à Dublin, en Irlande, pour exiger la libération de nos camarades du DSM |
Douze membres du
Democratic Socialist Movement (DSM) ont été arrêté
hier, le 1er Mai dans les états d'Abuja, d'Anambra, d'Oyo, du
Niger et de Kaduna, ainsi qu'à Ibadan et à Minna, relâchés le
jour même.
Le DSM a exigé la libération
immédiate et inconditionnelle de nos militants, arrêtés pour avoir
distribué un tract au nom du Socialist Party of Nigeria (SPN)
et pour avoir vendu notre journal, Socialist Democracy, jugé
“subversif” par les forces de sécurité. Notre tract critiquait
ouvertement la corruption monumentale et le scandale autour du
détournement des fonds de pension, dont le président Jonathan a
refusé de condamner les coupables. Tout notre matériel a été
saisi en même temps que nos militants ont été arrêtés.
Les manifestations du 1er Mai
cette année étaient très militarisées. On parle d'assurer la
sécurité, mais les forces de l'ordre étaient surtout là pour
intimider tout groupe qui critiquerait trop ouvertement le
gouvernement. Le gouvernement Jonathan et ses gouverneurs sont
devenus extrêmement intolérants par rapport à toute vision
divergente. Le pays se dirige de fait droit vers une dictature
civile. Tout cela est évidemment lié au fait que l'immense
corruption, en plus de la politique et de l'attitude anti-pauvres du
gouvernement le rendent de plus en plus impopulaire.
De récents cas d'atteintes à la
liberté d'expression ont été la censure d'un film documentaire sur
la politique anti-pauvres, dont le producteur a été menacé
d'arrestation, l'arrestation de quatre journalistes et l'arrestation
d'un professeur d'université pour avoir fait un commentaire jugé
“déplacé” lors d'un de ses cours.
Dès le jour où cette déclaration a été
faite, les divers commissariats où étaient détenus nos camarades
ont été submergés sous les appels téléphoniques et les messages
de tout le Nigeria et du monde entier.
Très vite, trois de nos camarades ont été
relâchés. Dans l'état d'Anambra, le commissaire Nasarawa, qui
avait demandé une caution de 20 000 naïras
(60 000 francs) pour la libération du camarade
Francis Nwapa, croulant sous le poids des messages de
protestation de plus de 40 pays, l'a finalement laissé sortir
sans aucune condition. Il nous a ensuite appelé pour nous supplier
de demander à nos camarades d'arrêter de lui téléphoner.
Le soir du 2 mai, les neuf camarades encore
détenus dans plusieurs états du Nigeria ont été relâchés.
Par contre, on ne nous a pas rendu notre matériel
qui est donc toujours confisqué : au total, nous avons perdu
200 journaux du DSM, 200 copies du manifeste et du
programme du SPN, et 5000 tracts du SPN.
L'atmosphère militaire qui régnait lors des
défilés du 1er Mai était très préoccupante. Les attaques
anti-démocratiques sont plus brutales même que ce que nous avions
connu sous le régime militaire. Mis à part les cinq états
dans lesquels nos camarades ont été arrêtés, à Lagos et à Osun,
nos camarades ont été menacés d'arrestation et mis en joue par les
soldats armés ; à Imo et dans le Delta, nous avons été
chassés des lieux de rassemblement. Le gouvernement Jonathan,
face au mécontentement grandissant envers son régime, décide
aujourd'hui de recourir à la force et à des actes
anti-démocratiques pour empêcher la critique de sa politique et de
son attitude anti-pauvres, en plus de la corruption monumentale qui
sévit parmi ses cadres.
Nous remercions du fond du cœur nos camarades et
nos sympathisants au Nigeria et dans le monde pour leur intervention
rapide, pour tous les appels téléphoniques, les messages et les
lettres de protestation qui ont été envoyées. Nous remercions
également nos collaborateurs et nos avocats qui nous ont aidé à
payer les cautions requises pour la libération de plusieurs de nos
camarades. Nous vous tiendrons au courant de toute évolution future
de la situation.
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Élection de l'exécutif de l'état de Lagos après un meeting très animé avec les membres et sympathisants du parti
Compte-rendu par H.T Soweto
Notre camarade Segun Sango, président temporaire du SPN |
Lentement mais surement, le Socialist Party
of Nigeria (SPN) est en train de prendre forme. Ce week-end
du 13 avril 2013, les membres du parti de l'état de
Lagos se sont rassemblés lors d'un meeting très animé pour élire
l'exécutif provisoire de la section du parti dans l'état de Lagos.
Le bureau, élu à l'unanimité, est composé des membres suivants :
Chineda Bosah (président), Salaudeen Malik
(vice-président), Moshood Oshunfurewa (secrétaire),
Olamide Olatunji (chargé des relations publiques), et
Mme Adesida Titilola (dirigeante femmes).
Cela fait près d'un an que le SPN a été lancé par
le Democratic Socialist Movement (DSM) en tant que
réponse à la demande de la part des travailleurs, des jeunes et des
masses pauvres qui se sentent dégoutés et pas du tout représentés
par les partis politiques pro-capitalistes existant en ce moment,
avec leur politique anti-pauvres.
La qualité des participants au meeting est le reflet
du potentiel de croissance du SPN, qui deviendra, nous l'espérons,
un parti politique accepté par les masses des travailleurs et des
pauvres avides de changement au Nigeria et qui désirent
désespérément un parti politique qui se dresse pour défendre
leurs intérêts. Sur les 27 personnes qui ont assisté à
la réunion, toutes n'étaient pas membres du DSM. Certains sont des
militants que nous avons rencontré lors de manifestations et
d'autres activités impliquant le mouvement ouvrier, dans le Front
d'action uni (Joint Action Front, JAF), au au cours
d'interventions dans des luttes.
Le but de cette réunion était d'élire une direction
régionale qui puisse faire avancer le travail du parti dans l'état
de Lagos. En tant que président national temporaire du SPN, notre
camarade Segun Sango a souligné le fait que : « Nous
avons accumulé une grande expérience et une grande crédibilité
politique dans l'état de Lagos au cours de nos activités dans le
Parti de la conscience nationale (NCP) avant et pendant les
élections de 2003. Un des membres du DSM, qui était candidat
du NCP aux élections parlementaires pour l'arrondissement de
Lagos-Ouest, Lanre Arogundade, avait obtenu 77 000 voix.
Tout cela représentait des voix que l'Alliance pour la démocratie
au pouvoir – maintenant renommée Rassemblement pour l'action
du Nigeria (ACN) – n'a pas pu voler. En réalité, nous avons
obtenu plus de voix que ça. Mais même ces 77 000 voix qui
nous été attribuées, malgré le fait que nous avons mené une
campagne politique de classe, mettant en avant un programme
socialiste clair et non dilué, contre les fraudeurs d'élections
corrompus de l'AD, qui ne se sont fait voter qu'en payant des
millions de naïras aux électeurs, démontre bien qu'un parti
politique pro-ouvrier et pro-pauvres tel que le SPN peut avoir un
impact certain et même remporter des élections ».
Ces paroles ont été une source d'inspiration pour
tous ceux qui ont participé à la réunion. Vu l'importance de la
monétarisation des élections au Nigeria, de nombreux travailleurs
et pauvres sont devenus tellement dégoutés qu'ils pensent qu'il ne
peut y avoir une issue. Les éléments pro-establishement nous
narguent souvent : « Un parti ouvrier et pauvre ne peut
pas gagner, parce que ces mêmes personnes que vous prétendez
représenter sont prêtes à accepter l'argent de n'importe quel
autre parti pour aller voter pour eux ».
Mais, comme l'a dit Segun Sango : « Nous
avons franchi cette étape. Nous avons assez démontré le fait que
si les travailleurs et les pauvres voient un parti alternatif
crédible, ils le suivront de tout leur cœur. Si en 2003, sous
la bannière du NCP, nous avons pu faire saigner à ce point l'AD et
son candidat Bola Tinubu, qui était en ce temps député et
gouverneur de l'état de Lagos, alors il n'y a alors pas de raison
pour dire qu'aujourd'hui, nous ne pourrions pas leur metter encore
plus de bâtons dans les roues avec notre propre parti, le SPN,
surtout en cette période où la vaste majorité de la population de
Lagos, non seulement ne veut même plus entendre parler de la
politique anti-pauvres du gouvernement ACN au pouvoir
depuis 1999, mais est en plus à la recherche d'une alternative
politique ». Juste après la réunion, le nouvel exécutif
s'est retiré pour sa première réunion de bureau, puis a annoncé
la tenue d'une nouvelle réunion la semaine suivante afin de dresser
un plan d'action pour immédiatement commencer la construction du
parti dans l'état de Lagos.
L'élection du bureau de l'état de Lagos représente
une nouvelle étape pour le SPN dans la longue route en vue de
l'officialisation de ses statuts et de sa reconnaissance par la
Commission électorale indépendante (CEI). Dans les autres
états en-dehors de Lagos, le SPN s'est également doté de bureaux
régionaux et de structures. La prochaine étape est à présent de
former un exécutif national qui reflète le caractère fédéral du
Nigeria. Pour cela, nous devons aussi bâtir des structures du SPN
dans le Nord (musulman) et dans l'Est (chez les Jukuns). Cette tâche
doit être prise à bras le corps par l'ensemble des membres et des
sympathisants du SPN afin de pouvoir l'accomplir au cours des
prochains mois. C'est une des raisons pour lesquelles nous continuons
à appeler tous les travailleurs et tous les pauvres Nigérians
avides d'un véritable changement, d'en finir avec le pillage au jour
le jour par les élites dirigeantes capitalistes corrompues et la
ruine du pays, à nous rejoindre pour construire le Socialist Party
of Nigeria (SPN).
Malgré les immenses obstacles érigés par le décret
électoral et constitutionnel imposé par l'armée contre les groupes
de travailleurs ou de pauvres qui cherchent à former leur propre
parti politique, l'humeur lors de cette réunion a bien montré que
nous ne manquons pas de motivation, de volonté ni d'engagement pour
accomplir cet objectif. Il y a à peine un mois, lors d'une réunion
du Comité national du DSM, l'objectif de collecte de fonds de
1 millions de naïras (3,2 millions de francs CFA)
qui avait été lancé afin de donner le coup d'envoi de la
construction du SPN a été explosé par des promesses de dons dont
le montant s'élève à 1,2 millions de naïras
(3,8 millions de francs). Lors de cette dernière réunion à
Lagos, d'autres personnes ont fait des promesses de dons pour un
total de 18 000 naïras (57 000 francs) devant
contribuer aux fonds destinés à la construction du SPN ; la
somme de 5000 naïras (16 000 francs) a en outre été
collectée en fonds de lutte.
Fidèle à son caractère anti-pauvres, la CEI, qui est
l'organe électoral national, a annoncé lors d'une récente réunion
avec les partis politiques pro-establishment son plan d'une hausse
des frais d'enregistrement des partis politiques, qui sont ainsi
passés de 100 000 naïras à 1 million
(de 300 000 fCFA à 3 millions) ! Voilà
bien une mesure destinée à empêcher la mise sur pied de tout parti
pro-travailleurs. Toutefois, la CEI n'est pas le seul coupable :
le décret électoral et constitutionnel est lui aussi rempli de
conditions onéreuses et anti-démocratiques requises pour la
reconnaissance officielle d'un parti. Le SPN combattra tous les
obstacles anti-démocratiques sur son chemin vers la reconnaissance.
La réunion a par conséquent appelé tous les militants travailleurs
et syndicaux à condamner et à combattre ces clauses
anti-démocratiques et anti-pauvres qui empêchent la reconnaissance
des partis des travailleurs.
Si vous êtes mécontents des divers partis
anti-pauvres qui squattent tous les niveaux du pouvoir du fédéral
au municipal, rejoignez le SPN dès aujourd'hui, pour que nous
puissions ensemble construire un parti politique qui fera dégager la
classe dirigeante nigériane corrompue et son système capitaliste
injuste, et qui le remplacera par un gouvernement des travailleurs et
des pauvres qui pourra, avec l'aide d'une politique socialiste
démocratique, commencer à diriger le Nigeria dans l'intérêt des
travailleurs, des jeunes et des pauvres.
Le bureau de la section de Lagos a été voté à l'unanimité |
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