Une
révolution socialiste peut-elle être
pacifique ?
La
question de la violence est souvent posée aux militants marxistes :
pouvons-nous changer le monde par des moyens pacifiques ? Les
gens sont généralement rebutés par l’idée du conflit et peuvent
trouver choquant de parler de révolution. Cela évoque pour eux des
images de lutte armée, de guerre civile et de chaos, choses que
toute personne saine d’esprit trouvera désagréable.
Comment
les socialistes authentiques peuvent-ils expliquer cette question ?
Quelle approche adopter ?
Dossier
rédigé en mars 2012 par la section belge du CIO, le Parti socialiste de lutte/Links Socialistische Partij (PSL/LSP)
Tout d'abord, comprendre le rôle de
la violence dans les changements sociaux exige une compréhension des
forces qui existent dans la société capitaliste. Le capitalisme est
un mode de production qui n’a pas toujours existé. Comme tout
système social, il est né du développement des forces de
production de la société précédente (le féodalisme dans ce
cas-ci) et a renversé celle-ci. Tout comme les conditions sociales
et économiques avaient jeté les bases du capitalisme, le
capitalisme a posé celles du socialisme.
Les
contradictions internes au capitalisme (développement d’une classe
ouvrière majoritaire et exploitée, le prolétariat ;
impossibilité de continuer à faire croitre les forces productives
sur base de la propriété privée des moyens de production ;
recherche effrénée de nouveaux marchés où vendre les produits du
travail, ce qui créé perpétuellement des guerres) sont précisément
les facteurs qui ont créés d’eux-mêmes les bases nécessaire à
la construction d'une nouvelle société.
Comme
l’a expliqué le célèbre marxiste américain James Cannon,
le rôle des socialistes authentiques est « De
préparer les travailleurs pour cela, de les convaincre qu’une
telle société est souhaitable et d’essayer de les organiser pour
accélérer sa venue et pour y parvenir de la façon la plus efficace
et la plus économique ».
C’est le facteur subjectif qui décide si une société va aller de l’avant sur base du socialisme ou si les mouvements révolutionnaires vont être brutalement défaits. L’histoire enseigne que la classe dominante qui a fait son temps ne cède pas tout simplement sa place de bonne volonté. Elle se bat avec énergie et recourt à tout ce qui est à sa disposition afin de se maintenir au pouvoir. C’est à ce moment qu’apparait réellement l'intérêt de cette question portant sur l'utilisation de la violence.
Beaucoup de gens nous demandent « Pourquoi ne pourrions-nous pas parvenir pacifiquement au socialisme par la voie parlementaire ? » Nous devons patiemment leur expliquer que, bien entendu, nous préférerions largement que cela se passe de cette façon, et que nous tenterons d'ailleurs d'emprunter la voie pacifique aussi loin qu’elle pourra nous conduire. Mais la classe dominante, elle, ne permettra pas qu'il en soit ainsi. Elle aura recours à la violence contre le mouvement pour le changement. Il nous faudra alors nous défendre, nous-mêmes ainsi que le droit de la majorité de la population de faire progresser la société. Voici expliqué en termes généraux quelle a de tous temps été la position des marxistes véritables.
L'idéal du révolutionnaire ? |
L'approche
marxiste
La
première formulation de la position marxiste concernant la question
de la révolution pacifique est apparue chez Engels dans les
“Principes du communisme” (1847). En réponse à la
question : « Sera-t-il
possible d’obtenir l’abolition de la propriété privée par des
méthodes pacifiques ? »,
Engels répondait : « Il
serait souhaitable que cela se produise ainsi et les communistes
seraient sans doute les derniers à résister à cela… Mais ils
voient aussi que le développement du prolétariat dans presque tous
les pays civilisés a été arrêté par la force. Si, à la fin, le
prolétariat oppressé doit être poussé à la révolution, nous
communistes nous défendrons la cause des prolétaires par les actes
aussi bien que nous le faisons maintenant en paroles. »
Ce
que Engels voulait dire, aux premier temps de la publication des
idées du socialisme, c'est que nous préférons évidement opérer
une transition pacifique vers une autre société, mais que nous ne
pouvons pas la garantir du fait de l'opposition irréductible des
capitalistes. Face à leur volonté de s'accrocher à leurs
privilèges, qui dépendent du système capitaliste, nous devons nous
préparer et nous tenir prêts à nous défendre, nous-mêmes ainsi
que notre projet politique alternatif.
Dans
la même réponse, il a également expliqué
que : « Les communistes savent trop bien que toute
conspiration est non seulement vaine mais aussi nuisible. Ils ne
savent que trop bien que les révolutions ne sont pas provoquées
délibérément ou arbitrairement, mais qu'en tout temps et en tout
lieu, elles ont surgi de circonstances absolument indépendantes de
la volonté et du leadership de partis et de classes sociales. »
Engels
mettait ce point en relation avec la question de la violence. Les
marxistes ne sont pas partisans d'une insurrection provoquée par une
minorité. La révolution socialiste, au contraire des révolution
précédentes, requiert la participation active et consciente d'une
vaste majorité de la population agissant dans son propre intérêt.
Le
mouvement pour le socialisme est un mouvement démocratique visant à
l'instauration d'une société démocratique. Son programme ne peut
être réalisé qu'avec le soutien actif de la majorité. Dans ces
conditions, la question de la violence devient donc en fait la
question du refus de la minorité capitaliste de se soumettre à la
volonté de la majorité.
Cela
a été très précisément le cas lors de la révolution russe
de 1917. Au contraire de ce qu'on peut trouver dans de nombreux
livres d'histoire et commentaires d'historiens bourgeois, les
bolcheviks ont patiemment attendu et fait de l'agitation jusqu'à ce
que leur programme obtienne le soutien de la majorité de la
population. Ce n'est qu'alors que s'est concrètement posé la
question de la prise du pouvoir. La violence survenue par la suite
fut orchestrée par une minorité contre-révolutionnaire.
Les socialistes sont contre la violence ; mais nous devons nous préparer à une réponse violente de la part des capitalistes |
La
révolution russe de 1917
Après
la révolution de février 1917, qui avait renversé le tsar
(empereur) de Russie Nicolas II, les bolcheviks constituaient
une petite minorité dans la société. Ils avaient compris que, dans
la perspective de changer la société vers le socialisme, il n'est
pas suffisant d'avoir le soutien des seuls travailleurs avancés. Il
est nécessaire de gagner la majorité des travailleurs, des couches
des forces armées et, dans le cas de la Russie de l'époque, d'une
large part de la paysannerie.
Ils
avaient bien compris que 90 % du travail pour la révolution
socialiste vise à gagner les masses par l'explication et
l'organisation. Sans le soutien d'une majorité aux idées du
socialisme, tout mot d'ordre de guerre civile et d'insurrection est
irresponsable et contre-productif, et ne conduit pas au socialisme.
Les idées du socialisme authentique sont totalement opposées à
celles du terrorisme individuel, qui n'ont pas du tout comme objectif
de gagner les masses au socialisme.
Tout
au long de l'année 1917, Lénine a souvent dû démentir la
thèse selon laquelle les bolcheviks étaient favorables à la
violence. Il a toujours pointé du doigt la responsabilité de la
classe dirigeante pour la violence. Même le fameux slogan « Tout
le pouvoir aux soviets » a été accusé d'être en réalité
un appel à la violence.
Lénine
a catégoriquement réfuté cela en disant :
« Apparemment, tous les partisans du slogan “Tout le pouvoir
aux soviets” n'ont pas donné une bonne idée du fait qu'il
s'agissait d'un slogan pour la progression pacifique de la
révolution. Pacifique dans le sens où personne, aucune classe,
aucune force d'une quelconque importance ne pourrait résister ou
empêcher le transfert du pouvoir aux soviets. Ce n'est pas tout. Le
développement pacifique pourrait être possible même au sens où la
lutte des classes et des partis à l'intérieur des soviets pourrait
revêtir une forme plus pacifique et plus douce, à condition que
l'entièreté du pouvoir d'État passe aux soviets en temps et en
heure. »
Trotsky a résumé cette position dans “L'Histoire de la révolution
russe” en écrivant : « Tous
les efforts du parti depuis avril jusque juillet ont étés dirigés
vers la possibilité d'un développement pacifique de la révolution
au travers des soviets. »
Les
bolcheviks ont laissé le pouvoir aux chefs de file réformistes qui
avaient la majorité dans les soviets des ouvriers paysans et soldats
dans le but de gagner démocratiquement la majorité à l'intérieur
de ces structures. Ils considéraient cela comme la voie la plus
pacifique vers la révolution. Même lorsqu'ils étaient en minorité
dans ces structures, Lénine et Trotsky ont argumenté afin d'éviter
une confrontation prématurée avec l'État. Mais comme les
dirigeants réformistes continuaient à se démasquer et à montrer
leur véritable nature au grand jour, les bolcheviks ont finalement
remporté la majorité des suffrages au sein des soviets.
Mais
ayant emporté la majorité, une divergence d'opinion existait entre
Lénine et Trotsky à propos du moment auquel prendre le pouvoir.
Lénine voulait directement profiter des divisions du pouvoir en
septembre, quand il était certain d'obtenir la majorité dans les
soviets. Trotsky, par contre, était d'avis de postposer
l'insurrection jusqu'au Congrès des soviets, le vote donnant aux
bolcheviks un mandat clair pour prendre le pouvoir. C'était un
facteur décisif pour achever le transfert pacifique du pouvoir.
L'élément essentiel n'était pas la force militaire ou l''aptitude
à prendre le pouvoir, mais la légitimité politique découlant du
soutien des masses.
Le
jour du Congrès des soviets, le Comité militaire révolutionnaire,
un organe élu des soviets maintenant sous influence bolchevique, a
déclenché l'insurrection d'octobre. Les bolcheviks ont pris cette
décision pour défendre les acquis du mouvement révolutionnaire et
les protéger de la contre-révolution, pour défendre le droit des
masses à développer une société basée sur la satisfaction de
leurs propres intérêts. Comme ils étaient bien préparés et
qu'ils avaient gagné la majorité à leurs vues, le transfert du
pouvoir qui a eu lieu à Petrograd s'est fait sans grande violence.
La
tactique des bolcheviks était de poursuivre sur la voie la plus
pacifique vers la révolution et, ayant gagné la majorité, de
prendre le pouvoir afin d'éviter que le mouvement ne soit noyé dans
le sang. Leur patient travail de préparation a aussi été
nécessaire afin de mobiliser les masses en défense du gouvernement
des travailleurs contre les forces contre-révolutionnaires et les
armées d'invasion durant la guerre civile qui a suivi.
De
nombreuses conditions défavorables qui existaient du temps de la
révolution russe n'existent plus aujourd'hui. Le développement des
forces productives a partout depuis donné un poids gigantesque à la
classe ouvrière. Contrairement à l'époque de la révolution russe,
la classe ouvrière constitue aujourd'hui une majorité décisive
dans chaque pays capitaliste avancé. Parallèlement, la base de la
contre-révolution, particulièrement la paysannerie, a diminué. Ce
changement dans la situation objective aura d'énormes conséquences
sur les futures possibilités de révolution socialiste.
La révolution russe s'est déroulée de manière relativement pacifique grâce à l'importance du travail de conscientisation et d'organisation (ici, Lénine et Trotsky sur le podium devant la foule) |
Mai
1968
Le
plus grand potentiel pour une transformation plus pacifique de la
société a été illustré par l'expérience de mai '68 en
France.
En
mai '68, la France était en pleine révolution. En l'espace de
quelques jours, à partir d'une grève générale de 24 heures
en solidarité avec les protestations étudiantes, dix millions
de travailleurs sont partis en grève. Trotsky expliquait qu'une
révolution survient quand les masses commencent à participer
activement à la vie de la société. Elles deviennent alors
conscientes de leur propre force et du fait qu'elles détiennent leur
avenir dans leurs mains. C'est ce qui s'est produit en France
en 1968.
La
classe dirigeante française et ses alliés avaient espéré qu'une
grève générale de 24 heures serait suffisante pour faire
retomber la pression et éviter d'autres actions. Mais les
travailleurs en avaient décidé autrement et ont spontanément suivi
l'exemple donné par les travailleurs de Sud Aviation. Le
lendemain de la grève générale, ils sont retournés à leur usine…
pour l'occuper. Ils ont enfermé leurs patrons, ont organisé un
comité d'action et se sont rendus dans les usines avoisinantes et
les lieux de travail pour diffuser leur idée. À partir de ce
moment, la grève révolutionnaire a pris de l'élan. En un week-end,
deux millions de travailleurs se sont mis en grève. Le 20 mai,
ils étaient six millions et le 24 mai, ils étaient
dix millions.
Avec
tous les secteurs de la société influencés par la grève, un des
plus puissants gouvernements du monde développé était en crise. La
classe dirigeante française était divisée et affaiblie. Aucune des
nombreuses mesures répressives, aucun hurlement, aucune concession
ne semblait capable d'enrayer le mouvement. La classe moyenne était
non seulement acquise à l'idée de la grève, mais aussi très
impliquée dans le mouvement. La police était en grève, les marins
se mutinaient et les conscrits déclaraient qu'ils ne voulaient pas
être utilisés contre leurs frères et leurs sœurs grévistes. La
classe ouvrière avait instantanément rendu obsolètes les
institutions du capitalisme et même le rôle du président.
Le 27 mai,
les représentants syndicaux ont obtenu des concessions économiques
importantes de la part du gouvernement et des patrons. Mais quand ils
sont revenus vers les travailleurs pour faire approuver ces acquis,
ceux-ci les ont rejetés, assemblée après assemblée. Ces réformes
ne concernaient pas les demandes les plus fondamentales des
travailleurs : leur désir d'avoir une économie, un système
politique et une société en général contrôlée par eux-mêmes.
À
ce moment, dans une situation sans espoir, le général De Gaulle
s'est envolé pour l'Allemagne. À ce point, le mouvement avait
complètement déstabilisé le régime et aurait pu, avec une
direction révolutionnaire consciente, mettre fin au capitalisme et
installer un gouvernement des travailleurs. Malheureusement, il n'y
avait pas de parti capable de diriger avec succès un transfert
relativement pacifique du pouvoir vers la classe ouvrière. Ainsi,
rassuré par l'incapacité des dirigeants ouvriers à prendre le
pouvoir, De Gaulle a fini par rentrer à Paris. Il a annoncé la
dissolution du parlement, de nouvelles élections et une campagne
contre le communisme.
Les
travailleurs étaient amenés par le gouvernement et les leaders
syndicaux à reprendre le travail. On leur a dit de se concentrer sur
les élections. Des charges de police ont été nécessaires pour
mettre fin aux occupations d'usines et en expulser les travailleurs.
Le gouvernement et le patronat se vengeaient après avoir repris
confiance. Finalement, De Gaulle a été réélu.
Malgré
la défaite, ce que l'expérience de mai '68 a démontré, c'est
qu'une transformation socialiste de la société peut se produire
relativement pacifiquement si cette idée est présente dans chaque
couche de la société et que les travailleurs sont convaincus de la
nécessité de prendre la direction de la société dans leurs
propres mains. Ce qui a manqué en France, c'était une direction
révolutionnaire prête à les guider.
Les
violences qui ont eu lieu sont survenues précisément à cause du
fait que les travailleurs ont échoué à prendre le pouvoir. C'est
d'ailleurs la leçon de plusieurs autres révolutions. Si le
mouvement ne parvient pas à prendre le pouvoir des mains
capitalistes et à démanteler l'État capitaliste, les capitalistes
restaurent leur autorité en ayant recourt à la force.
La
révolution aujourd'hui
Aujourd'hui,
une révolution dans n'importe quel pays capitaliste avancé serait
sûrement similaire à ce qui s'est déroulé en France à l'époque.
S'il est vrai que l'État capitaliste est fort du nombre de ses
policiers, de ses soldats et de ses ressources militaires, ce n'est
pas un facteur déterminant. Un soulèvement socialiste
révolutionnaire ne peut pas être compris qu'en termes de forces
militaires. C'est d'abord une question de relations de forces dans la
société.
La
force dont dispose la classe ouvrière dans la société capitaliste
découle de son rôle dans la production et dans le fonctionnement de
tous les aspects de la société. Si les travailleurs stoppent le
travail, tout doit s'arrêter. S'ils construisent leurs propres
structures de distribution et de décision, alors l'ordre ancien vole
en éclat.
Lorsque
les travailleurs s'engagent dans une lutte de masse, se démontrant à
eux-même qu'ils représentent une force importante dans la société,
ils peuvent rapidement gagner le soutien de la classe moyenne
exploitée, qui partage plus d'intérêts en commun avec eux qu'avec
les banques et les monopoles capitalistes.
Si
les travailleurs peuvent gagner le soutien d'autres secteurs de la
société comme ils l'ont fait en France et en appeler aux soldats et
aux policiers sur une base de classe, ils peuvent miner la base sur
laquelle la classe dirigeante peut mobiliser contre eux. Sans armée
pour se battre pour eux, les capitalistes seront bien forcés de se
retirer.
Voilà
quelles sont les forces qui existent dans le monde capitaliste
aujourd'hui. Pour cette raison, la possibilité d'une transition vers
le socialisme largement pacifique est plus grande aujourd'hui qu'à
l'époque de la révolution russe.
La classe ouvrière n'a jamais été aussi puissante |
Quel
est le principal obstacle aujourd'hui ?
Le
principal problème auquel nous devons faire face aujourd'hui est que
la classe ouvrière n'est pas pleinement consciente du pouvoir
collectif qu'elle représente. Les réformistes du mouvement ouvrier
international passent leur temps à convaincre les travailleurs
qu'ils sont faibles et que l'État capitaliste est le plus fort. Une
part de leur boniment est consacrée à faire peur aux travailleurs
avec l'idée que la révolution signifie inévitablement la violence
et la guerre civile.
Les
socialistes authentiques ne doivent entretenir aucune illusion sur le
fait que la classe capitaliste se battra avec tous les moyens à sa
disposition pour conserver son pouvoir et son assise. Mais ses
capacités de le faire dépendent des moyens dont cette classe
dispose. Et cela dépend, pour une large part, de la capacité d'un
parti révolutionnaire et de la classe ouvrière à en appeler à
tous les secteurs de la société et à gagner le plus grand nombre à
la cause de la révolution.
Si
les marxistes ne sont pas des partisans de l'idée de la violence,
nous ne sommes pas non plus des pacifistes. Nous comprenons le rôle
de l'État capitaliste et le désespoir avec lequel la classe
capitaliste s'accroche au pouvoir. Cependant, nous considérons la
question de la violence comme une question politique où le meilleur
moyen d'assurer une voie pacifique vers la révolution est de
mobiliser les masses afin de miner les bases matérielles de la
contre-révolution, pour miner le soutien à la classe capitaliste.
Avec
le large soutien des masses, la classe ouvrière pourrait prendre
pacifiquement le pouvoir, comme elle aurait pu le faire en France
en 1968. En fait, un peuple qui a commencé à lutter doit
continuer à le faire avec une orientation socialiste, c'est la seule
façon envisageable d'éviter la violence.
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