dimanche 16 juin 2013

France : un an d'austérité et d'attaques : merci le PS !

Hollande-Ayrault : une situation sociale de plus en plus intenable, il va falloir une riposte d'ensemble

 

  
Voilà maintenant un an que Hollande a été élu en promettant “d'inverser la courbe du chômage en 2013”, et en s'engageant dans son programme de campagne de “dissuader les licenciements boursiers” ; c'était soit disant le “changement, maintenant”. Sauf que pour la grande majorité de la population, c'est l’aggravation des conditions de vie qui continue, la crise étant devenue un prétexte à toute une série de mesures anti-sociales.

Article rédigé en mai 2013 par Leila Messaoudi, membre dirigeante de la Gauche révolutionnaire, section française du CIO

Du jamais vu en près de 30 ans. En 2012, le pouvoir d'achat de la population française a connu sa plus forte baisse depuis 1984 (-1,5 %) selon l'Insee. Dans le même temps, l'inflation a continué avec un prix des dépenses de consommation de + 1,9 %. La consommation a baissé de 0,4 %, “la deuxième plus forte baisse depuis l’après-guerre”.
La crise s'approfondit durablement, comme le confirme le deuxième trimestre de récession en France. Les conséquences sociales deviennent très visibles et marquées. Un quart de la population est aujourd'hui frappée de près ou de loin par la pauvreté . Le taux de chômage officiel est de plus de 10 %, et les 2,7 millions d'enfants pauvres comptabilisés pour l'année en sont la preuve vivante.
Tout cela est le fruit de l'intensification des attaques patronales pour sauver leurs profits avec les plans de licenciements en série et la poursuite de la désindustrialisation.
Dans une partie du pays, et notamment en province, la population s'appauvrit profondément ; c'est le cas dans les petites villes et les villes moyennes qui prennent des allures de villes mortes. Les CDD et l'intérim sont en chute libre, et lorsque la grosse boite du coin ferme, elle entraine dans son sillage les sous-traitants et leurs salariés. Ainsi, avec la raffinerie Petroplus qui ferme alors que le gouvernement pouvait la nationaliser sans effort : 470 emplois directs et 3-4000 emplois indirects sont supprimés.
Personne n'est vraiment surpris de cette situation économique et sociale. Un an après l'élection de Hollande et l'installation du gouvernement Ayrault, peu de travailleurs, de jeunes et de retraités croient encore à une possible embellie économique et à des améliorations sociales. Pourquoi ? Les quelques illusions qui avaient amené Hollande au pouvoir sont tombées avec sa politique concrète.

 

Scandales financiers, accroissement de la crise : Hollande joue la montre… pour faire passer la pilule

 

Les six premiers mois, Hollande a tâché de faire croire qu'il essaierait de répartir les efforts équitablement entre population et patronat pour payer la crise avec Montebourg au ministère du “Redressement productif”, avec la taxation à 75 % des grands riches… De tout cela, il ne reste rien, du vent…

 

Avec l'affaire Arcelor Mittal, il a dévoilé un peu le fond de ses objectifs. En refusant de nationaliser Arcelor, prétextant qu'un accord avec le patron Mittal garantissait le maintien de l'activité. Quand Renault a annoncé un plan de plus de 7000 suppressions d'emplois, Montebourg a même osé déclarer que la “ligne rouge n'avait pas été franchie, puisqu'il n'y avait pas de fermetures d'usine”…! Autrement dit, ils ont signalé à leur camp qu'il suffit d'y mettre un peu les formes, c'est tout. L'image d'un gouvernement et d'un ministre du Redressement productif aux côtés des salariés est tombée. Le décrochage de toute une couche de travailleurs a été très net dans les sondages dès l'époque du lâchage des salariés d'Arcelor-Mittal.

 

Aujourd'hui, un accord national interprofessionnel est voté au parlement. Il accorde le droit de baisser les salaires quelles que soient les conventions collectives et facilite grandement les licenciements. Cet accord, ajouté aux 20 milliards de crédits d'impôts du choc de compétitivité et le refus de lever les poursuites et les charges contre des syndicalistes ayant combattu la violence patronale des licenciements, donne un tableau plus clair de la politique que défend ce gouvernement : Hollande a adopté une politique prudente depuis un an, mais clairement au service des capitalistes.

 

Quand Hollande venait “défendre” les travailleurs… c'est du passé

 

Aventure malienne, politique européenne : restaurer une place internationale

 

La politique étrangère de Hollande et de Fabius vise surtout, comme l'avait fait Sarkozy avec la Libye, à maintenir la position de l'impérialisme français dans ses bases, au seul bénéfice des multinationales mais avec l'argent de nos impôts et sur le dos des populations locales, pour pouvoir rester dans le jeu géopolitique face aux États-Unis et au sein d'une Union européenne en crise. Dans ce cadre, Hollande a une marge de manœuvre très étroite.

 

Il a choisi de faire une intervention militaire au Mali pour aller sauver l'État malien moribond menacé par des groupes islamistes dans son nord et pourri par la gangrène de la corruption, tout autant que pour reprendre l'avantage après l'échec de la tentative des USA de former à leur botte toute une partie de l'armée malienne. Pour la France, les intérêts économiques sont forts, mais aussi l'importance de peser dans cette partie de l’Afrique sahélienne face à la puissance américaine. C'est de manière plus discrète que Fabius a engagé la fourniture d'armes à la résistance syrienne et ce, malgré la nature réactionnaire d'une partie des troupes. 

 

Là encore, la crise est telle que, comme on pouvait s'y attendre, l'aventure militaire au Mali est plus longue que prévue et a des conséquences au Mali qui vont à l'encontre des intérêts des populations. Comme Sarkozy, Hollande soutient le secteur militaire, qui est crucial pour l'économie française. Il s'est d'ailleurs empressé en les recevant à l'Élysée de réconforter les principaux patrons sur le fait que le budget militaire serait le seul en hausse. Il n'a pas fait ça pour les travailleurs de Peugeot !

 

Il prétend désormais qu'il va faire “sortir l'Europe de sa langueur” alors même que quelques semaines auparavant, de nouveaux gages avaient été donnés (annonce de cessions de parts au privé dans les entreprises publiques comme EDF ou la SNCF par exemple). En gros, ce sera négocier un habillage officiel de l'Union européenne pour passer des mesures d'austérité. En même temps, tout comme pour l'Italie, il n'est pas question pour le moment d'un grand plan d'austérité qui ferait couler l'économie française. Ceci explique le délai de deux ans que la Commission européenne a accordé pour mener les politiques de privatisation et de coupes que Sarkozy n'a finalement pas pu mener à bien de peur d'un mouvement social. Les capitalistes espèrent qu' un gouvernement PS pourrait absorber davantage la colère, mais rien n'est moins sûr, comme le montre l'exemple de la Grèce.

 

Hollande est venu sauver le Mali “cadeau”, vrai-vrai !

 

Une crise politique profonde

 

Élu en grande partie par défaut, sur base de la volonté d'une majorité de se débarrasser de Sarkozy, Hollande n'a désormais que peu de soutien parmi la majorité des travailleurs et de la population en général. Depuis que les sondages existent, aucun gouvernement n'a été aussi bas en si peu de temps de gouvernance.

 

Une nouvelle phase de la crise politique s'est aussi ouverte avec son nouveau lot classique de scandales financiers. Après Bettencourt, Woerth sous Sarkozy, nous avons à présent Cahuzac, Lagarde, Guéant… sous Hollande ! Toute la classe politique des partis de gouvernement est mouillée. Il apparait à nouveau, à une échelle de masse, que le personnel politique, quel que soit son bord, nage dans les eaux des magouilles financières. Ainsi, la déroute du gouvernement dans les sondages ne profite pas à l'UMP. L'alternance PS/UMP ne semble pas une voie de secours même temporaire. Les partis qui depuis maintenant plus de 30 ans mènent à bien la politique au service des capitalistes se trouvent à nouveau face à la colère de la population. 

 

Cela s'était traduit lors du premier tour des élections présidentielles de 2002, avec l'élimination de Jospin face à Chirac et Le Pen père. Aucun des candidats n'avait atteint les 20 % et, furieux des nombreuses mesures antisociales de Jospin et de son gouvernement PS-PC-Verts, les travailleurs et une large partie de la population avaient choisi l'abstention ou le vote pour l'extrême gauche. La situation actuelle y ressemble sur certains aspects, même si onze années d'attaques capitalistes et de défaites partielles des travailleurs sont passées entretemps.

 

Donc M. Hollande on dit quoi ?

 

Une colère et des luttes persistantes même si souvent isolées

 

Chacun parmi la majorité de la population essaie de se sortir au mieux de la précarité et des bas salaires. Malgré une situation inédite depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, les travailleurs ne sont pas abattus au point de se taire et de courber le dos en attendant que la crise passe. Il y a une persistance de luttes locales, très défensives, contre les plans de licenciements, qu'ils soient dus à la crise économique ou plus souvent à la réorganisation de leurs usines (délocalisations, augmentation des cadences…) par les capitalistes. Dans l'industrie, l'automobile reste au cœur avec ses sous-traitants. 

 

Commencées en 2012 (après une première vague en 2009), les luttes qui se poursuivent se trouvent aujourd'hui un peu bloquées par l'absence complète de véritable soutien par les directions des principaux syndicats qui laissent les entreprises lutter de manière isolée. Pourtant, les travailleurs ne lâchent pas l'affaire : c'est le cas pour les travailleurs d'Aulnay PSA ou ceux de Good Year Amiens-Nord, Petroplus, Kem One, Fralib et tant d'autres. Mais il y a aussi des grèves un peu partout dans le commerce (Virgin, Carrefour), les services publics (rythmes scolaires, poste, transports)…

 

Ce qui pèse, c'est l'absence de stratégie syndicale pour faire avancer ces luttes, casser leur isolement et montrer la force des travailleurs quand ils sont unis dans la lutte. Dans le cas des grands plans de licenciements et de fermeture, à aucun moment la bataille contre tout licenciement et fermeture ne trouve de relais parmi les directions des centrales syndicales : celles-ci se contentent de réclamer “une autre politique industrielle” à un gouvernement qui prouve chaque jour qu'il continuera ainsi. Et pour avoir une politique industrielle, il faut déjà commencer par empêcher la fermeture de ce qui existe, ce qui ne se fera, les exemples le montrent, que par la lutte des travailleurs en lien avec la population.

 

Il faut toujours attendre des semaines de discussion de négociations sans vrai rapport de forces pour entendre les confédérations s'opposer mollement à une annonce du gouvernement ou des patrons. Et lorsqu'enfin certaines, notamment la CGT, se prononcent pour une réquisition ou une nationalisation, c'est seulement quand la lutte a déjà commencé à refluer. C'est le cas pour la raffinerie Petroplus de Petit-Couronne ou pour les chantiers navals de Saint-Nazaire. Ce retard pèse, car les luttes sont déjà longues et difficiles. Pourtant, quand on voit qu'en novembre une majorité de la population était pour la nationalisation d'Arcelor-Mittal, cela devrait devenir le mot d'ordre central des syndicats face aux fermetures d'usines. Cette revendication est d'ailleurs reprise régulièrement dans les luttes contre les fermetures de site. Nationaliser, c'est sauver l'emploi, et les capitalistes ne le veulent pas. C'est aussi montrer que c'est ceux qui produisent, les travailleurs, qui doivent décider.

 

Il faut donc une vraie stratégie de lutte, qui permettrait également d'entrainer dans le combat ceux qui travaillent dans les petites entreprises. La possibilité qu'une lutte puisse devenir suffisamment emblématique pour que les travailleurs s'y identifient est réelle mais ne suffit pas : il faut une journée nationale de lutte à laquelle serait appelé l'ensemble des travailleurs et des travailleuses, les jeunes, les chômeurs, les retraités… Et cela, les syndicats peuvent le faire et le préparer.

 

Malgré une résistance héroïque, les travailleurs ont été lâchés
par le gouvernement et par leurs syndicats

 

Jusqu'à quand allons accepter de payer ? Une journée de grève tous ensemble pour bloquer l'économie !

 

Le gouvernement prépare un nouveau plan sur les retraites, avec comme d'habitude un recul de l'âge de départ et un allongement de la durée de cotisation… Et comme sous la droite, il prétend que rien n'est fixé, que les syndicats peuvent venir discuter… comme sous Sarko en 2010 : c'est ça le changement ! Et si l'attaque sur les retraites avait pu passer malgré les millions de manifestants, c'est parce qu'il a manqué une véritable grève générale et l'organisation de celle-ci par les travailleurs et travailleuses eux-mêmes.

 

De plus, Hollande et Ayrault n'ont pas encore mené à bien les attaques que les capitalistes attendent d'eux sur les services publics ou autres. Bien sûr, l'accord national interprofessionnel et les crédits d'impôts de 20 milliards vont dans ce sens, mais le gros reste à faire. Les deux ans de sursis octroyés par la commission européenne ne sont pas là pour rien. Les réformes des retraites, du marché de l'emploi sont préparées avec la même méthode que pour l'accord interprofessionnel : faire semblant de consulter les syndicats alors que tout le monde sait bien ce qui est programmé d'avance, pour éviter la construction d'une campagne d'information qui permettrait aux différentes couches (salariés du privé, du public, chômeurs, jeunes, retraités, homes ou femmes, Français ou non) de la société de réaliser l'ampleur des attaques et de s'unifier. C'est pourtant la seule manière de construire une mobilisation puissante. 

 

Il est probable que la stratégie du gouvernement va rester celle de dire “On n'a pas le choix que de faire l'austérité”, avec l'appui de directions syndicales comme celle de la CFDT prête à céder mais aussi avec l'acceptation de celle de la CGT et de FO de ne pas mobiliser tout de suite et donc d'accepter un timing défavorable pour les travailleurs et la majorité de la population. Par conséquent, chaque pas compte en terme d'axes de lutte, de revendications mais aussi de méthodes pour se confronter au gouvernement et au patronat. Ne leur laissons pas la main !

 

En France, face à l'austérité, aux plans de licenciement et à la précarité, il faut préparer une grève commune à tous et toutes prêts à lutter. Il faut exiger de nos syndicats qu'ils y appellent et la préparent. Une journée de grève commune, totale dans laquelle on montre notre puissance en bloquant l'économie, en pouvant discuter tous ensemble dans des assemblées sur notre lieu de travail. Ça se prépare dès maintenant pour la rentrée prochaine et ceci, au-delà des syndicats mais aussi comme une campagne réelle contre l'austérité, dans la rue, dans les luttes en cours… 

 

Une journée de grève totale comme point d'appui pour un mouvement d'ensemble pour stopper les attaques du gouvernement et des patrons, les licenciements et pour augmenter les salaires etc.


Un président nul, nul, nul

 

Le besoin d'une voix qui défende réellement les travailleurs et la population

 

À gauche du gouvernement, il manque un véritable parti dans lequel des dizaines de milliers de personnes pourraient s'organiser pour contrer la propagande du gouvernement, des capitalistes et faire entendre leur voix.

 

Une partie des travailleurs-ses regardent donc avec sympathie Mélenchon qui est le seul à effleurer l'ensemble de ces questions à une échelle large. Le succès de la marche du 5 mai a montré qu'une partie des électeurs, des travailleurs organisés dans et autour du front de gauche ont espoir de faire entendre leurs voix et d'appuyer une politique de gauche à gauche du PS, contre l'austérité et la corruption.

 

Certes, les sondages présentent Marine Le Pen comme ayant un écho dans les milieux populaires. Mais c'est parce qu'elle se place ouvertement sur un terrain d'opposition, chose que Mélenchon se refuse à faire aussi clairement. Et fondamentalement, Marine Le Pen adapte son discours à la colère des travailleurs, mais se garde bien de défendre réellement les revendications de ceux-ci, restant pour une politique de casse des retraites, des grilles salariales, des services publics, etc.

 

Le FdG (Front de Gauche) et Mélenchon hésitent à se positionner comme une opposition de gauche claire et cherchent à peser à gauche sur le PS et sur le gouvernement. De fait, il renforce un anticapitalisme très partagé parmi la population, mais n'arrive pas à combattre l'idée véhiculée par le gouvernement qu'“Aucune autre politique est possible, qu'il faut s'adapter à la crise et au capitalisme et qu'on ne pourrait pas faire autrement”. C'est logique, une vraie opposition de gauche doit montrer que seule une politique en rupture avec le capitalisme pourrait stopper les attaques et les dirigeants du FdG, notamment du PCF (Parti communiste français), ne veulent pas aller si loin. 

 

En acceptant l'idée qu'on pourrait mener une politique stricte avec les capitalistes sans s'en prendre au système, au mieux on se berce d'illusion, au pire on ne fait que se préparer des désillusions et finalement cautionner le fait que seule la politique de Hollande ou de l'UMP ou bien Marine Le Pen avec ses propositions protectionnistes et racistes peuvent sembler crédibles. Si le FdG, et Mélenchon en tête, disaient plus clairement et plus souvent qu'il n'y a rien à attendre de ces politiciens, qu'il faut nationaliser l'ensemble du secteur financier, qu'il faut réquisitionner sous le contrôle des travailleurs et en propriété publique les entreprises qui licencient, alors les bases pour une vraie opposition de gauche pourraient être posées. Mais cela voudrait dire une véritable rupture avec le PS et les Verts – le FdG est-il prêt à discuter de cela ?

 

Mélenchon rallie les foules, parle beaucoup, mais rien de concret

 

Contre les attaques d'ampleur contre notre niveau de vie, rien à négocier ! Construisons une véritable opposition de gauche syndicale et politique au gouvernement et aux patrons !

 

Quels pas peuvent être faits dans le sens d'organiser et de fédérer la colère grandissante et les luttes de résistance actuelle ? Il est clair aujourd'hui qu'une partie grandissante de la population ne se satisfait nullement de la situation et réalise qu'il va falloir en découdre. Face aux capitalistes et au gouvernement qui les sert, il est nécessaire de débattre et d'agir ensemble pour faire avancer ceux qui luttent, entrainer d'autres à résister collectivement aussi et s'organiser. Or pour faire tout cela, c'est avant tout une question de programme. Nous ne pensons pas qu'une alternative anticapitaliste peut se construire en découpant les problèmes. L'absence de stratégie syndicale pour résister et encore plus pour passer à l'offensive est liée à la question de l'alternative politique et à la crise du capitalisme.

 

La construction d'une journée de grève tous ensemble devrait être au cœur des débats dans les partis à la gauche de la “gauche” (FdG, mais aussi NPA et LO), tout comme la question de l'alternative politique à ce système et aux politiciens qui le servent concerne les militants syndicalistes qui essaient de lutter et de gagner.

 

Incontestablement la marche du 5 mai appelée par Mélenchon, le Parti de gauche puis le PCF et ensuite par le NPA avait posée des bases pour unifier un peu sur des bases de défense des travailleurs et de la population et sans illusion dans le gouvernement Hollande. Ça a été un succès numérique.


Mais elle aurait pu jouer un rôle plus important si le Front de Gauche avait décidé de se poser clairement en opposition au gouvernement à l'issue de cette manif. Il aurait pu appeler à des réunions dès la semaine suivante, des assemblées citoyennes pour poursuivre et étendre la mobilisation. D'une autre manière, la direction de la CGT aurait dû s'emparer de la mobilisation. Si elle avait décidé d'y appeler, de mettre ses forces dans la bataille et de construire pour en faire une échéance d'un plan d'action contre l'austérité et les licenciements, cela aurait changé la donne. Au contraire, la direction confédérale avec Thierry Le Paon a fait le choix de se tenir volontairement à l'écart et d'ainsi affaiblir notre camp.

 

Le Front de Gauche propose des suites au 5 mai avec des actions le premier week-end de juin, une marche des femmes contre l'austérité le 9 juin et des assises le 16 juin pour la refondation sociale et démocratique de la république avec le FdG, EELV, et l'aile gauche du PS. Nous participerons partout où c'est possible à ces initiatives pour mettre en discussion nos analyses et propositions pour la construction d'une alternative véritablement socialiste au capitalisme.

 

Ces discussions et ces initiatives n'ont de sens que si elles se placent dans la défense résolue des intérêts des travailleurs et de la population, en rejetant la politique de Hollande dont le discours d'anniversaire de ses un an de présidence montre qu'il va continuer. Ces discussions et ces initiatives n'ont de sens que si elles servent à préparer une véritable riposte de masse contre le gouvernement et les capitalistes, une journée de grève générale, totale, et permette de débattre de la construction d'une force politique des jeunes et des travailleurs, une opposition de gauche à Hollande, et à toutes les politiques au service des capitalistes.

 

Pour des comités de lutte, des occupations, et un plan d'actions !

 

Pour une journée de grève totale…

Pour une opposition de gauche au gouvernement et au patronat

N'attendons pas !

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