Le Manifeste du Parti communiste a été rédigé par Marx et Engels à la demande de leur association de l'époque, la Ligue des communistes, et publié en février 1848 à Londres (Royaume-Uni).
Il s'agit d'un essai politico-philosophique qui reprend le fruit de nombreuses discussions et débats au sein de la Ligue des communistes qui s'étaient étalés sur de longs mois auparavant, et notamment lors du congrès de décembre 1847 qui regroupait des délégués de trente pays (y compris des États-Unis).
Créée à Paris en 1836 par des travailleurs allemands, sous le nom de “Ligue des justes”, la Ligue des communistes (nom adopté en 1847) était dès le départ une organisation internationale et clandestine.
On retrouve dans cette ligue de nombreuses personnes qui ont été ensuite des figures de proue du mouvement socialiste, en particulier allemand, comme Wilhelm Liebknecht, dont le fils Karl Liebknecht, dirigeant du jeune Parti communiste d'Allemagne, sera assassiné en 1919 en même temps que Rosa Luxemburg par le Parti social-démocrate allemand (SPD actuel) qui présidait à l'époque à la contre-révolution en organisant à cette fin les ancêtres du parti nazi.
Après la rédaction de son Manifeste, la Ligue a participé activement à la révolution allemande de 1848 contre le féodalisme, qui se soldera par un demi-échec. En effet la bourgeoisie allemande, plutôt que de mener la révolution contre le féodalisme dans son propre pays comme l'avait fait la bourgeoisie française cinquante ans plus tôt, s'est retrouvé effrayée de voir le prolétariat révolutionnaire (beaucoup plus puissant en 1848 qu'en 1789) se dresser à ses côtés et menacer de prendre la tête du mouvement. La bourgeoisie s'est alors soudainement rangée du côté de la réaction féodale contre le prolétariat, pour aboutir à un compromis pourri.
En même temps, la Ligue publiait un journal, la Neue Rheinische Zeitung (Nouvelle gazette rhénane), dans lequel ont été publiés de nombreux textes fondateurs du marxisme, tels que Travail salarié et Capital.
Lors de la répression qui fait suite à la révolution de 1848, beaucoup de membres de la Ligue sont condamnés. La Ligue est dissoute en 1852, mais bon nombre de ses militants adhèreront plus tard à l'Association internationale des travailleurs, créée en 1864.
Le Manifeste est un ouvrage fondateur pour le mouvement socialiste, car il expose de manière brève et concise de nombreuses idées marxistes, notamment un assez long exposé sur l'histoire de l'humanité telle que conçue selon la pensée matérialiste-dialectique, qui démontre l'inévitabilité d'une crise terminale du capitalisme, de la montée en puissance de la classe prolétaire, et de la révolution socialiste.
En même temps, il reconnait les immenses progrès qu'a apporté le capitalisme à l'humanité, mais met le doigt sur beaucoup de caractéristiques et contradictions inhérentes au capitalisme, notamment les crises de surproduction qui reviennent de manière cyclique tout au long de son histoire.
Le texte continue avec des considérations tactiques et une liste de revendications que la ligue envisage comme envisageables après la prise du pouvoir par le prolétariat. Il répond aussi à toute une série de critiques souvent entendues contre leur mouvement.
Il se termine par une amère critique des différents courants se revendiquant du socialisme à l'époque, et notamment des courants socialistes petits-bourgeois dont l'idéal somme toute se résume à une volonté de “retourner en arrière”, à une époque (n'ayant jamais existé) où les humains vivaient tous en bonne harmonie dans une communauté composée de fermiers et d'artisans.
C'est dans ce texte que se trouve la célèbre citation : « Un spectre hante l'Europe », et le fameux appel (adopté par la Ligue lors de son congrès de 1847) :
“Prolétaires de tous les pays, unissez-vous !”
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