« Le mouvement ne peut se limiter au suffrage universel, mais doit lutter pour le socialisme »
Le mouvement appelé “révolution des parapluies” à Hong Kong a pris toute cette ville de sept millions d'habitants, plaque tournante du capitalisme et de la finance mondiales. Cela faisait 25 ans que le régime chinois n'avait pas été confronté à pareil mouvement – la plus grande contestation de la dictature du PCC depuis l'occupation de la place Tiananmen, réprimée dans le sang et la terreur en 1989.
Si les revendications principales de ce mouvement visent à plus de démocratie, il exprime en même temps un profond mécontentement par rapport aux inégalités criantes dans une ville où un habitant sur sept est un millionnaire, alors qu'une personne sur cinq vit dans une infâme pauvreté. C'est le même malaise qui touche en réalité l'ensemble de la Chine ; mais il n'y qu'à Hong Kong qu'il peut s'exprimer ouvertement, vu la garantie de droits démocratiques dans cette “Région administrative spéciale”, ancienne colonie britannique rendue à la Chine il y a à peine 15 ans.
Quels sont les enjeux de ce mouvement ? Quelles tactiques adopter ? Quels sont les différents groupes qui y interviennent ? À quoi devons-nous nous attendre à la suite de ce mouvement, et à quoi devons-nous nous préparer ? Ce sont ces diverses questions auxquelles le présent article tente d'apporter une réponse.
Interview de notre camarade chinois Dikang parue dans le journal de la section suédoise du CIO, “Offensiv”.
Cela
fait un peu plus d'un mois à présent que la « révolution des
parapluies » pour la liberté d'élections a fait irruption.
Les occupations de masse, les étudiants en grève, la violence
policière, ont fait la une des médias du monde entier. Des messages
de solidarité sont arrivés de tous les coins du monde, en
particulier de la part de travailleurs et de jeunes, dont un grand
nombre de sympathisants et de militants du CIO. La situation est en
ce moment toujours dans l'impasse ; le gouvernement hongkongais
non élu se contente d'attendre et préfère jouer la carte de
l'épuisement, tandis que la police et les milices, soutenues par les
tribunaux, tentent une « tactique du saucisson » pour
tenter de briser les occupations et dégager les routes une par une.
(Ancienne
colonie britannique rétrocédée à la Chine en 1997, Hong Kong
demeure radicalement différente du reste de la République populaire
de Chine. Une loi fondamentale particulière détermine son régime
politique en tant que « Région administrative spéciale ».
Elle obéit ainsi au principe « un pays, deux systèmes »,
qui permet à Hong Kong de conserver son système légal, sa
monnaie, son système politique, ses équipes sportives
internationales et ses lois sur l'immigration. Notamment, les Chinois
de « Chine » doivent avoir un visa pour se rendre à
Hong Kong, tandis que l'accès y est libre pour les
Occidentaux.)
La
tactique adoptée par le régime du parti “communiste” chinois
(PCC) est de faire comme si de rien n'était face à un mouvement qui
représente la plus grande opposition à son pouvoir depuis 25 ans.
Cela est en partie du fait que le comité central du PCC se réunit
en ce moment pour sa quatrième assemblée plénière à Beijing, au
cours de laquelle de nouveaux signes de division au sein du régime
pourraient apparaitre, deux ans après l'arrivée au pouvoir de
Xi Jinping.
Sous
Xi, on a vu se développer une purge sans précédent parmi les
sommets de la hiérarchie au nom de la lutte contre la corruption,
dont le dossier le plus important est le procès imminent de l'ancien
chef de la sécurité, Zhou Yongkang. Cette campagne
“anti-corruption” risque de plus en plus de provoquer une riposte
de la part des factions rivales, qui ont toutes leurs intérêts dans
le partage du gros gâteau qu'est l'économie chinoise. Le conflit
interne autour de la quatrième assemblée plénière est une des
raisons pour lesquelles le régime de Beijing a préféré jusqu'ici
éviter toute confrontation directe avec les manifestants de
Hong Kong.
Quelles
sont les principales leçons à tirer de la “révolution des
parapluies” ?
Tout d'abord, qu'un
véritable mouvement tel que celui-ci, avec des centaines de milliers
de participants, est toujours plus riche, plus créatif, que même
les socialistes peuvent l'imaginer. Nous avions prédit qu'un
mouvement allait éclater, ce qu'apparemement ni le gouvernement ni
personne d'autre n'avait prédit. Cela fait déjà un certain temps
que la section hongkongaise du CIO, Socialist Action, a remarqué
et dit que la situation à Honk Kong devient de plus en plus
explosive. On y voit le plus grand fossé entre riches et pauvres de
toute économie avancée. Alors qu'une personne sur cinq vit
dans la pauvreté, une récente enquête a révélé que
41 milliardaires ont une richesse égale à 74,4 % du PIB
hongkongais. Le seul pays au monde à avoir une telle concentration
des richesses est le Swaziland. Les prix des appartements sont les
plus élevés du monde. La plupart des jeunes qui se battent sur les
barricades savent qu'ils ne pourront jamais quitter le domicile
familiale avant d'avoir 40 ans !
Le blocage de la
lutte pour la démocratie et le refus de toute concession de la part
du régime du PCC a agi comme une étincelle jetée dans ce cocktail
explosif. Les Hongkongais ont le droit de voter pour seulement la
moitié des députés au parlement, mais pas pour le gouvernement :
celui-ci est formé par le PCC.
(De plus, les
candidats sont soigneusement triés par le régime : en ce qui
concerne le Chef de l'exécutif, c'est un comité composé de
1200 notables, acteurs économiques et membres de la société
civile qui le nomme. Selon la soi-disant réforme électorale
proposée par le régime, et qui a été l'élément déclencheur du
“mouvement des parapluies”, ce comité devra désormais proposer
2-3 candidats qui doivent « Aimer le pays et aimer
Hong Kong » – c.à.d., ne pas avoir la moindre
critique envers le régime chinois –, qui devront ensuite se
faire élire par la population. D'autre part, la moitié des députés
au parlement hongkongais ne sont pas élus par la population, mais
par diverses chambres de commerce, corps de métiers et associations
patronales.)
Les précédentes
actions, dont certaines manifestations de masse, n'ont rien obtenu à
cause de la politique suivie par les dirigeants bourgeois du
mouvement pro-démocratie. Ceux-ci insistent sur le fait que le
mouvement « ne concerne que Hong Kong », parce
qu'ils ne veulent pas effaroucher Beijing en faisant un lien entre le
manque de démocratie à Hong Kong et l'absence de toute
démocratie encore plus flagrante dans le reste de la Chine. C'est un
peu comme si on pouvait avoir des places fumeurs et des places
non fumeurs l'une à côté de l'autre dans un avion – c'est
quand même le même air qu'on respire ! Le PCC peut être
combattu à Hong Kong, mais ce n'est qu'en Chine qu'il peut être
vaincu. De plus, ces dirigeants appellent à la “démocratie”
capitaliste, mais refusent de comprendre que le capitalisme ne veut
pas de la démocratie ni à Hong Kong, ni en Chine. Les
capitalistes mangent ensemble avec la dictature. Ils craignent que
toute “réforme” démocratique n'ouvre les portes à de plus en
plus de revendications, ce qui menacerait la dictature mais aussi le
capitalisme en Chine. Le Chef de l'exécutif de Hong Kong,
M. Leung, a d'ailleurs récemment confirmé cette crainte en
déclarant que « Si nous avions la démocratie, le pouvoir
appartiendrait aux pauvres » ! Un haut cadre du PCC,
M. Wang Zhenmin, surenchérit en disant : « En
cas de suffrage universel, le capitalisme hongkongais cesserait de
fonctionner » !
Vu qu'une immense
part du système capitaliste mondial dépend à présent de
l'économie chinoise, le régime se sent assez fort que pour pouvoir
refuser toute concession. Il apparait fort, mais en réalité il ne
l'est pas. Il est profondément divisé en interne, et craint que sa
survie ne soit menacée – un autre facteur que les démocrates
bourgeois ne comprennent pas.
Beaucoup de manifestants réclament la démission du Chef de l'exécutif, M. Leung |
Quelles sont les forces en présence dans le camp pro-démocratie ?
Le mouvement de masse
est composé de nombreuses couches différentes. Il y a des jeunes,
des vieux… La majorité d'entre eux n'est membre d'aucun parti
politique. Les principaux partis démocratiques qui siègent dans le
faux parlement hongkongais (où seulement la moitié des députés
sont élus) ne font que représenter différentes nuances de
libéralisme. Il y a aussi des groupes qui sont franchement
d'extrême-droite. Le Parti démocrate et autres politiciens
“modérés” sont pour trouver des compromis avec le régime et
pour une approche pas-à-pas. Mais cela fait 30 ans qu'ils
suivent cette ligne et elle ne les a jamais menés nulle part. C'est
d'ailleurs la raison qui explique l'irruption de la “révolution
des parapluies”. Ce mouvement est apparu non grâce à mais malgré
ces “dirigeants” pro-démocratie, qui se sont retrouvés
complètement mis de côté.
Il y a aussi le
mouvement “Occupy Central” (OC), qui malgré son nom n'a pas
joué le moindre rôle dans le mouvement de masse mais a au contraire
tout fait pour l'empêcher. OC proposait une occupation “symbolique”,
qui ne durerait que cinq jours avant que les participants
n'aillent se rendre d'eux-mêmes à la police. Ses dirigeants ont
reporté encore et encore la date de lancement de l'occupation – de
plus d'un an. Au final, ce sont les jeunes, en particulier les
étudiants et lycéens qui ont lancé une grève d'une semaine, avant
de décider qu'ils en avaient marre d'attendre ces soi-disant
“dirigeants” et sont partis dans la rue.
Les actions que l'on
voit aujourd'hui n'auraient jamais pu se développer avec la même
taille et la même audacité si l'on avait attendu les mots d'ordre
de ces dirigeants. Les dirigeants de OC appelaient les manifestants à
rentrer chez eux dès la première journée du 28 septembre,
lorsque les premières bombes lacrymos sont tombées. Ils ont ensuite
à de nombreuses reprises répété cet appel à abandonner le
mouvement. Mais ils ont aussi admis ne pas pouvoir le contrôler.
Hélas, même alors
que ces dirigeants sont complètement marginalisés, leurs idées
confuses et inconsistantes sont toujours largement répandues,
notamment sur des questions de comment s'opposer à la dictature et
de quelles revendications mettre en avant. C'est parce que ces idées
n'ont pas été opposées ni remplacées par une alternative claire.
Il y a un vide d'idées politiques, tandis que l'on mise tout sur
l'“action”. Bien sûr, l'action est importante. Mais de nombreux
manifestants se concentrent uniquement sur cela et sous-estiment
l'importance des idées – de la nécessité de débattre d'une
stratégie claire pour la victoire du mouvement. Beaucoup déclarent
héroïquement qu'« il faut se lever », mais en même
temps c'est parce qu'ils ne croient pas que le régime chinois puisse
être battu, ni qu'il puisse se voir contraint de changer sa position
par rapport aux élections à Hong Kong. C'est ce manque de
programme et de méthodes que Socialist Action tente de combler
par sa participation au mouvement de masse.
Les parapluies sont devenus une arme contre les attaques de la police |
Quelle est la situation en ce moment, et quelle sera la suite des évènements ?
La situation change
de jour en jour, avec des revirements soudains qui peuvent influencer
la direction générale. Les occupations ont tenu trois semaines,
malgré tous les efforts du gouvernement pour les briser en usant de
la violence policière mais aussi en envoyant des groupes de
criminels attaquer le mouvement. Cette stratégie de répression
s'est en réalité retournée contre le régime : elle ne fait
qu'indigner la population, et pousser de plus en plus de gens à
rejoindre le mouvement. Le 18 octobre, nous avons obtenu
une grande victoire à Mong Kok, un quartier populaire dans
lequel Socialist Action est actif. La police avait lancé un
raid, chargeant le camp des manifestants avec des bulldozers et des
grues pour nettoyer les barricades et les tentes. Mais le même soir,
plus de 10 000 personnes sont revenues pour reconstruire
les barricades et forcer la police à reculer. Cela a causé de
nombreux blessés, vu que la tactique employée par la police devient
de plus en plus dangereuse. Les journalistes sont attaqués et
arrêtés par la police – il s'agit d'une tactique délibérée
de la part du gouvernement pour empêcher toute couverture médiatique
de l'intérieur du mouvement.
Après de tels
exemples héroïques d'action de masse, il nous faut poursuivre sur
notre lancée en construisant une véritable organisation coordonnée
à la base. Nous appelons à la formation de comités d'action à
fonctionnement démocratique pour défendre les camps d'occupation.
Malheureusement, cet appel n'a toujours pas porté ses fruits. Il n'y
a aucune direction ni organisation coordonnée du mouvement. Il est
toujours difficile de faire tenir un mouvement d'occupation sur le
long terme, du fait que les participants finissent à un moment
par s'épuiser et leur nombre par décliner. C'est également pour
cela que nous insistons sur le fait que le mouvement doit appeler à
la grève générale, à commencer par une grève de 24 heures,
de tous les travailleurs et de tous les étudiants.
Les camps d'occupation de Hong Kong sont admirés pour leur ordre et leur discipline exemplaires |
Allons-nous à présent vers moins ou vers plus de liberté à Hong Kong ?
Cela dépend de la
manière dont la lutte va se développer. Il ne fait aucun doute que
le régime du PCC et son gouvernement fantoche à Hong Kong
veulent limiter les droits démocratiques, interdire les groupes
politiques les plus “radicaux”, et truquer les prochaines
élections législatives afin d'affaiblir l'opposition. Ils
aimeraient également instaurer à Hong Kong l'article 23,
une loi sécuritaire répressive qui limite le droit de manifester et
fait de toute critique du PCC un acte criminel. Si cet article était
adopté à Hong Kong, le CIO serait donc interdit en tant que
groupe criminel – comme il l'est dans le reste de la Chine.
Mais même si le
mouvement actuel ne parvient pas à obtenir une victoire et commence
à s'épuiser, il n'est pas certain du tout que le gouvernement
parvienne à accomplir ce plan antidémocratique. Il va essayer, mais
il sera confronté à une résistance. Cette lutte a radicalisé et
enragé des centaines de milliers de personnes, surtout des jeunes.
La police est à présent tout aussi détestée que les bandits avec
qui elle collabore pour réprimer le mouvement. On entend partout les
manifestants crier « Police – criminelle ! ».
Le scénario le plus
probable est que quel que soit le résultat immédiat de cette lutte,
nous sommes entrés dans une période de crise politique et
gouvernementale prolongée, au cours de laquelle de nouvelles
irruptions de masse sont très possibles.
Le régime chinois envoie la pluie sur les manifestants. Il faut construire une alliance entre le mouvement à Hong Kong et les indignés de toute la Chine ! |
Quel est le rôle joué par le CIO dans cette lutte ? Quelles sont les difficultés auxquelles nos militants y sont confrontés ?
Il s'agit d'un
mouvement extrêmement complexe, composé de nombreuses couches
antagonistes. Alors que le mouvement est attaqué par la police et
les bandits, il y a aussi des dangers provenant de l'intérieur du
mouvement. Ces dangers incluent le défaitisme propagé en permanence
par les dirigeants de OC et l'aile “modérée”, mais aussi la
présence des “nativistes” d'extrême-droite qui dénoncent les
politiciens modérés de manière grossière bien que populaire, tout
en propageant un discours raciste anti-chinois et en attaquant les
militants de gauche. Il y a donc certaines caractéristiques
“ukrainiennes” à la lutte actuelle, bien qu'heureusement, pas de
manière aussi forte qu'en Ukraine.
Les nativistes sont
très visibles lors des occupations, surtout au camp de Mong Kok,
qui est perçu comme un camp très radical et “anti-direction”
comparé au camp principal près des bâtiments de l'administration à
l'Amirauté. Les nativistes utilisent le sentiment pro-indépendance
de manière populiste, mais n'ont aucune stratégie pour obtenir
cette indépendance. Certains d'entre eux ont des illusions vis-à-vis
de l'impérialisme occidental. Mais leur point commun est de refuser
tout lien avec le reste de la Chine, comme si le mouvement à
Hong Kong seul pouvait suffire à vaincre le régime.
Les nativistes
insultent et attaquent régulièrement les militants de
Socialist Action. Ils encerclent nos tables et jettent notre
matériel par terre, chahutent nos discours et font circuler des
menaces contre nous sur les réseaux sociaux. Lorsque nos camarades
ont été attaqués par des bandits à la solde du gouvernement, les
nativistes les ont rejoints et encouragés à dégager notre table.
Nous avons produit des tracts afin de dénoncer leurs idées et
méthodes, et nous avons tenu bon. Dans certains cas, nous sommes
parvenus à les diviser et à retourner la foule contre eux. Dans la
lutte actuelle, ils ont d'une certaine manière été démasqués en
tant que “faux radicaux” – lors de la grande attaque
policière sur Mong Kok le 18 octobre, ils avaient
mystérieusement disparu, laissant à d'autres la défense du camp.
Tout cela fait que de plus en plus de gens soupçonnent les groupes
nativistes d'être infiltrés par des agents du régime.
Les « nativistes » qui viennent aux manifestations avec des drapeaux britanniques et qui appellent à se séparer de la Chine ne font que décrédibiliser le reste du mouvement |
Socialist Action
est le seul groupe politique qui lie la lutte pour la démocratie à
la lutte contre le capitalisme. Pour nous, il ne s'agit pas seulement
d'une “bonne idée”, mais de la seule manière de faire triompher
la lutte pour la démocratie. Non seulement parce que les
capitalistes soutiennent la dictature, mais aussi parce que le
mouvement qui doit se développer pour renverser le régime ne pourra
pas se limiter au “suffrage universel” mais devra également
chercher une solution socialiste afin de révolutionner le système
économique responsable de la pauvreté et de l'exploitation.
Socialist Action est le seul à dire que la “révolution des
parapluies” doit se propager à toute la Chine.
Notre rôle est de
tracer la route pour aller de l'avant, de proposer notre analyse et
nos mots d'ordre de lutte, afin d'éviter que ne soient commises des
erreurs susceptibles de faire dérailler le mouvement. En même
temps, la gauche ne forme encore aujourd'hui qu'une minorité du
mouvement. La classe des travailleurs n'est pas encore une force
organisée et consciente – bien que de nombreux travailleurs
aient rejoint le mouvement. Il faut que les socialistes, que le CIO,
se construisent et occupent une place plus grande ; par
conséquent, en plus de construire et de politiser la lutte de masse,
comme avec par exemple le rôle crucial que nous avons joué dans la
grève des lycéens, nous devons recruter de nouveaux camarades pour pouvoir grandir. C'est là la meilleure façon de garantir que les
vagues de la lutte future trouvent une prise plus stable et plus
sure.
La table du CIO dans le mouvement à Hong Kong |
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