Une
nouvelle année de lutte commence sur le campus !
Préparons-nous !
Appel
du CIO-CI (cellule sympathisante du Comité pour une Internationale
ouvrière en Côte d'Ivoire)
L'année
passée a vu une grande victoire du mouvement étudiant et
l'obtention de certains acquis. Les tentatives du régime de museler
les syndicats étudiants et d'instaurer l'“ordre” à l'université
par l'intimidation ont été contrées. La mobilisation a permis le
départ de la soi-disant “police universitaire” et la réouverture
effective de la cité universitaire à Cocody, en plus de certaines
améliorations de la vie sur le campus. Le point le plus marquant a
évidemment été le départ du détesté ministre Bacongo, qui a
enfin été envoyé se faire voir ailleurs.
La
lutte de l'an dernier a permis de clarifier les véritables rapports
de force sur le campus. Tandis que la Rets confirme son rôle de
petit chien du régime, nous avons vu la disparition virtuelle de la
Comuci malgré les espoirs qui avaient été placés en elle, à
cause de son attitude conciliatrice et trop portée au compromis. En même temps, on voit de nouvelles organisations syndicales et de nouveaux leaders émerger, qui cherchent à tirer les leçons des dérives de la Fesci commises dans le passé et à revenir à un syndicalisme de combat et non du carriérisme.
À
ce sujet, rappelons l'importance cruciale de la démocratie
syndicale, seule garante de la représentativité et de la
combativité des structures. Les militants et affiliés doivent avoir
un droit de regard permanent sur leurs dirigeants, y compris le droit
à la révocation immédiate et à la convocation de congrès
extraordinaires afin d'éviter le rachat de leurs leaders et leur
intégration à certaines structures étatiques. Il faut aussi
assurer l'absence de tout privilège pour les dirigeants étudiants,
afin que la course aux responsabilités ne se change pas en une
course au mangement.
Saluons
également le rôle du personnel universitaire qui, par sa grève de
solidarité avec les étudiants, a apporté un soutien crucial à la
lutte contre Bacongo. Les étudiants ne doivent pas oublier cela. Les
liens entre structures du personnel et structures étudiantes doivent
être renforcés, afin d'assurer également que le jour venu, les
étudiants puissent offrir leur soutien par exemple à une éventuelle
grève des professeurs plutôt que de se plaindre de l'arrêt des
cours.
Ces
mesures sont importantes car la lutte étudiante doit se poursuivre
cette année afin de consolider nos acquis et en obtenir de nouveaux.
De nombreux problèmes demeurent en effet, comme la fausse rénovation
de l'université, la déficience générale d'infrastructure (salles
de TD, bibliothèque, cantine, etc.), le manque de transport, la
fermeture pour “rénovation” de onze cités universitaires,
la hausse des frais d'inscription, le retard des cours, le tronquage
du système LMD, etc.
Ce
ne sera pas facile. Le nouveau ministre Gnamien Konan a démontré
l'année passée, lors des nombreux mouvements de grève à la
fonction publique, que s'il se dit prêt à négocier, c'est
uniquement pour forcer la démobilisation, pour ensuite revenir sur
toutes ses promesses. Aucune confiance ne doit être accordée à
d'éventuels accords tant que leur réalisation effective n'a pas été
exécutée. D'un autre côté, l'approche des élections de 2015
(si celles-ci sont confirmées) devrait faciliter l'octroi de
concessions symboliques dont le but sera d'afficher une soi-disant
bonne volonté du régime. Mais ne nous asseyons pas une fois
quelques concessions obtenues, car plus encore peut être gagné ;
sans compter qu'une fois les élections passées, les promesses
pourront être facilement “oubliées”.
Pour
bien démarrer l'année, un premier pas pourrait être la convocation
d'une assemblée générale afin de définir un plan de mobilisation
pour :
- S'attaquer aux frais d'inscription trop élevés et refuser tout frais supplémentaire ;
- Augmentation du nombre de boursiers ;
- Réouverture totale et sans délai de toutes les cités universitaires ;
- Augmentation des moyens de transport : plus de bus, bus spéciaux entre cités étudiantes et le campus, gratuité du transport pour les étudiants ;
- Rénovation : un bilan de la rénovation, une enquête par un comité constitué de représentants élus en AG des syndicats étudiants et du personnel universitaire, avec droit de regard sur la comptabilité et pouvoir de décision par rapport aux investissements à réaliser dans l'infrastructure.
Par
ailleurs, l'objectif du CIO, en tant qu'organisation internationale
socialiste révolutionnaire, est un enseignement totalement gratuit
et de qualité à tous les niveaux, afin d'assurer le bien-être de
tous, le développement de notre économie et l'indépendance réelle
de notre pays et de notre continent. Pour nous, il est important que
les syndicats étudiants des différentes universités du pays se
fédèrent en structures nationales, mais il faut également
organiser des rencontres entre syndicats du personnel et syndicat des
étudiants, afin d'assurer la solidarité et la convergence dans la
lutte entre travailleurs de l'université et étudiants. De même,
les étudiants et le personnel universitaires doivent forger des
liens avec les organisations dans tout le secteur de l'enseignement,
le secondaire et le primaire, privé comme public, personnel, élèves,
et parents d'élèves.
Notre
but doit être la constitution d'une plate-forme commune d'échanges
et de solidarité entre l'ensemble des composantes de la sphère
enseignement et les couches de la population qui soutiennent la lutte
pour un enseignement gratuit et de qualité, financé par le public,
avec pour revendications principales :
- la gratuité totale de l'enseignement : prise en charge complète par l'État des fournitures scolaires, des transports d'élèves et d'étudiants, etc. ;
- un plan national de rénovation et d'investissement dans l'infrastructure d'enseignement et de la recherche pour un enseignement public et de qualité à l'échelle nationale : construction de nouvelles écoles, auditoires, internats, rééquipement des salles de classe, laboratoires, bibliothèques et salles informatiques ;
- une revalorisation des salaires des enseignants et de manière générale des travailleurs de l'enseignement et de la recherche, avec une attention spéciale aussi aux besoins spécifiques des “enseignants de brousse” ;
- recrutement massif de nouveaux enseignants (statutaires), pour obtenir une diminution de la taille des classes et faciliter l'apprentissage de tout un chacun ;
- mise en place de cycles de formation permanente pour les enseignants afin qu'ils puissent mettre à jour leurs connaissances et notamment leur maitrise des NTIC ;
- intégration des syndicats d'enseignants, d'étudiants, d'élèves et de parents d'élèves dans la gestion et la prise de décision concernant les conditions d'enseignement.
Pour
financer tout cela, ce n'est pas difficile : puisqu'on nous dit
que notre pays connait une croissance de +10 %, il suffit
d'aller chercher l'argent là où il est. C'est pourquoi les
étudiants, enseignants et chercheurs doivent aussi inscrire sur leur
bannière le slogan de la nationalisation des ressources naturelles
(cacao, pétrole, mines) et des secteurs-clés de l'économie (port,
eau, électricité, télécoms, banques, etc.), sous contrôle et
gestion démocratique par la population, afin d'arrêter le bradage
des richesses de notre pays et d'assurer leur bonne utilisation au
service de tous les habitants de la Côte d'Ivoire, dans le
cadre du socialisme.
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Pour une nouvelle année offensive ! |
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