Quels objectifs, quelles méthodes, quelle idéologie ?
Nous nous trouvons à un tournant décisif de la lutte dans notre pays. Un tournant qui, s'il n'est pas bien abordé, aura des conséquences imprévisibles sur le futur et les générations à venir. La lutte, hormis la définition livresque, se distingue du combat. Car la lutte est perçue comme le laboratoire de conceptions des stratégies et des méthodes qui seront appliquées dans le combat. En Afrique de façon générale et en Côte d'Ivoire en particulier, un amalgame est fait entre ces deux notions. La lutte est menée sans aucune vision idéologique, aucune conviction, et par conséquent, aucune portée. Bilan : assez d'échecs, de démobilisation, etc.
Édito du numéro 1 du journal l'Étincelle, par le camarade Zabra Ladji, CIO-CI
La lutte, vu le sérieux de son objet, a besoin d'idéologie forte, d'hommes et de femmes fort-e-s, convaincu-e-s de leur mission, des enjeux de leur vision. Elle ne saurait être menée dans le désordre et l'improvisation. En outre, elle a besoin de leaders sérieux, formés, qui se démarquent du clientélisme et du mercantilisme et se donnent corps et âme pour le bien-être de la masse populaire.
L'objectif de la lutte va au-delà de nos espérances. Ce que nous croyons avoir en luttant, s'avère parfois en-dessous de ce que nous pouvons obtenir. Par ailleurs, certains naissent lutteurs, que d'autres le deviennent par les vicissitudes de la vies, contrairement à d'autres encore qui le deviennent pour assouvir leur propre intérêt. Ils sont nombreux sur notre espace, ce qui nous éloigne de la transformation de nos sociétés aux mains des vampires en un monde meilleur.
Au vu et au su de tout cela, nous sommes donc amenés à nous poser la même question que Lénine posait il y a déjà cent ans dans son œuvre : « Que faire ? » Il faut forger la mentalité, la conscience, l'esprit des masses populaires depuis le bas âge à la lutte révolutionnaire. Il faut les réveiller, les éveiller, afin de leur montrer la voie de la lumière, de la renaissance, de la résurrection et de la révolution de la pensée et du savoir qui suivra la prise du pouvoir par les masses elles-mêmes. Amener la masse prolétarienne vers les eaux paisibles à travers la tempête tout en leur inculquant que notre bonheur ne saurait provenir des dogmes, mais plutôt de notre aptitude à prendre notre destin en main et à lutter.
Lutter, toujours lutter : telle est la mission que nous devons nous assigner dans la vie de tous les jours. Ce ne sont pas les occasions qui manquent. Mais le faire dans la sincérité, la vérité, la dignité, l'objectivité, l'honnêteté, sans tenir compte des émotions, des sentiments ou de l'avantage immédiat. C'est pourquoi tous ensemble nous devons nous départir de nos considérations politiciennes, ethniques, religieuses, régionales et nationales et nous engager sur la voie du changement véritable et non du remplacement.
Ce changement ne pourra être possible que dans une idéologie véritablement socialiste, c'est-à-dire marxiste, léniniste, révolutionnaire, démocratique et internationaliste. Inscrivons-nous donc sur cette voie, celle qu'a choisie le CIO, Comité pour une Internationale ouvrière, organisation mondiale active sur tous les continents, si nous pensons que notre monde, qui tend vers sa perte par la faute du capitalisme parasitaire et de sa civilisation à l'agonie, peut encore renaitre et faire face au défi du temps. Camarade ne limitons pas nos défis mais défions plutôt nos limites pour un monde meilleur, un monde socialiste où le prolétaire tiendra les rênes du monde nouveau.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire